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Chaque chef-lieu de division possède un conseil de douze personnes, prises par tiers dans les trois ordres de l'Etat.

Un intendant, officier civil, un grand-prévôt, officier militaire, sont les chefs de l'intendance, à laquelle est adjoint un ecclésiastique du rang le plus élevé parmi ceux du département.

Un subdélégué, un commandant, un recteur et six conseillers, forment l'administration des arrondissemens.

Dans les centuries, trois chefs seulement achèvent de compléter cet ensemble.

Tous les membres en sont liés par des sermens et des cérémonies religieuses.

Le comte d'Artois en est le roi, et Paris la capitale.

C'est de là que partent des dénonciations cachées qui jettent le trouble dans les familles, des résistances dont le but est de sauver les brouillons, les escrocs, et les brigands même qu'on emploie aux entreprises secrètes, aux duels de parti, etc.

Les jésuites sont les premiers et les plus ardens fauteurs de cette criminelle entreprise; c'est par eux que l'on obtient des fidèles ces dons nombreux qui fondent le trésor où l'on puise pour solder l'enthousiasme de la canaille, les frais des correspondances et des ambassades permanentes que le gouvernement occulte entretient auprès des cours étrangères. Ce parti ne veut rien moins que le RETOUR LE PLUS COMPLET AUX ABUS De L'ancien régime. (Mémoire d'une femme de qualité, tom. 3, pag. 92 et 154.)

C'est ce gouvernement occulte qui organise militairement la Vendée, pour y préparer des soutiens armés de la monarchie absolue.

et

Ses membres, qui se disent royalistes purs, qui sont plus royalistes, non pas que le comte d'Artois, mais que Louis XVIII, qu'on appelle ultra-royalistes ou jacobins blancs, provoquent les insurrections et les conspirations, afin d'avoir l'occasion de verser du sang, de répandre la terreur, et de prouver que la liberté et la légalité sont impossibles.

Ces mêmes hommes, qui crient tant contre le jugement de Louis XVI, conspirent contre le roi, dont ils accusent le libéralisme, qu'ils appellent un jacobin et un révolutionnaire, el contre lequel ils vomissent les plus grossières injures. (Montgaillard, t. 8, pag. 368 et suivantes.)

Ces mêmes hommes, qui ne cessent d'exciter les troubles, les dissensions et les assassinats, font les plus grands efforts pour empêcher l'évacuation du territoire; ils ont la perversité d'envoyer aux ministres des souverains alliés et à ces souverains eux-mêmes, des notes secrètes pour les engager à occuper indéfiniment le territoire français ; ils représentent la nécessité de reconstituer l'ancien régime, qui seul, disent-ils, peut assurer la couronne sur la tête

des rois. Dans ces notes secrètes, monument de la plus insigne lâcheté, ces prétendus chevaliers français, ces prétendus fidèles serviteurs du trône, calomnient le trône et la nation; appellent la vengeance des rois contre la Charte constitutionnelle qui, suivant eux, légitime et continue la révolution, ses injustices et ses forfaits; ils désirent, provoquent, et demandent le DÉMEMBREMent de la FRANCE!!! (Montgaillard, tom. 8, pag. 429 et 430.)

Decazes résiste quelque temps aux efforts de ce gouvernement occulte, et finit par être entraîné, puis écrasé par lui.

Tout en voulant le modérer, de Villèle est son instrument et son complice.

Mais quand le comte d'Artois, son chef, arrive au trône, il devient plus audacieux, et finit par marcher ouvertement, sous les ordres de Polignac, au renversement de la Charte et des lois.

$ 13. Coup d'Etat.

Ordonnances du 25 juillet.
-Violation de la Charte.

Parjure.

Charles X, l'une des principales causes de la révolution de 89, par ses scandaleuses dilapidations du trésor, par ses scandaleuses intrigues avec la reine sa belle-sœur, et par son opposition à toute liberté; l'un des principaux auteurs de la mort de son frère Louis XVI, qu'il sacrifiait à son ambition; le principal instigateur de l'émigration et des coalitions contre la France; le chef du gouvernement occulte contre Louis XVIII; l'instrument des jésuites, parmi lesquels on dit qu'il est affilié; Charles X, disons-nous, irrité de la résistance qu'il finit par rencontrer, comptant sur l'appui de la pairie, de la faction, de l'armée, de sa garde royale, de ses Suisses, et surtout de l'étranger dont il a demandé l'approbation, et dont il affirme que c'est l'affaire autant que la sienne, ne recule devant aucune des calamités qu'il peut attirer sur son peuple, viole ses sermens et la Charte, proclame le despotisme par ses criminelles ordonnances du 25 juillet, met Paris en état de siége, et ordonne aux baïonnettes de répandre le sang pour imposer la servitude.

S. 14. Opinion nationale. - Haine. -Mépris.

Protesta

tions continuelles. Dispositions hostiles. Expulsion des

Bourbons.

Mais, dès 1792, le peuple exécrait Louis XVI, sa femme, ses frères et sa faction.

Le 20 mars et les Cent-Jours ont prouvé combien il détestait Louis XVIII, sa famille et ses partisans.

Ramenés par l'étranger sur les cadavres de Waterloo, les Bourbons deviennent plus encore un objet d'horreur pour l'armée, les fédérés, le peuple, les patriotes et les bonapartistes.

Leurs alliés sont tellement convaincus qu'ils seraient expulsés de nouveau qu'ils les feront garder par 150,000 de leurs soldats; et quand la Sainte-Alliance va retirer ses troupes en novembre 1818, quoiqu'il leur reste leurs gardes-du-corps, leur garde royale et des Suisses, l'effroi du comte d'Artois et de la faction est encore si grand qu'ils font parvenir des notes secrètes, rédigées, dit-on, par M. de Vitrolles, pour supplier les coalisés de leur laisser encore leurs soldats : plus tard ils n'oseront pas même tolérer une garde nationale, organisée cependant par eux, et chamarée de leurs croix et de leurs rubans ; ils lui feront l'insulte de la licencier.

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Ils sont tellement convaincus de l'hostilité de l'opinion publique que sans cesse ils font de nouvelles lois pour en étouffer la manifestation: lois d'exceptions, pour les cours prévotales, contre les cris séditieux, contre les opinions, contre la presse, liberté des élections, - etc., etc, etc. Toutes ces lois sont une reconnaissance de la haine du pays.

contre la

Il n'est pas même permis de s'expliquer sur les prétendus droits que Louis XVIII tient de sa NAISSANCE.

La tribune elle-même est enchaînée : Manuel ne peut pas, sans en être expulsé, y parler de la répugnance de la nation, et l'on doit s'étonner qu'on n'ait attaqué, ni Foy pour avoir dit, nous sommes vingt-cinq contre un, ni C. Périer, je crois, pour s'être écrié : Nous sommes huit ici, mais la nation est derrière nous.

Peut-être cette haine pourrait-elle s'apaiser s'ils redevenaient nationaux et populaires.

Mais la restauration n'étant, de la part des Bourbons et de la faction, qu'une longue oppression et qu'une longue humiliation, elle n'est, de la part du pays, qu'une longue et continuelle protes

tation.

Car, les conspirations de Lyon, Grenoble, Toulon, Paris, Bé

fort, Colmar, Saumur, Poitiers, La Rochelle, et cent autres; le poignard de Louvel; l'association de 40 à 50,000 carbonari; les sociétés pour la liberté de la presse, des personnes et des élections; la joie qu'excitent les révolutions de Grèce, d'Espagne, de Portugal, de Naples et de Piémont ; les espérances que font naître les dispositions insurrectionnelles de l'armée envoyée contre l'Espagne, et la guerre entre la Russie et la Turquie; les CRIS DE LA GARDE NATIONALE CONTRE LE MINISTÈRE VILLÈLE; les couronnes décernées à Manuel; les funérailles de Foy ; les ovations pour les députés populaires; tout n'est-il pas protestation?

Les cris même de Vive la Charte ne protestent-ils pas comme les cris de Vive la Liberté proférés sur l'échafaud par le patriotisme qui n'a plus rien à ménager?

Et quand on applaudit même les 221, n'est-ce pas leur opposition qu'on veut encourager? Qu'est-ce autre chose encore qu'une pro

testation.

La représentation nationale proteste donc d'avance dès juin 1815! et la masse des citoyens ne cesse pas de protester depuis!

Mais le 8 août, le ministère Polignac, Bourmont, Labourdonnaie, annonce un dernier combat. La presse s'élance dans la carrière, l'opinion la suit, et la discussion est ouverte.

L'art. 14, dit la faction, me donne le droit de suspendre la Charte.-Non, répondent la presse patriote et le parti national; et si vous violez la loi, nous refuserons l'impôt. J'emploierai la la force: alors, gare Nous repousserons la force

force. Bourbons!

par

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à vos

La faction ruse, ment, et veut surprendre; mais chacun est prêt, on attend le signal...

Il est donné....; les ordonnances ont paru; le jour désiré depuis quinze ans par les patriotes, est enfin arrivé; les cœurs généreux croient entendre encore l'appel des représentans de 1815; pour la première fois depuis vingt ans, le peuple prend les armes. L'armée ne combat qu'à regret la liberté, et ne défend pas le despote avec l'ardeur qu'elle mettrait à défendre la patrie contre l'étranger; la faction se cache; Charles X est expulsé avec sa famille, et la restauration finit aux applaudissemens de la France entière indignée contre le parjure.

§ 15.-Mal fait par la Restauration.

Nous avons vu que de mal la faction a fait avant la restauration. Nous avons également vu que de mal elle a fait en 1814 et surtout depuis 1815.

Que de mal ne veut-elle pas faire encore par ses ordonnances du 25 juillet! Quelle longue suite de vengeances, d'assassinats judiciaires, d'exécutions militaires, de massacres et de calamités de toute espèce, le despotisme et la tyrannie ne préparent-ils pas à la France!

Que de sang, que d'héroïques victimes pendant les trois immortelles journées!

Que d'angoisses depuis, que de souffrances pour le peuple, et que de malheurs suspendus aujourd'hui sur nos têtes !

Ha! qu'on le dise, cette race des Bourbons, cette faction qui veut s'identifier avec eux, ne sont-ils pas les fléaux du pays? Ne sont-ils pas responsables de tous nos maux?

Et l'on ose vanter leur bonté, leurs bienfaits !

On ose les recommander à notre amour, à notre choix!

On veut les imposer encore à la France!!

On veut recommencer la Vendée, le Midi, l'invasion, et 1815 avec ses vengeances et ses massacres, avec sa honte et sa domination étrangère !!

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