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il renouvela ses relations de reconnaissance et d'amitié, que le gouvernement impérial ne vit pas sans défiance, le fit d'abord surveiller, et ensuite exiler (1811). Il fut cependant autorisé à revenir à Paris toutefois la police impériale ne le perdit pas de vue. Enfin les événemens politiques de 1814 firent naître un changement total dans ses principes, et il se rendit, au mois d'avril de cette année, auprès de Monsieur, licutenant-général du royaume; il devint son aide-de-camp. Nommé chevalier d'honneur de Madame, duchesse d'Angoulême, au mois de mars 1815, il accompagna S. A. R. à Bordeaux et à Londres, d'où il se rendit à Gand, auprès du roi. De retour à Paris avec ce prince, il entra, le 17 août 1815, à la chambre des pairs. Depuis cette époque, M. de Montmorency n'a cessé de voter avec la majorité, et a parlé plusieurs fois sur des matières de finances, sur le clergé, sur les journaux, etc.; mais l'homme de l'époque actuelle n'est plus le publiciste de 1789. Il combat aujourd'hui les mêmes principes qu'il défendait alors avec conviction et éloquence. Appelé au ministère des affaires éirangères après la chute de MM. Siméon et Pasquier, et nommé président du conseil, il entra ouvertement dans le système adopté par le côté droit de la chambre des députés. Ce fut pendant l'une des séances de 1822 qu'il prononça cette fameuse rétractation de ses premières doctrines, qui excita des sentimens divers dans le public. Appelé au congrès de Vérone, il s'y trouva avec M. le

vicomte de Châteaubriand. M. de Montmorency poussait à la guerre d'Espagne avec une chaleur que ne partageaient ni M. de Villèle, ni M. de Corbière, ses collegues; aussi il éclata quelques dissentimens à son retour, et M. le

vicomte de Châteaubriand, qui s'était tenu prudemment en observation, reçut le portefeuille des affaires étrangères. On ne soupçonnait pas à l'auteur des Martyrs le talent requis pour se glisser aussi adroitement dans le fauteuil ministériel de son illustre ami. Il est juste d'ajouter que M. le vicomte de Châteaubriand mit dans cette occupation les formes d'une exquise politesse, et ne prit le portefeuille des mains de M. de Montmorency qu'en lui adressant les plus vives protestations d'amitié et de dévouement. Depuis cette époque, M. de Montmorency se livre à ses actes accoutumés de bienfaisance, et médite, dit-on, quelquefois à Montrouge sur la sincérité des amitiés de cour, et sur l'instabilité des grandeurs humaines.

MONTMORENCY (MADAME M. L. L. DE), de la famille des précédens, naquit vers 1723; elle avait pris le voile dès sa jeunesse, et était supérieure de l'abbaye de Montmartre, lorsque la révolution éclata. Les couvens et tous les autres ordres religieux ayant été supprimés, elle vivait dans la plus profonde retraite; mais sous le règne de la terreur son obscurité et son grand âge ne purent la soustraire à sa malheureuse destinée. D'abord arrêtée et mise en détention à Saint-Lazare, elle en fut bientôt extraite pour être li

vrée au tribunal révolutionnaire, qui la condamna à mort sur l'accusation bannale de conspiration. Une conspiratrice septuagénaire! Sa mort précéda de trois jours la révolution du 9 thermidor an 2: Me de Montmorency fut exécutée le 24 juillet 1794.

libérer s'il se réunirait au tiers-état, il fut nommé président. Le 26 juin, il obtint du roi une audience, dans laquelle il exposa à S. M. que la noblesse se refusait à toute réunion, moins encore dans son propre intérêt que dans celui de la couronne. Le monarque témoignant sa surprise de ce dernier motif, on rapporte que le duc lui adressa ce discours : « La noblesse, forte de sa conde ses immenses

MONTMORENCY - LAVAL (DE), frère du duc Mathieu de Montmorency, était à peine âgé de 24 ans lorsqu'il fut arrêté et enfermé dans la prison de la Bour-sidération, be, comme complice de l'Admiral (voy. ADMIRAL), dont le nom et la personne lui étaient absolument inconnus. Il parut avec lui au tribunal révolutionnaire, et fut atteint par le même arrêt de mort. Il perit sur l'échafaud le 17 juin 1794, revêtu d'une chemise rouge. Ce jeune infortuné s'était livré dans sa prison à la culture des lettres. On trouve deux de ses pièces de poésie dans le recueil intitulé: Tableau des prisons sous Robespierre elles annonçaient un talent agréable.

MONTMORENCY - LUXEMBOURG (ANNE-CHARLES-SIGISMOND, DUC DE), père du duc de Luxembourg (voy. LUXEMBOURG), l'un des quatre capitaines des gardes-du- corps du roi. Le duc de Montmorency - Luxembourg, pair de France et premier baron chrétien, membre de l'assemblée des notables en 1787, ainsi que le prince Anne-LouisAlexandre de Montmorency-Robeo et le duc Anne-Alexandre-MarieSulpice-Joseph de MontmorencyLaval, fut nommé député, par la noblesse du Poitou, aux étatsgénéraux, en 1789. Lors des assemblées de cet ordre, pour dé

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» richesses et des talens de plu»>sieurs de ses membres, est sû»re de jouer un rôle dans l'as» semblée nationale, où elle sera » reçue avec transport. Mais quel» les suites cette réunion peut avoir pour le trône! L'opinion publique et les droits de la na» tion décernent à ses représen>>tans une telle puissance, que » l'autorité royale elle-même de» meure comme nulle en sa pré» sence. Ce pouvoir sans bornes Dexiste dans les états-généraux; >> mais leur division en plusieurs » chambres enchaîne leur action >> et conserve la vôtre. Réunis en >> une seule, ils ne connaissent plus de maître: divisés en trois, » ils sont vos sujets. Le déficit des » finances, l'insubordination de »l'armée, abattent votre conseil ; » mais, sire, il vous reste encore » votre fidèle noblesse. Elle a le » choix de partager avec ses codéputés le pouvoir suprême ou » de mourir pour défendre votre prérogative; son choix ne sera "pas douteux : elle mourra, mais >>en mourant, elle frappera de »> nullité les opérations d'une as» semblée incomplète, puisqu'un » tiers de ses membres aura été

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comte de Montmorency - Francfort, pair d'Irlande, a obtenu le même droit. Le jeune Hervé entra, à l'âge de 15 ans, au service de l'empereur d'Autriche Joseph II. Employé d'abord dans le régiment de Vierset, il passa ensuite dans celui du feld-maréchal Lacy, et fit avec lui toutes les campagnes contre les Turcs. Il se distingua particulièrement au siége et à l'assaut de Belgrade. Etant passé au corps d'armée, commandé par le prince de Hohenlohe, il fit d'abord partie de l'état-major du lieutenant-général comte Edouard

» livré à la fureur du peuple ou au >> fer des assassins. » Le roi ordonna néanmoins la réunion, en disant avec fermeté au duc : « Réu»nissez-vous, je le veux. » La noblesse, malgré la volonté royale, persistait dans son opposition. Une lettre de M. le comte d'Artois lui annonçant que cette hésitation prolongée mettrait en danger les jours de sa majesté, M. de Montmorency se détermina enfin à se présenter à la chambre des communes, à laquelle il déclara « que l'amour de la paix » et le désir de déférer aux inten» tions du roi amenaient la nobles-d'Alton, et commanda ensuite une >>se au sein de l'assemblée. » Il donna le 20 août de la même année sa démission, et se retira immédiatement en Portugal, où sa fille épousa un des infans.

compagnie de tirailleurs, pendant le siége de Thionville. En 1793, il se rendit sur le Rhin, à l'armée du feld-maréchal Wurmser, y servit avec distinction dans MONTMORENCY - MORRÈS les grenadiers, et fut depuis atta(HERVÉ DE), adjudant-comman- ché, en qualité d'aide-de-camp, dant, avec le rang de colonel au au général prince Charles de Fursservice de France, membre de la temberg. Après les sanglantes camlégion-d'honneur et chevalier de pagnes de 1793 et 1794, il donna Saint-Louis, naquit le 8 mars sa démission du service d'Autri1767, à Rathlin en Irlande. Son che, et retourna dans sa patrie avec père, Mathieu de Montmorency, la jeune baronne Louise de Helmbaron de Montmarisco, ayant le stadt, qu'il venait d'épouser à premier prouvé judiciairement sa Heidelberg. M. de Montmorency descendance directe de Geoffroi, trouva l'Irlande en proie à de viosecond fils d'Hervey de Montmo- lentes dissentions civiles. Deux rency, grand-sommelier de Fran- factions se poursuivaient avec ace (lequel Geoffroi vint en An- charnement, et déchiraient tourgleterre avec Guillaume-le-Con-à-tour le sein de leur patrie. L'inquérant, et fut attaché à sa bellefille la reine Mathilde, femme de Henri Ier), a été autorisé, en 1815, par le roi d'Angleterre, à reprendre son ancien nom de famille. La branche protestante de la même maison, établie depuis six siècles en Irlande, et représentée aujourd'hui par lord vi

tolérance, le fanatisme et la haine, sentimens habituels des sectes déjà dominantes, ou qui aspirent à le devenir, animaient surtout la faction dite des Orangistes, toute composée de protestans fougueux. Les catholiques d'Irlande, anciennement dépouillés de la plus grande partie de leurs biens, op

primés et persécutés depuis plus d'un siècle, se réunirent à leur tour et formèrent le parti des Defenders (défenseurs). On eut bientôt à se reprocher, de part et d'autre, d'odieux excès et d'atroces vengeances. M. de Montmorency, qui habitait Knockalton, et qui voyait la province d'Ulster menacée de toutes les horreurs d'une guerre civile, présenta à cette époque un mémoire au comte de Camden, vice-roi d'Irlande, dans lequel il lui proposait les mesures les plus sages et les plus propres à prévenir une révolte générale. Il insistait surtout sur la prompte réunion d'un corps de troupes, que le gouvernement ferait agir contre les perturbateurs du repos public, quels qu'ils fussent, et sans distinction de parti ou de religion. Le vice-roi lui fit répondre par le sous-secrétaire, M. E. Cooke, que son mémoire avait été lu et médité; que le plan n'était pas, en tous points, exécutable pour le moment, mais qu'il fournissait une preuve non équivoque du zèle et de la loyauté de M. de Montmorency, et qu'on ne doutait nullement qu'il ne s'empressât de coopérer aux mesures que le gouvernement prendrait, etc. Il donna en effet plusieurs preuves de son dévouement à l'autorité royale, et, en 1796, lorsqu'une expédition française, commandée par le général Hoche, parut sur les côtes méridionales de l'Irlande, il se présenta comme volontaire, et accepta la commission d'aide-decamp près du général anglais Ralph Dundas, son ami. Les vaisseaux de la flotte française furent en partie dispersés par la tempête;

le petit corps de troupes qui avait pu débarquer, sous les ordres du brave général Humbert (voyez ce nom), fut cerné de toutes parts, et, après des prodiges de valeur, fut enfin forcé de se rendre. Mais à peine l'ennemi du dehors avaitil cessé d'être redoutable, que les troubles intérieurs éclatèrent avec une nouvelle fureur. Le comté de Tipperary en fut d'abord le plus violemment agité. Le gouvernement, au lieu de suivre les avis qui lui avaient été donnés, et de sévir avec rigueur, mais avec impartialité, contre tous les factieux, protégeait évidemment le parti des Orangistes. Les deux régimens de Tyrone et de Downshire, composés en entier d'hommes dévoués à ce parti, furent envoyés par le vice-roi dans le comté de Tipperary, et le mirent à feu et à sang. Les violences commises envers les catholiques furent enfin portées à un tel excès, qu'elles indignèrent tous les hommes de bien. Aux anciens Defenders se réunirent bientôt des Irlandais de toutes les classes et de toutes les opinions. Alors se forma cette association armée, qui devint redoutable sous le nom d'Irlandais-unis, et à laquelle non-seulement des catholiques, mais des calvinistes, des quakers, des pairs du royaume, des membres des communes, des bourgeois des villes et des habitans des campagnes prirent la part la plus active. On s'engagea, sous la foi du serment, à résister par la force des armes à une oppression qu'on déclarait intolérable. On attaqua même, avec le courage du désespoir, les troupes réglées que les Orangistes eurent bientôt

pour auxiliaires. Le gouvernement déclara à son tour ses adversaires rebelles, arma ses partisans, fit marcher des corps nombreux, et la guerre intestine la plus cruelle ensanglanta la malheureuse Irlande. Les insurgés-unis, organisés militairement, avaient choisi pour leur généralissime le jeune lord Edouard Fitz-Gérald (voy. ce nom au Supplément du vol. XIII), de la famille des ducs de Leinster, et un des hommes les plus estimés dans l'île entière, où, malgré sa fin tragique, le peuple ne prononce encore son nom qu'avec une vénération profonde. Pour seconder ce chef, on avait en outre eu recours, dans chaque comté, à un ancien militaire retiré dans ses foyers, qu'on nomma général. Dans le comté de Tipperary, M. Hervé de Montmorency fut porté tout d'une voix à ce poste dangereux. Après une suite rapide de faibles succès et d'éclatans revers, l'insurrection eut l'issue funeste qu'il aurait été facile de lui prédire. Les soldats du gouvernement britannique triomphèrent, et le parlement d'Irlande sévit par un acte judiciaire, The rebel fugitive bill, contre les chefs dispersés. M. de Montmorency s'était réfugié en pays neutre, crut trouver un asile dans la ville dite libre de Hambourg. Mais le sénat de cette petite république, obéissant à une réquisition du résident anglais, M. James Crawfurd, le fit arrêter le 25 novembre 1799, ainsi que le général Napper-Tandy, le chef d'escadron Blackwell, et le capitaine Corbett, tous trois officiers au service de France, mais nés en Irlande. Mal

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gré les protestations en forme pré sentées au sénat par les ministres de France, d'Espagne et de Hollande, qui réclamèrent en vain contre une violation aussi manifeste de la neutralité et du droit des gens, les quatre prisonniers, après une captivité de onze mois dans les prisons de Hambourg, furent livrés à l'agent britannique, et transportés, sur une frégate, d'abord en Angleterre et ensuite en Irlande, pour être jugés à Dublin, comme criminels d'état. Cette extradition fit une sensation extraordinaire dans le public. La conduite du sénat de Hambourg fut généralement blâmée, même en Angleterre. Les trois ministres cités ci-dessus quittèrent sur-lechamp la ville, et se retirèrent à Altona. M. Pitt délibéra, dit-on, pendant plusieurs jours, sur le parti le plus convenable à prendre, et fut sur le point de céder à la clameur publique, et de renvoyer les prisonniers sur le continent pour y être remis en liberté. Le gouvernement français déclara hautement qu'il tirerait vengeance de l'outrage fait à des officiers au service de France, et le sénat de Hambourg, effrayé, se hâta d'envoyer deux de ses membres à Paris, avec une lettre très-soumise, dans laquelle, tout en avouant sa faute, il en rejetait le blâme sur le gouvernement anglais, dont les menaces avaient intimidé les bourguemestres et les sénateurs. Ceuxci cherchaient, par les expressions les plus adulatrices, à captiver la bienveillance du premier consul. Sa réponse, devenue célèbre dans les fastes de la diplomatie, fut conçue en ces termes : « Nous a

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