Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

1

midité pendant la nuit, et les mettre pendant le jour à l'abri de l'excessive chaleur.

La garnison était de 1000 hommes, non compris les grenadiers. La garde journalière, réduite autant que possible, était de 400. Un renfort êtait indispensable; on espérait le tirer des vaiss'ils entraient dans le port.

seaux,

On n'obtenait rien des Turcs et des Arabes qu'à force d'argent. Le schérif Koraïm disait au général Kléber qui s'en plaignait : « Pour gagner la confiance des habitans, il faut payer largement leurs services. Mourad - Bey est généralement aimé, parce qu'il donne comme il prend, à tort

ét à travers ».

Pour avoir des ouvriers du pays aux travaux de la place, il fallut donc les payer. On donna à un travailleur 20 sous par jour, 25 sous à un piqueur arabe chargé de 18 hommes, 9 fr. à un chef, espèce d'ingénieur, ayant la surveillance et la police des ateliers.

Kléber établit une commission de subsistances pour le service journalier, composée du commissaire de la place, de l'agent des vivres et du consul Magallon. Cette commission fut chargée de faire construire des fours, de se pourvoir de tous les ustensiles nécessaires aux hôpitaux, d'acheter des bestiaux pour ne pas répandre l'alarme en faisant des réquisitions.

On espérait avoir dans les citernes assez d'eau pour la consommation jusqu'au prochain débordement du Nil.

Pour réprimer les excès commis la nuit par des Français et des Turcs, il fut convenu entre Kléber et le schérif que les patrouilles seraient compo

sées d'hommes des deux nations.

Conté fut chargé d'établir des télégraphes à Rosette, à Abouqyr, à Alexandrie, à Kérioun et à Damanhour.

Kléber écrivit au général en chef: « Quoique ma plaie ne doive se cicatriser que dans un mois d'ici, rien ne m'empêchera de me rendre au Kaire, ou du moins d'aller joindre ma division. Je regarde Alexandrie comme un lieu d'exil, permettez-moi d'en sortir le plus tôt possible».

Le 25 messidor, on eut une alerte à Alexandrie. Un Français, canonnier marin, fut assas⇒ siné dans le moment même où, d'un autre côté, le domestique d'un officier du génie était jeté dans la mer. On cria aux armes Français et Arabes coururent dans les rues, les uns pour se renfermer chez eux, les autres pour se rendre à leur poste. Le tumulte fut à son comble; le canonnier, frappé d'un coup de sabre fort grave et de huit coups de stylet, fut porté dans la maison du général Kléber. Il fit battre la générale, envoya chercher le schérif, et convoqua les chefs musulmans. Il se plaignit de cet attentat, fit apporter sur un brancard le canonnier mourant, leur rappela leurs sermens, et leur demanda justice et vengeance. En leur faisant le tableau des forces qui les environnaient, il leur déclara sa résolution

[blocks in formation]
[ocr errors]

d'abîmer leur ville, dût-il s'enterrer sous ses ruines, pour punir la moindre violence exercée sur un Français. « Quand Mourad-Bey serait à vos portes, leur dit-il, une marine formidable n'estelle pas là pour réduire vos maisons en cendres? >> Il termina en ordonnant que les coupables seraient recherchés et punis suivant toute la rigueur des lois, et qu'on remît entre ses mains huit otages à son choix. Les cheiks ayant osé répondre qu'ils livreraient le coupable, si le peuple y consentait, le général leur déclara qu'il regarderait toute réunion des Musulmans comme séditieuse et que si, dans l'intervalle de cinq jours, le meurtrier n'était pas puni, il ferait pendre un des otages au bout d'une vergue Après une séance de cinq heures, on obtempéra à ce qu'exigeait le général, et sur la demande des notables de la ville il prit en outre un otage de chaque quartier pour leur répondre à eux-mêmes de la tranquillité des habitans. D'après les rapports et les circonstances qui avaient précédé ou accompagné cet événement, le général était tenté de croire que c'était une sédition manquée. Il en prit occasion pour faire diriger quelques ouvrages contre la ville.

Le 26 messidor, il adressa cette proclamation à la garnison :

« Soldats! Un de vos frères d'armes a été assassiné hier; il a reçu huit coups de stylet et un coup de sabre. Un autre a été jeté à la mer; j'en ai demandé vengeance ; je l'obtiendrai, ou il sera impossible de découvrir les coupables.

215% Soldats! vous serez exposés à de pareils événemens tant que vous ne vous conformerez pas aux ordres du général en chef, c'est-à-dire tant que vous ne respecterez pas les propriétés des habi, bitans, leurs usages, leurs cultes. Chargé de les protéger, ainsi que je le suis de veiller à votre sûr reté, j'ai cru, en calculant les suites de vos excès et de vos désordres, devoir ordonner ce qui suit 1. Celui qui s'introduirait dans le harem d'un man, sera régardé comme provocateur de trouble et de meurtre et puni de mort..

11. Celui qui escaladerait le mur de la maison d'un Musulman ou de tout autre, sous quelque prétexte que ce puisse être, sera regardé comme voleur et puni de mort.

III. Celui qui, chassant dans l'intérieur de la ville, tirerait des coups de fusil sur des pigeons, au risque de tuer ou de blesser les habitans, ainsi que cela est arrivé, sera regardé comme assassin et puni de mort.

iv. Celui qui troublerait les Musulmans, soit dans l'exercice de leur culte dans les mosquées, soit dans les bâtimens des bains où ils font leurs ablutions, sera regardé comme provocateur de trouble et de meurtre et puni de mort. »>

Kléber fit lire pendant trois jours cet arrêté aux appels de la garnison, ainsi que la proclamation du général en chef, du 3 messidor, sur le viol et le pillage '.

[ocr errors][merged small]

Le relâchement de la discipline motivait la sévérité de ces mesures. Le camp, sur la place d'Alexandrie, ressemblait à une halte de Cosaques. Mais le soldat se båtit de petites cabanes couvertes de feuilles de palmiers, et le camp fut aligné dans son dévelopement et dans sa profon deur. Le coup-d'œil, la salubrité et la défense y gagnèrent également.

L'assassin du canonnier disparut; on procéda contre lui; il fut condamné par les juges du pays à la peine du talion; ils ordonnèrent que sa maison serait démolie. Kléber fit demander par le canonnier lui-même l'annulation de cette dernière disposition du jugement. Il n'espérait cependant pas un grand succès de cet acte de clémence, parce que les Turcs prenaient cela pour un aveu de faiblesse, tandis qu'ils tombaient aux pieds du général lorsqu'il usait de rigueur, ou qu'il montrait seulement de la fermeté. Il ne pouvait compter sur leurs sermens qu'après l'entrée de Bonaparte au Kaire.

Après l'argent, ce dont on manquait le plus c'était le bois de chauffage aussi les soldats se portaient-ils à des excès difficiles à réprimer; ils enlevaient jusqu'aux roues à chapelets des citernes pour les brûler.

<< Si j'ai le regret, écrivait Kléber à Bonaparte, de n'avoir pu vous suivre, et de n'avoir pas contribué à vos succès, j'ai du moins l'espérance de vous revoir bientôt. J'attends vos ordres à cet égard »; et rendant compte des travaux du génie

« ZurückWeiter »