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Au commencement des troubles, M. Blanc fut envoyé, en qualité de Consul, dans un des ports de l'Amérique. Il revint en France en 1795, et il rentra aux Affaires Etrangères, où il resta jusqu'en 1806, que Bonaparté le fit Conseiller d'Etat ; et à la mort de M. Caillard, l'archiviste, Il fut nommé son

successeur.

On ne peut pas contester les talens de M. Blanc d'Hauterive, mais, comme tous les François révolutionnaires, il les fit servir à défendre tout principe. juste ou injuste, au soutien de toute cause, qu'elle soit conforme à sa manière de penser ou non. Tous ces hommes déploieroient autant de zèle et de l'ardeur, pour envoyer Buonaparté aux galères, qu'ils en montrent à supporter sa cause. Tout ce dont ils ont besoin, c'est de conserver leurs places.

Je me souviens qu'un jour, sortant du Cabinet de M. Talleyrand, j'aperçus feu M. Fox avec quelques amis dans le salon du Ministre, chez lequel ils étoient venus prendre congé. Je passa dans l'appartement de M. d'Hauterive, qui me demanda si j'avois vu M. Fox? Je lui répondis que, Oui. "C'est un excellent homme, votre Monsieur Fox; "il est doux comme une jolie femme, mais je ne "crois pas qu'il ait tant de talent qu'on lui en "donne."

"Pourquo? Il passe chez nous, cependant, pour "une de nos meilleures têtes."

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Voyez," ajouta M. de Hauterive, "il y a vingt

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"ans déjà que cet homme cherche à parvenir au "Ministère, mais il ne peut pas arriver !”

Je pensois que c'étoit une nouvelle manière d'apprécier les talens d'un homme: cela prouve que les François ne jugent du mérite d'un individu, que par la place qu'il occupe dans le monde, quels que soient, d'ailleurs, les moyens qui l'ont porté à cette place.

M. d'Hauterive et le grand faiseur dans le département des Manifestes. Il est, continuellement, occupé à composer des notes, des rapports, &c. pour Talleyrand; non qu'il approuve ce qu'il écrit, mais parce qu'il en vient à ses fins, par le travail qu'il fait.

Si M. d'Hauterive avoit eu les formes plus agréables, il auroit, sans doute, été Ministre des Affaires Etrangères ; car il a toutes les qualités requises pour remplir une place de Ministre sous Buonapartéune bonne tête et un cœur froid. Mais ses manières sont trop repoussantes; et il ressemble plus à un ours mal léché, qu'à un courtisan François.

MADAME DE BONNEUIL.

Dans les pages précédentes j'ai fait mention de la mission de cette femme en Russie. Les détails de son ambassade ne peuvent qu'être intéressans au public, surtout comme cette dame fut encore envoyée en Russie, après la paix de Tilsit, où j'ai lieu

'de croire qu'elle est encore, peut-être enrôlant des assassins pour se défaire d'Alexandre. Cette femme, fut au commencement de la Révolution, maitresse du feu M. Perregaux, le banquier, et en le quittant, elle fut envoyée en mission par Buonaparté à St. Pétersbourg, pour attirer par ses charmes l'Empereur Paul. A son arrivée à Hambourg, elle écrivit à l'Autocrate Russe, par l'intervention de son favori Kutasow. Paul ordonna à son Ministre à Hambourg, M. de Morawieff, d'avoir des conférences avec Madame de Bonneuil, pour découvrir l'objet de son voyage en Russie, &c.

Ces conférences durèrent deux mois, mais M. de Mowrawieff ne voulant pas s'en mêler directement, et pour éluder toute responsabilité, pria Sa Majesté de juger lui-même des vues de cette Ambassadrice; par conséquent, elle fut permise de continuer sa route à St. Petersbourg.

A son arrivée dans cette ville, elle captiva bientôt le cœur de Paul, et ce fut à ses intrigues que l'Autocrat devint l'allié de Buonaparté. Bientôt après l'avénement d'Alexandre, elle fut exilé de Russie, à cause de la lettre suivante, écrite par elle, adressée à Buonaparté, sous couvert à Perregaux, et qui fut interceptée par le Comte Pahlen, le Ministre de Police Russe.

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"J'ai assisté au couronnement du nouvel Empe

reur: c'est une belle cérémonie. Je l'ai vu partir "de Kremlin pour se rendre à la cathédrale, où “l'attendoit l'Archevêque Plutow. Devant lui

"marchoient les assassins de son grand-père; à côté "de lui, ceux de son père; et derrière lui, les "siens!!!"

J'aurois pu donner à cet Appendix beaucoup plus d'étendue; il m'eût été facile d'en faire un volume à part, en traçant les caractères de toutes les personnes qui composent le Gouvernement François. Mais je crois en avoir assez dit, pour convaincre le lecteur que tous ces hommes qui ont désorganisé l'Europe, ébranlé les fondemens de toutes les institutions politiques, et répandu dans leur propre pays la désolation, le carnage et la mort, sous le spécieux prétexte d'établir une République fondée sur de prétendus principes de liberté et d'égalité, n'avoient pour but que de s'élever sur les débris confus du trône qu'ils renversèrent; car on les voit tous, aujourd'hui ramper lâchement au pieds d'un vagabond étranger. C'est avec raison que tous les vrais amis de la liberté peuvent appliquer à ces misérables le proverbe qui suit:-"Aviendo pregonado vino, ven"dem vinagre!"-" Après nous avoir vanté leur "vin, ils nous vendent du vinaigre!"

De l'Imprimerie de T. Harper le Jeune,
Crane Court, Fleet Street, à Londres.

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