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Il fut ordonné aux particuliers chez qui se trouveraient de jeunes Mamlouks ayant plus de 8 ans et moins de 16, des esclaves noirs ou blancs du même âge, ayant appartenu à des Mamlouks et par eux délaissés, de les restituer et de les déposer chez le commandant du Kaire, pour être mis en subsistance dans les corps de la garnison et être incorporés dans l'armée à raison de neuf par bataillon et 4 par escadron. Ceux au-dessous de 14 ans furent employés comme tambours '.

Chaque soldat, canonnier ou charretier fut astreint à se procurer un bidon en ferblanc, capable de contenir l'eau nécessaire à un homme un jour.

pour

La ration du café fut fixée à une demi-once ; il ne pouvait en être distribué à la troupe que par ordre du général en chef2.

L'obéissance des soldats et leur dévouement au général en chef n'en faisaient point de vils automates. Ils conservaient toujours le sentiment de leurs droits, et les réclamaient par fois avec énergie. Le conseil d'administration de la 69° demibrigade lui écrivit : « Si en venant vous dire : on nous doit, sans cesse on nous fait espérer de de nous mettre au niveau de toute l'armée, et cette promesse n'est jamais qu'un vain espoir, c'était nous nuire dans votre estime, seul bien

sion qui auraient pu altérer le moral de l'armée et contribuer à sa désorganisation.

'Ordre du jour de Bonaparte, du 22 fructidor. * Idem du 26 ( 12 septembre).

dont nous soyons jaloux, nous ferions, n'en doutez pas, le sacrifice de nos créances comme tant de fois nous l'avons fait de notre sang, satisfaits d'obtenir un regard de vous. Mais vos ordres ne sont point exécutés, vos volontés, ne sont point remplies. Il nous est dû, arriéré de solde, gratifications, etc., en tout 144,011 fr. 19 s. 6 d. Nous ne demandons que ce que votre intention est de nous donner. Nous ne courons point après les richesses; nous ne sommes point des Espagnols traversant les mers pour elles. Il nous suffit de votre estime et de la gloire de vous suivre ».

Depuis son entrée en Égypte, l'armée avait reçu sa solde des mois de floréal, prairial et messidor; mais elle avait un arriéré antérieur à ce trimestre. L'ordonnateur en chef était chargé d'un travail à cet égard; elle en avait été prévenue. En transmettant ces renseignemens au conseil d'administration de la 69., Bonaparte lui répondit qu'il allait demander un rapport sur sa réclamation, et ajouta : «< S'il est constaté que vous ayez touché moins de paye que le reste de l'armée, je donnerai sur-le-champ les ordres, et je prendrai les mesures pour que vous soyez mis au courant'.

Il y avait, à toutes les rues du Kaire, des portes qui étaient fermées la nuit pour empêcher les incursions des Arabes qui venaient piller. Elles pouvaient être dangereuses à la garnison française, et favoriser les habitans en cas de révolte. Le général

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en chef les fit détruire. A la révolte du 1. brumaire on se trouva bien de cette précaution.

Il entrait dans tous les détails journaliers du service de la place. D'après ses instructions au général Dupuis, qui la commandait, la vigilance était plus nécessaire pour sa tranquillité, qu'une grande dissémination dés troupes. Quelques officiers de service parcourant la ville, quelques sergens de planton, sur des ânes, et se croisant, des adjudans majors visitant les endroits les plus importans, quelques Francs se faufilant dans les marchés, dans les différens quartiers, quelques compagnies de réserve pour envoyer dans les lieux où il y aurait du trouble, étaient plus utiles et fatigaient moins que des gardes fixées sur des places et dans des carrefours. Sans la surveillance à exercer sur les maisons des Mamlouks, 400 hommes d'infanterie et 50 de cavalerie auraient suffi pour le service de la place; il pensait donc que 200 hommes étaient plus que suffisans.

Il y avait, en Égypte, une immense quantité d'ânes d'une grande et belle race. Au Kaire, ils servaient de monture aux habitans et surtout aux femmes. Moyennant une petite quantité de parahs, les soldats en avaient un à leur disposition pendant une journée. La vitesse avec laquelle ils les faisaient courir causaient des accidens dans les rues. Un ordre du jour leur recommanda de mener les ânes moins vite et les rendit responsables des dommages qu'ils occasioneraient.

'Lettre du 17 thermidor.

'Ordre du jour du 16 fructidor.

Des soldats s'étant permis d'insulter publiquement des femmes égyptiennes au Kaire, avec une violence qui répandit de l'effroi, en attendant qu'on pût les reconnaître et les punir, et pour éviter un pareil abus, le général en chef ordonna que les chefs de corps de la garnison désigneraient, chaque jour, deux sous-officiers pour parcourir la ville, veiller au bon ordre et faire arrêter les soldats qui le troubleraient 1.

Étant à Alexandrie, Bonaparte avait ordonné aux habitans de cette ville de porter la cocarde tricolore; il étendit cette mesure aux habitans de toute l'Égypte. Les bâtimens naviguant sur le Nil furent tenus de porter aussi le pavillon aux trois couleurs. Il défenditaux généraux commandant dans les provinces et aux officiers français d'admettre aucun individu du pays à leur parler s'il n'avait la cocarde, et aux commandans de la marine de laisser naviguer les bâtimens qui n'auraient pas le nouveau pavillon. Les membres du divan seuls purent porter, comme distinction, un shal tricolore sur l'épaule. Au 1a. vendémiaire de l'an 7, le pavillon tricolore fut arboré sur le plus haut minaret du château du Kaire et sur les plus hauts minarets du chef-lieu des provinces '.

Des habitans du Kaire se firent un scrupule de se conformer à cette mesure. Bonaparte voulut se charger lui-même de le dissiper. Il réunit chez lui les membres du divan et quelques personnages in

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Ordre du jour du 7 vendémiaire an VII.

'Arrêté du général en chef, du 2°. complémentaire (18 sept.).

fluens sur l'esprit du peuple. Il entendit leurs objections, les discuta et se livra, pendant deux longues conférences, à une discussion théologique qui étonna les docteurs et parut les convaincre. Les membres du divan prirent, en sa présence, la cocarde tricolore, et promirent que bientôt tous les Égyptiens la porteraient.

'Il fut créé, au Kaire, dix compagnies de garde nationale, composées de tous les employés, individus quelconques, à la suite de l'armée et de tous les Européens résidant dans la ville; il leur fut distribué des fusils provenant du désarmement des habitans ; chaque garde national était tenu d'avoir 50 cartouches du calibre de son arme. Ces compagnies ne faisaient pas de service; en cas de générale, elles devaient se rendre aux postes qui leur étaient désignés d'avance 1.

Le général en chef faisait par fois la police à la manière des Turcs. « Faites couper, écrivit-il au général Dupuis, la tête aux deux espions, et faites les promener, dans la ville, avec un écriteau qui apprenne que ce sont des espions du pays. Faites savoir à l'aga, que je suis très-mécontent des propos que l'on tient dans la ville contre les chrétiens 2.

Un exemple de sévérité fut donné sur la personne du schérif Koraïm d'Alexandrie. Lorsque envoyé de Rosette par Menou, il fut arrivé au Kaire, Bonaparte le fit renfermer dans la citadelle, re

'Ordre du jour de Bonaparte, du 13 vendémiaire (4 octobre). Lettre du 6 vendémiaire.

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