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Il lui fut prescrit de prendre des mesures pour se procurer à Nice, Gênes, Antibes, Toulon et Marseille, tous les bâtimens nécessaires au transport des troupes et de l'artillerie, de pourvoir à l'approvisionnement de ces troupes en vivres pour deux mois et en eau pour un mois, de lever des matelots et d'achever l'armement de l'escadre, de manière à ce que tout fût près du 20 au 30 germinal (du 10 au 20 avril 1798.)

Le ministre des finances fut chargé de faire verser, sur les crédits des ministres de la guerre et de la marine, un million dans la caisse du payeur de la commission, avant le 20 ventôse ( 10 mars), et 500,000 francs par décade, à partir de cette époque.

Pour faire connaître les mesures commandées par Bonaparte dans une foule d'ordres et de dépêches, nous allons en donner une rapide analyse.

Il adressa, le 17 ventôse (7 mars), à la commission de l'armement des côtes, que nous appellerons de la Méditerranée, une instruction qui indiquait les mesures à prendre pour l'armement et l'approvisionnement des vaisseaux à Toulon, la solde des équipages et des troupes, l'embarquement des hommes, de l'artillerie de siège et de campagne, des munitions et l'emploi des fonds. Il lui prescrivait de ne correspondre qu'avec lui seul, certain que le succès de son entreprise dépendait de la force et de l'unité de volonté.

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Mais il ne s'en rapportait pas seulement au zèle de cette commission; il adressait des instructions particulières aux différens chefs de service, cor

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respondait directement avec tout le monde, et tenait dans ses mains les fils multipliés par lesquels il faisait tout mouvoir. Il ne tolérait point de retard; il ne connaissait point d'obstacle.

Les préparatifs faits par le général Dommartin, chargé de l'artillerie, traînaient en longueur. Il allait chercher bien loin ce qu'il avait sous la main. « Voyez, lui mandait Bonaparte, à prendre à Toulon, Antibes, Nice et Marseille, ce qui vous serait nécessaire. Il y a à Nice toutes les pièces de 24 que vous pouvez désirer, et sur la côte de la Méditerranée plus de 60 mortiers à la Gomère. Il faut être prêt à partir pour les premiers jours de floréal; vous sentez bien que les bombes que vous faites faire dans le Forez, ne peuvent pas être prêtes pour cette époque '.

-Les troupes, le matériel et le personnel, tout se dirigeait sur Civita - Vecchia, Gênes, Nice, Toulon, Marseille et la Corse. La plus grande activité régnait dans ces ports. Le rendez-vous général était donné à Ajaccio; on y établissait un hôpital de 500 lits; on y rassemblait des approvisionnemens pour 25,000 hommes pendant 10 jours.

Barraguay d'Hilliers avait le commandement de la division dont l'embarquement se préparait à Gênes, et celui de la division qui devait s'embarquer à Civita - Vecchia, fut donné à Desaix. Ils étaient chargés de presser les armemens; le général en chef de l'armée d'Italie les aidait de tous ses moyens. Ce fut d'abord Berthier, ensuite

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Brune, qui lui succéda. Dans une lettre à ce général, on voit la haute idée que Bonaparte avait de son expédition. « Vous avez, lui mandait-il, beaucoup à faire dans le pays où vous êtes. J'espère que ce sera le passage d'où vous viendrez me rejoindre pour donner le dernier coup de main à la plus grande entreprise qui ait encore été exécutée parmi les hommes » ; et l'esprit toujours occupé de cette Italie, sa glorieuse conquête, il ajoutait «Entourez-vous d'hommes à talens et forts. Je vous recommande de protéger l'observatoire de Milan; et entre autres Oriani, qui se plaint de la conduite qu'on tient à son égard; c'est le meilleur géomètre qu'il y ait eu '. »

Toutes les troupes qui étaient dans le Midi se réunissaient à Marseille et Toulon.

Une division d'infanterie et de cavalerie, dans laquelle commandaient les généraux Rampon et Pigeon, et où le commandement de la cavalerie fut donné à Leclerc, fut détachée de l'armée d'Helvétie. Avant leur départ, les troupes furent averties qu'elles se rendaient à Toulon pour une expédition importante, sous les ordres du général Bonaparte. Arrivées à Lyon, elles devaient s'embarquer sur le Rhône jusqu'à Avignon, et de là continuer leur route par terre. Lannes fut envoyé à Lyon pour faire d'avance préparer les bateaux et distribuer aux troupes, suivant leurs besoins, des effets d'habillement et d'équipement. L'ordre fut donné de diriger sur Gênes la compagnie des

'Lettre du 13 germinal (2 avril. ).

guides de Bonaparte, qui était dans le département du Montblanc, ainsi que 25 guides qui étaient res tés en Italie aux hôpitaux ou auprès de Berthier.

Bonaparte mettait tous ses soins à assurer la solde des troupes, leur prêt, leur subsistance, à cé qu'elles eussent le vin ou l'eau-de-vie tous les jours, à ce qu'elles ne manquassent de rien. Il assignait le placement de la cavalerie, de l'infanterie, combinait la proximité des ports d'embarquement avec les moyens de faire subsiter les hommes et les chevaux.

On n'embarquait de chevaux que ce qui était indispensable pour traîner l'artillerie et avoir au débarquement une poignée de cavalerie. Il emmenait 2500 cavaliers à pied avec l'équipement de leurs chevaux; et comme il comptait trouver en Egypte 10 ou 12,000 bons chevaux, il demandait même au Directoire de lui donner plus de cavaliers. Bonaparte ordonna de compléter les musiques des différens corps, et de faire provision de tambours.

Il ne passait que 3 chevaux à un général de division, 2 à un général de brigade, I à un chef de brigade et à tous les officiers qui avaient droit à des chevaux; 3 au commissaire-ordonnateur, 1 à un commissaire des guerres; mais il donnait à chacun la liberté d'embarquer le nombre de selles et palfreniers pour les chevaux que la loi lui accordait.

Il voulait que les lieuteuans et les sous-officiers d'infanterie légère, les sous-officiers de l'infanterie de bataille et les canonniers à pied, fussent armés de fusils.

Il désignait au ministre de la guerre les généraux et officiers supérieurs de toutes armes qu'il désirait employer dans l'expédition, et leur assignait des commandemens ou des destinations.

Il demandait un millier de tentes, des armuriers, des serruriers, des calfats, des charrons, toutes sortes d'ouvriers.

A la tête du service de santé étaient le médecin Desgenettes et le chirurgien Larrey. Outre les of ficiers de santé que l'on dirigeait de l'intérieur de la République dans les ports, Bonaparte, persuadé qu'on ne pouvait en avoir trop, écrivait d'en prendre le plus possible à l'armée d'Italie et dans le pays même, français ou italiens. Il déterminait le nombre nécessaire de directeurs d'hôpitaux, de pharmaciens, d'infirmiers. Il voulait une pharmacie à bord de chaque bâtiment pour ses malades pendant la traversée; il recommandait de se pourvoir d'une quantité de médicamens proportionnée à la force de l'armée, c'est-à-dire pour 30,000 hommes.

II

Il correspondait activement à Paris avec le ministre des finances et la trésorerie; et non content de leur écrire, il allait lui-même les relancer pour accélérer les envois de fonds. Il écrivait aux payeurs et aux ordonnateurs dans les ports pour les leur annoncer, les encourager, et soutenir leur confiance. Cependant la commission de la Méditerranée se trouvant un moment embarrassée, envoya l'ordonnateur Sucy à Paris pour s'entendre avec Bonaparte Il répondit : « Vous ne devez avoir aucune inquiétude pour l'argent. Les

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