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2o. Existe-t-il en Égypte des moyens de remplacer le houblon dans la fabrication de la bière?

3°. Quels sont les moyens usités de clarifier et de rafraîchir l'eau du Nil ?

4. Dans l'état actuel des choses au Kaire, lequel est le plus convenable à construire, du moulin à eau ou du moulin à vent?

5°. L'Égypte présente-t-elle des ressources pour la fabrication de la poudre, et quelles sont ces ressources ?

6o. Quelle est en Égypte la situation de la jurisprudence, de l'ordre judiciaire civil et criminel, et de l'enseignement? Quelles sont les améliorations possibles dans ces parties, et désirées par les gens du pays?

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A la séance du 26 fructidor, Bonaparte remit sur le bureau un exemplaire de la Connaissance des temps pour l'an vii, et invita l'institut à s'occuper de la rédaction d'un almanach comprenant la division du temps selon l'usage des Français, celui des Cophtes et celui des Musulmans. Une commission fut nommée pour faire ce travail.

A la séance du 21 vendémiaire an VII, sur la proposition de Bonaparte, on discuta les questions suivantes, et on chargea des commissions de les examiner.

1o. Recueillir les renseignemens les plus exacts sur les moyens de cultiver la vigne, et désigner les parties du territoire les plus convenables à cette culture;

2°. Accorder un prix au projet le meilleur et

le plus économique de fournir de l'eau à la citadelle du Kaire;

3o. Comment on pourrait utiliser l'immense amas de décombres qui formait en quelque sorte l'enceinte de cette ville.

4°. Établir un observatoire, chercher les moyens d'en accélérer l'établissement, et choisir un emplacement convenable.

5°. Le Megras ou Nilomètre du Kaire, pouyant donner lieu à des recherches intéressantes, sous le double rapport de la géographie ancienne et de son usage, décrire exactement ce monument; rappeler les faits historiques dont il était l'objet, indiquer les changemens qu'il avait éprouvés, ou ceux qui seraient dus à l'élévation du fond même du fleuve; en même temps examiner si on pourrait placer avec avantage, dans cet endroit des machines mues par les courants d'eau.

6o. Commencer le plus promptement possible. une suite non interrompue d'observations thermométriques et hygrométriques, et des expériences sur les mouvemens lents et les oscillations de l'aiguille aimantée.

7°. Fairé creuser des puits dans divers endroits du désert voisin, afin d'examiner avec soin la nature des eaux et toutes les circonstances accessoires.

8°. Examiner dans le voisinage de l'aquéduc portant l'eau à la citadelle une quantité assez considérable de colonnes qui semblaient avoir été destinées autrefois à décorer un édifice public:

A la séance du 21 brumaire, sur la proposition

de Bonaparte, l'Institut créa une commission pour examiner les procédés que suivaient les habitans du pays dans la culture du blé, et les comparer avec ceux qui étaient en usage en Europe.

L'Institut d'Égypte correspondait avec l'Institut national de France. A la séance du 16 frimaire, Bonaparte communiqua le résultat des différentes recherches faites sur l'état-civil, l'ordre judiciaire et le système religieux et politique de l'Égypte.

Le 26, il fut nommé président.

A compter de cette époque, on ne voit plus dans les procès-verbaux de l'Institut que Bonaparte ait même assisté à ses séances. Il en fut empêché, sans doute, par les opérations militaires qui interrompirent aussi à plusieurs reprises les travaux de ce corps savant.

On publia deux journaux au Kaire, l'un sous le nom de Décade Égyptienne contenant les travaux de l'Institut et de la commission des sciences et arts, l'autre intitulé Courrier de l'Égypte, faisait connaître la situation politique intérieure et extérieure du pays; c'était le journal officiel.

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Tandis que les pouvoirs civils et militaires s'établissaient, Bonaparte, du Kaire, dirigeait leurs opérations et s'occupait de compléter l'organisation de l'armée, d'améliorer les divers services, distribuait le blâme et les récompenses, et assurait par des moyens de police la tranquillité de la capitale de l'Égypte. Tel fut le but d'une foule de dispositions isolées prises par le général en chef, et dont nous rapportons ici un choix, pour don

ner une idée de l'esprit dans lequel elles étaient

conçues.

Pour monter la cavalerie et organiser les transports, le général en chef ordonna une réquisition de chevaux et de chameaux, et affecta à ces services ceux qui appartenaient aux Mamlouks, ou qui avaient été pris à l'ennemi. Les chameaux furent spécialement destinés à porter les pièces de canon de trois, leurs munitions, les cartouches de l'infanterie, pour diminuer le plus possible les caissons. Un chameau fut mis, par division, à la disposition du commandant du génie, pour porter les outils des pionniers. Après avoir pourvu aux besoins de l'artillerie, qui avaient la préférence, il fut accordé à chaque bataillon pour porter ses bagages deux chameaux, un au chef de brigade et au quartier maître pour porter les registres et la caisse. Il était alloué au capteur des animaux pris à l'ennemi quatre louis pour un cheval, et six pour un chameau. Il y avait peine de mort contre tout soldat qui entrerait dans les maisons des habitans pour voler des chevaux et chameaux '.

Les provinces furent divisées en arrondissemens pour subvenir aux approvisionnemens des villes, places et corps de troupes. Les intendans des provinces furent chargés, sous la surveillance des généraux commandans, d'envoyer sur les points qui leur étaient désignés et aux époques fixées les quantités d'approvisionnemens qui leur étaient demandées.

'Ordre du jour de Bonaparte.

D'après un ordre du général en chef, il ne fut fabriqué qu'une seule qualité de pain pour toute l'armée; l'état-major et les administrations reçurent leurs rations en pain de munition. Un pain plus soigné fut fait seulement pour les hôpitaux, et il fut défendu, sous quelque prétexte que ce fût, aux administrateurs et aux gardes-magasins, de donner de ce pain au général en chef, à aucun général, ni au munitionnaire général 1.

L'adjudant général Beauvais ayant donné sa démission, Bonaparte l'accepta en ces termes : « Un officier qui, se portant bien, offre sa démission au milieu d'une campagne, ne peut pas être venu dans l'intention d'acquérir de la gloire, et de concourir au grand but de la paix générale ; il a été conduit ici par tout autre motif, et dès-lors n'est point digne des soldats que je commande ».

L'adjoint aux adjudans-généraux, Beauvoisin (Calmet), fut destitué et renvoyé en France pour avoir quitté son poste et tenu des propos propres à décourager le soldat 3.

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Ordre du jour de Bonaparte, du 11 fructidor (28 août).
Idem du 23 vendémiaire an VII ( 14 octobre).

3 Idem du 22 fructidor (8 septembre).

Des écrivains ont accusé Bonaparte d'avoir renvoyé Beauvoisin pour n'avoir pas réussi dans sa mission auprès de DjezzarPacha. C'est une supposition gratuite et tout à fait improbable qui ne peut prévaloir contre les motifs énoncés dans l'ordre du jour de l'armée. Les mêmes écrivains disent que Beauvoisin fut pris par les Turcs et renfermé au château des Sept-Tours jusqu'en 1801. On croit qu'il y a ici confusion; ce fut l'adjudant-général Beauvoisin qui fut en effet pris et détenu jusqu'à cette époque. L'ordre du jour qui le concerne était rigoureux; mais la situation de Bonaparte lui faisait un devoir de prévenir des offres de démis

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