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.Licitum quid adesset in illos
Quarum Flaminia tegitur civis atque latina,

:

gnonais), Paris, 1689, in-4°. Écrit des actualités interdites à sa verve, en Italie par un Italien, il ne pouvait manquer de révéler quantité de circonstances peu connues de ce côté-ci des Alpes, du moins pour tout ce qui suit la réinstallation du Saint-Siége à Rome; et quand on se rappelle les perpétuels démêlés de Louis XIV avec les successeurs de Chigi, on comprend combien le livre se recommandait par le mérite de l'à-propos. Les réimpressions se succédèrent rapidement pour un travail de ce genre. Dès 1694, la seconde édition paraissait à Lyon, 2 vol. in-12, augmentée de trois nouveaux conclaves; et Fréchot (ou suivant l'opinion vulgaire jadis, aujourd'hui répudiée d'après Barbier et Quérard, le baron de Luyssen) en donnait à Cologne une troisième édition en 2 vol. in-8°, accompagnée de figures. Notre intention n'est pas d'offrir ici une nomenclature complète des œuvres de Vanel. Mais pour achever de donner une idée nette et de ses tendances et des services qu'il a pu rendre aux études historiques, nous remarquerons, d'une part, qu'il a travaillé comme compilateur et abréviateur le plus souvent sur bon nombre d'histoires étrangères [Angleterre, Espagne, Turquie, Hongrie, en tout de 18 à 20 volumes, dont les les six (ou sept) derniers, relatifs à la topographie et à la physionomie générale, non moins qu'aux troubles contemporains de la Hongrie, ont été longtemps ce que la France avait de plus exact et de plus complet sur ce pays, et qu'il avait été contraint d'altérer par prudence]; de l'autre, que regrettant toujours le sujet de son choix par lequel il avait débuté dans l'arène, et voulant, à l'instar de Juvénal, essayer à défaut

il se rabattit sur les anecdotes clan-
destines et plus ou moins inaper-
çues ou enfouies des âges passés,
et finalement se trouva en état de
publier deux nouveaux volumes qui
forment pendant à l'Histoire du
temps, dont voici le titre : Galan-
teries des rois de France depuis le
commencement de la monarchie, Bru-
xelles, 1694. On en trouve des exem-
plaires qui portent pour nom de
lieu et pour millésime: Cologne,
1685-1698, et que nous regardons
comme un simple rafraîchissement
de l'édition de Bruxelles. Ce n'est
pas que les réimpressions aient
manqué; il s'en est fait une 2e édi-
tion en Hollande, mais avec la fausse
indication Paris, 1731, 1738, 2 v.
in-8°, augmentée des Amours des
rois de France de Sauval, puis
une 3 à Cologne, 1740, 2 vol. in-
12, sous le titre de Les Intrigues
galantes de la cour de France de-
puis le commencement de la monar-
chie jusqu'à présent,
une 4o enfin
sous le titre primitif, Cologne (Pa-
ris), 1653, 3 vol. in-12. Très-pro-
bablement le conseiller en la Cour
des comptes de Montpellier ne fut
pas témoin de tous les hommages
rendus à son idée. Tout porte à
croire qu'il survécut peu d'an-
nées à la première apparition de ce
qu'il regardait comme son Exegi
monumentum. Ce monument ne brille
plus guère et n'est plus guère fré-
quenté depuis que Dreux du Ra-
dier a repris et mieux encadré,
comme mieux traité, le même su-
jet dans ses Reines et favorites. Mais
il y aurait de l'iniquité, de l'ingra-
titude à ne pas se souvenir qu'à
Vanel appartient la priorité comme

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explorateur d'un malheureusement trop riche filon de l'histoire nationale. VAL. P.

VAN-GEER (CHARLES). Voyez GEER, t. XVIII, p. 19.

VAN HEEL (DANIEL), peintre belge, souvent cité, n'est guère connu que par ses œuvres et ne présente que peu de traits au biographe, qui, toutefois, peut induire de là que sa vie ne fut pas accidentée comme celle de tant de ses confrères, et qu'il la passa paisiblement ou dans ses foyers ou près de là, sans opulence éclatante, mais loin aussi de la détresse et des privations ou déceptions amères. Son caractère paraît avoir été des plus calmes, et son coup d'œil moral des plus sages. Tout ce que l'on sait de lui sur témoignage, c'est qu'il vit le jour à Bruxelles en 1607, et que, lorsque, cessant de peindre sous un maître, il se mit à voler de ses propres ailes, provisoirement il se livra au paysage, et que même il obtint dans cette voie des succès qui pouvaient le séduire en lui présentant la perspective d'un heureux avenir; mais que, récalcitrant aux illusions et se fiant peu au prisme Sous lequel les artistes voient trop fréquemment les faits les plus graves de la vie quotidienne, il dressa, pour s'éclairer sur ce qu'il convenait le mieux de faire, en quelque sorte la statistique de l'art en Belgique et dans les zones circonvoisines, et qu'à la suite de cette vue synoptique du présent, concluant qu'il lui serait, en réalité, ou impossible ou difficile au plus haut degré d'avoir la palme sur des rivaux dejà renommés et favorisés de la vogue comme paysagistes, il crut bon d'adopter une spécialité différente; il en choisit une singulière, une rare du moins, et qui, certes,

n'était pas usée ce fut celle des incendies. Il se fit bientôt un public d'admirateurs enthousiastes et passionnés, autant qu'il peut y avoir de passion et d'enthousiasme chez les Néerlandais, par les qualités qu'il déploya dans le genre dont on peut le regarder comme le créateur; non-seulement sa touche est vive et légère, il gradue merveilleusement sa lumière, il verse à l'infini et avec imagination les détails, il dispose ses plans de composition avec autant de goût que de clarté; tout en lui décèle et respire la << maestria. »> Aussi la vérité poignante des scènes, la magie des couleurs, font-elles sur quiconque contemple ses tableaux une impression profonde; on dirait que sa toile flamboie, que les langues de feu pointent dans l'atmosphère, que les édifices vont crouler; il ne manque que le craquement et la chaleur. On vante parmi ses plus beaux ouvrages, l'embrasement de Sodome et l'incendie de Troie. Nous regrettons qu'il ne lui soit pas venu en tête de nous montrer, s'abîmant ainsi dans les flammes, le temple d'Ephèse et le palais de Persépolis, et Rome même, en un mot ces grands spectacles au milieu desquels proémine dans les ruines, et mora, lement au-dessus des ruines, l'incendiaire passé à l'état de dilettante en incendie. L'on pourrait aussi regretter que de nos jours cette spécialité se trouve comme abandonnée. Les sujets ne manquaient pas pourtant, et les incendiaires non plus, à commencer par Moscou et le prince Rostopchine. La preuve, au reste, que Van Heel aurait été de toute manière un grand peintre, et que s'il abandonna la spécialité paysagesque, ce ne fut pas faute d'y pouvoir réussir, c'est cet admi

rable paysage qui formait un des plus beaux ornements du cabinet du prince Charles de Lorraine, à Bruxelles, et que les connaisseurs comparaient à tout ce qu'ont pro. duit de plus parfait les premiers maîtres en ce genre. VAL. P.

VANHOVE, acteur de mérite, plus estimable que brillant, était de la Flandre française, où nous présumons qu'il naquit entre 1736 ou 1740. Il se maria en Hollande, et quelque temps il habita La Haye. Bien qu'étant très-jeune encore, il prit le parti du théâtre; il ne joua jamais en titre les jeunes premiers, et il ne tarda pas à s'accommoder de l'emploi de père noble, dont il s'acquittait à Lille avec assez de succès. L'idée, alors, lui vint qu'il pouvait aspirer à remplacer Brizard, auquel en effet il ressemblait, les uns se contentent de dire un peu, les autres disent merveilleusement. Son heureuse étoile lui fit trouver des appuis, il obtint un ordre de début, et il fit son apparition sur la scène des Français le 2 juillet 1777: quelques applaudissements récompensèrent ses efforts. Il en obtint davantage dans Baliveau, dans Euphémon père, dans d'Orbesson du Père de famille, dans Licidas du Glorieux, auxquels d'ailleurs se joignirent les rôles tragiques de Danaüs dans Hypermnestre et de Zopire. Finalement, il fut admis comme sociétaire à la clôture de 1779. Si quelques-uns des votants contestèrent d'abord, jamais depuis la compagnie n'eut qu'à se féliciter de son acquisition. Non seulement Vanhove était le meilleur camarade, le plus égal, le plus doux, le plus obligeant, le plus exempt de morgue et de prétention; mais, comme rouage d'un mécanisme, comme

pièce d'un mouvement, il était le plus consciencieux et le plus exact des hommes. Jamais de refus, jamais d'obstacles, jamais de déclinatoires; jamais, par sa faute, un projet de représentation ne fut remis ou abandonné; jamais un rôle ne lui sembla mesquin, ingrat, indigne de lui qu'il lui fût avantageux ou non, qu'il mit l'acteur en lumière ou dans l'ombre, c'est ce dont il ne s'embarrassait en aucune façon... Qu'est-ce qui devait le plus aider au succès? telle était la seule question qu'il se posait, tel était son principe. Heureux seraient les directeurs qui, dans leurs relations administratives quotidiennes, ne rencontreraient que des Vanhove! Mais trop souvent les grands talents sont moins ductiles et moins pénétrés de l'idée du devoir. Non pas que nous voulions insinuer que le talent lui manquât. Cela s'est dit et redit, sans doute... On a bien prétendu aussi qu'il était trop grand et trop obèse! Ni l'un, ni l'autre n'est vrai. Sataille ne dépassait pas les huit cent trente ou trente-cinq millimètres en sus du mètre; et cette hauteur modérément supérieure à la moyenne, ajoutait à l'autorité de sa physionomie. Quant à l'embonpoint, tant qu'il ne laissa pas trop à distance la seconde jeunesse, il pressentit, il cultiva l'art, si recommandé par Brillat, de fixer son abdomen au majestueux. Eh bien! ceux-là n'ont pas vu plus juste au moral qu'au physique, qui se sont donné le tort de déprécier Vanhove. Il était naturel au suprême degré; il avait de la chaleur et de la sensibilité; son émotion, il la communiquait au public, parce qu'elle était vraie. Qu'il n'en résulte pour nous ni le devoir ni le droit de

l'assimiler à ces artistes qui furent les maîtres de la scène, soit! Il n'avait pas suffisamment de distinction, et la majesté qu'il prêtait aux monarques et aux grands personnages rappelait un peu trop celle d'un bourgmestre néerlandais; sa voix était empâtée, sa diction lourde et monotone. Il pleurait trop aisément, il tournait au paterne. Aussi n'était-ce pas dans la tragédie qu'il brillait il aimait, il avait étudié à fond le rôle d'Auguste, mais à sa façon... Il ignorait qu'Auguste n'était pas du tout majestueux. Un poëte du temps, en caractérisant les diverses notabililés de la comédie française, a dit de lui:

:

Vanhove plus heureux, psalmodie à mon gré..
Quel succès l'attendait, s'il eût été curé!
Sa petite paroisse, au sermon réunie,
Eût souvent de Jésus partagé l'agonie.

Le trait est juste et bien touché. Somme toute, cependant, ce n'est pas une raison pour prétendre que le père Marty et lui faisaient la paire ». Vanhove est digne d'être nommé immédiatement après Brizard et Sarrazin, et a laissé un souvenir comme père-noble. Il a créé des rôles, celui de Courval notamment dans l'Ecole des Pères, en 1787. On l'admirait à juste titre, dans le Géronte du Menteur, exprimant son indignation, son horreur mêlée de mépris pour l'abominable caractère du héros de la pièce; il arrivait au pathétique, et une fois ou deux peutètre il atteignit presque le sublime, lorsque, dans Eugénie, la douleur paternelle de Hartley fait explosion. Le don Diègue du vieux Corneille était aussi une de ces figures qu'il excellait à représenter, et de même le vieil Horace. On sent qu'il s'i

Identifiait de cœur avec ces nobles natures. Aussi le rôle de Félix futil un de ceux qu'il lui était le plus pénible d'aborder: il ne s'en consolait en quelque sorte qu'en saturant ses regards du spectacle de sa fille dans le personnage de Pauline, antipathique à tous les vils calculs et faisant rejaillir comme une auréole de réhabilitation sur son père. Il allait le rejouer cependant; le Théâtre Français, après avoir laissé longtemps dormir le chef-d'œuvre, qui n'avait d'autre tort que d'être qualifié de pièce sacrée, s'était décidé à le reprendre, lorsque tout à coup Vanhove tomba malade. On crut d'abord que quelques jours suffiraient pour guérir, et lorsque enfin, l'affection ne cédant pas, on procéda néanmoins à la représentation, on mit sur l'affiche, à la suite du nom de l'acteur seul chargé du rôle de Félix « Par indisposition de Vanhove.» Mais le remplaçant put garder l'emploi : très-peu de jours après, Vanhove mourait sans avoir revu la scène (3 messidor an 11). Ceux qui, soit au théâtre, soit hors du théâtre, s'étaient souvent permis de le traiter à la légère, s'aperçurent de ce qu'il valait alors qu'il ne fut plus là: on n'entendait plus que « le bon Vanhove »>! et <«<bon,» ici, ne désignait pas simplement la bonhomie dont on rit, ou même la bonté. L'épithète avait le sens et le saveur qu'elle a chez les épiques italiens, quand ils disent il buon Goffredo, il buono Orlando. On désignait le coopérateur utile, l'artiste toujours sur la brèche, le débiteur qui ne nie jamais sa dette, ou plutôt qui paie à première présentation, en un mot, le soldat ou le paladin du devoir. Très certainement Vanhove

:

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est un de ceux dont l'honorabilité constante et patente a le plus contribué à détrôner les préjugés jadis en vigueur sur les artistes dramatiques, et auxquels l'on ne daignait que par grâce admettre quelques exceptions.

Madame Vanhove, sa femme, ouait, ainsi que lui, au ThéâtreFrançais, où elle avait débuté un peu plus tard.

Parmi leurs enfants, s'est distinguée surtout leur fille Caroline Vanhove, dont l'article suit. VAL. P.

VANHOVE (la vicomtesse DE CHALOST, née CÉCILE CAROLINE), actrice de renom, fille de l'acteur Vanhove, n'était qu'une toute jeune enfant quand son père fut appelé à Paris. La Haye était le lieu de sa naissance. Le nom magique de Paris, plus d'une fois prononcé sans doute avec le brio naturel aux artistes, frappa sa jeune imagination. Très-bien douée, mais peu studieuse, elle avait jusqu'alors boudé l'alphabet. Sa mère lui dit fort sérieusement : « Je vais te laisser à Bruxelles, ma fille; on ne peut entrer à Paris que quand on sait lire. » Ce fut une transformation subite en peu de jours elle put assembler ses syllabes, déchiffrer ou écorcher les mots selon leur degré de difficulté; et toutes les cordes de l'intelligence enfantine entrant à la fois eu vibration, la voilà qui, tout à coup, se met, en pleine diligence et entourée d'inconnus, à gazouiller et récits de toutes sortes et fables, avec un entrain, un aplomb, avec des mines et des intonations à captiver les plus revêches des auditeurs. Chacun de fêter celle que l'on nomme la petite merveille : l'artiste en herbe s'est révélée. En effet, très-peu d'années après, la petite Vanhove

paraissait de loin en loin dans des rôles d'enfants : la Louison du Malade imaginaire, par exemple, ou bien la petite fille de la Fausse Agnès; ou bien encore le Joas d'Athalie. Toutefois, ses parents eurent la sagesse de ne pas abuser de la facilité de son heureux naturel; et il fut résolu qu'avant de risquer une apparition définitive sur le théâtre, on l'initierait par des études sérieuses et persévérantes à l'art des Dangeville et des Gaussin. Chose extraordinaire et qu'on serait assez tenté de révoquer en doute, si ce n'était refuser de se rendre à son propre témoignage, en dépit de son incontestable aptitude pour la scène, elle n'avait pas la vocation, et elle voulait se faire religieuse. Tels n'étaient pas les plans de sa mère qui l'idolâtrait, et qui, fière de son mari, se berçait de l'idée de voir un jour sa fille « la perle »> (on ne disait pas encore «) l'étoile ») des Français. D'ailleurs, l'attrait de la gloire n'était pas l'unique mobile de la prudente Hollandaise les applaudissements à ses yeux avaient surtout du prix comme le chemin aux appointements, et ce qu'elle souhaitait, en fin de compte, c'était que l'artiste, non contente d'une vaine fumée, joignît toujours à l'idéal le positif, utile dulci. La jeune fille dut prendre son parti de renoncer aux joies placides du cloître; et puisqu'il le fallait, elle se livra aux travaux préliminaires. Elle se rendit familiers les chefsd'œuvre des maîtres; finalement, elle aborda les mystères de la déclamation. Son principal, ou plutôt son unique maître, après son père, fut l'acteur Dorval, honnête et correct artiste qui disait à la satisfaction des amateurs le récit de Théramène. Les sages conseils et

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