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pour engager les pachas à laisser toute liberté de commerce avec l'Egypte, et que sa mission particulière se bornait à Lataquie et à Alep. Pendant cette ouverture, le proconsul aurait la facilité d'envoyer sur-le-champ un messager qui se rendrait en deux jours à Alep. Choderlos, consul français, le garderait un jour ou deux tout au plus, pendant lesquels il donnerait au général en chef les nouvelles les plus authentiques qu'il aurait pu recueillir de la légation de Constantinople, ou par des correspondances particulières, sur la situation de cette capitale, les mouvemens en Romélie, en Syrie, etc., et en général sur tout ce qui pourrait intéresser le général en chef,

Mailly attendrait chez le proconsul le retour du message; se tiendrait très-réservé, sur les nouvelles d'Égypte, en tant qu'elles pourraient entraver sa mission; et, dans le cas où il trouverait le peuple de Lataquie en fermentation, il pourrait dire comme de lui-même : « Le bruit constant au Kaire est que l'expédition des Français est terminée, et, sans l'échec arrivé à notre escadre, notre armée se serait déjà retirée; mais en attendant de nouvelles forces maritimes, les ports de l'Égypte sont ouverts aux négocians musulmans, et ceux de Lataquie peuvent en toute sûreté y envoyer leur tabac qui fait toute leur

richesse ».

Le messager étant de retour d'Alep, Mailly devait mettre sur-le-champ à la voile, tâcher de n'aborder aucune terre et de s'en retourner en droiture à Damiette, d'où il se rendrait sur-le

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champ près du général en chef. Il mettrait la même prudence à cacher ses dépêches, et dans le cas où il se verrait forcé de les jeter à la mer, ou qu'elles fussent interceptées par les Anglais, son voyage ne serait pas inutile sous le rapport des nouvelles, en prenant à Lataquie la précau tion de faire écrire en arabe les plus saillantes et de les confier à son interprète, ou de les ca cher dans un ballot de tabac '.

Bonaparte expédiait beaucoup de bâtimens pour donner de ses nouvelles en France; mais il n'en avait pas reçu depuis le 18 messidor.

Il écrivit au consul français à Tripoli, le 1 fructidor, pour l'instruire des progrès de l'armée, et, comme les Anglais étaient maîtres de la mer, il le priait d'expédier un courrier à Malte, ou à Civita-Vecchia, ou à Cagliari, d'où il gagnerait facilement Toulon; de lui remettre une lettre dont il lui envoyait copie; de dire que l'armée de terre était victorieuse et bien établie sans maladies et sans pertes de monde ; que le général en chef se portait bien et qu'on n'ajoutât pas foi en France aux bruits que l'on faisait courir; de lui envoyer de Tripoli un courrier pour lui faire parvenir les nouvelles qu'il aurait reçues de France, et d'écrire à Malte pour qu'on lai envoyât toutes les gazettes qu'on y recevait; de lui expédier indispensablement, au moins une fois par décade, un courrier qui irait par mer jusqu'à Derne et de là traverserait le désert; qu'il rem

'Instruction de Bonaparte, du 26 fructidor.

bourserait tous les frais; qu'il n'osait aventurer de l'argent au travers du désert; mais. que s'il se trouvait à Tripoli un négociant qui eût besoin d'avoir 6,000 francs au Kaire, le consul pouvait les prendre et tirer une lettre de change sur le général en chef;, d'ailleurs il paierait bien tous les courriers qui lui apporteraient des nouvelles intéressantes '.

Le brick le Lodi arriva à Alexandrie le 5 fructidor, mais il était parti de Toulon le 2 messidor. Il avait soutenu un combat glorieux contre le brick anglais l'Aigle, qui était allé couler bas à Porto-Longo. Il avait traversé la croisière anglaise, et, pour éviter d'être pris, s'était échoué sur la côte entre Abouqyr et Alexandrie, où l'adjudant-général Camin fut tué par les Arabes. Bonaparte écrivit à Sennequier, commandant de ce brick, pour louer sa conduite, et l'assurer qu'il récompenserait sa bravoure 2.

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En faisant connaître au schérif de la Mekke l'entrée de l'armée française en Égypte, Bonaparté l'assura de la ferme intention où il était de protéger de tous ses moyens le voyage des pélerins dans la ville sainte; que les mosquées et toutes les fondations que Médine et la Mekke possédaient en Égypte continueraient à leur appartenir comme par le passé. «Par les lettres que vous écriront le divan et les différens négocians de ce pays, lui mandait Bonaparte, vous

Lettre du 1er. fructidor.

Lettre du 13.

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verrez avec quel soin je protége les mans, les schérifs et tous les hommes déi loi; vous y verrez également que j'ai nommé pour émir-haggi Mustapha-Bey, kiaya de Seïd-Aboubeker, opacha-gouverneur du Kaire, et qu'il escortera la caravane avec des forces qui la mettront à l'abri des incursions des Arabes.al-ie Bebe in Julqoạ ! » -Jet désire beaucoup que, par votre réponse, vous me fassiez connaître si vous souhaitez que je fasse escorter la caravane par mes troupes ou seulement par un corps de cavalerie de gens du pays mais dans tous les casamoneez à tous les négocians et fidèles que les Musulmans n'ont pas de meilleurs amis que nous, de même que les schérifs et tous les hommes qui emploient leur teinps et leurs moyens à instruire les peuples, n'ont pas des plus zélés protecteurs, et que le commerce, non-seulement n'a rien à craindre, mais sera spécialement protégé.oronsimonbase

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attends votre réponse par le retour de ce courrier. Đủ thông tron goi

Vous me ferez connaître également les besoins que vous pourriez avoir, soit en blé, soit en riz, etje veillerai à ce que tout vous soit envoyé p

Les cheyks et notables du Kaire écrivirente au schérif de la Mekké, ainsi que Bonaparte le lui avait annoncé, une longue lettre à la s rédaction de laquelle il paraît qu'il ne fût ne fût pas étranger. Ils y rappelaïent la bataille des Pyramides où lés Mamlouks avaient été défaits, da députation

Lettres des 8 et ro fructidor.

envoyée du Kaire au général en chef, l'empressement avec lequel il avait souscrit aux demandes qui lui avaient été faites pour que le culte mahométan continuât à être librement professé, et que la prière pour l'empereur des Ottomans fut faite commie à l'ordinaire.

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<< Il se plut encore, disaient-ils, à informer la députation qu'il était pénétré dedavérité incontestable qu'il n'y a d'autre dieu que Dieu; que les Français en général étaient remplis de vénération pour notre prophète et le livre de notre sainte loi, et que beaucoup d'er tre eux étaient convaincus de la supériorité de l'islamisme sur toutes les autres religions; et en preuvezik, cita da déli vrance de tous les Musulmans qu'il trouva, esclaves à Malte quand il eut de bonheur de s'en emparer; la destruction des églises chrétiennes et des croixgo dans les états qu'il a conquis, et particulièrement dans la ville de Venise, où il a fait cesser les vexations qu'on faisait aux Musulmans; le renversement du trône du pape qui lé, gitimait le massacre des fidèles, et dont le siége était à Rome. Cet ennemi éternel de l'islamisme qui faisait croire aux chrétiens que c'était une oeuvre méritoire, aux yeux de Dieu, de verser le sang des vrais croyans, n'existe plus, pour le repos' des fidèles, sur lesquels le Tout-Puissant veille avec bonté. »

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Dans cette lettre, on retraçait encore tout ce que le général en chef avait fait pour prévenir lé pillage de la caravane de la Mekke par les Arabes, et les secours qu'il avait accordés aux pélerins

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