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vrant les boulevards, garnissant les fenêtres pavoisées de drapeaux,e montés sur les arbres et sur les toits, et présentant par la variété des s couleurs le plus magnifique tableau. 9 5 99bdae22000 En passant devant la rue de la Paix, la vue de la colonne entraîne o inopinément le cortége autour d'elle: Lafayette et Clauzel s'inclinent,pos aux acclamations de la foule devant ce monument de la gloire deous nos armes; et le char reprend sa course par le boulevard,

Oh! si la pluie, si la confusion qui s'en est suivies si l'empresse-g ment et l'enthousiasme populaires avaient permis de conserver sy métriquement l'ordre établi par les commissaires; si, comme ils le voulaient, ces cent cinquante mille citoyens avaient pui suivre, déier couverts, silencieux et mornes, les restes mortels d'un immortel dé fenseur de la liberté, quelle éclatante protestation contre un système of contre-révolutionnaire, liberticide et déshonorant! slobb Mais ce serait la mort du juste-milieu, et le juste-milieu veut, v à tout prix, l'empêcher lap subsup: pitsmefoong 296 19 Il a quarante mille hommes de troupes, la garde nationale, cellepto de la banlieue qu'il a convoquée d'avance, sa garde municipale, ses sergens de ville et sa police: tout est préparé bom gosoly Dès le matiu, quelques sergens de ville viennent provoquer les jeunes gens réunis sur la place Louis XV, et sont arrêtés par des gardes nationaux.

D'autres sergens de ville se jettent sur un drapeau qu'ils veulent arracher au conyoi, se servent de leurs armes, frappent et blessent trois sont désarmés, et l'on voit leurs épées dans les mains d'un off jeune homme qu'ils ont presque aveuglé, et dont la figure est en sanglantée, Edom

L'armée des agens de police, qu'on ne voit nulle part,est cepenb dant partout, déguisée, mêlée dans la foule, semant mille bruits, bule, sema poussant des cris, excitant et provoquant argillolog Sur la place Vendôme, quand passe, autour de la colonne, le corps accompagné de Lafayette et de Clauzel, le poste de l'é-inp tat-major rentre avec la sentinelle elle-même, ferme la porte, re fuse les houneurs militaires au cercueil d'un de nos plus illustres guerriers, insulte manifestement le général et le cortège, tandis qu'uner officier, se montrant à la fenêtre, semble vouloir exciter par ses 251 gestes l'irritation populaire. Elle éclate: c'est la garde nationaless elle-même qui se précipite en avant; des cris de fureur se font entendre; les sabres sont tirés; la porte est assiégée; que de sang va couler! Heureusement le poste cède, sort, se range en bataille, rend les honneurs militaires; et le calme est rétablierbarel 2255779, Sur la place en avant du pont d'Austerlitz, des dragons, dont la présence est complétement inutile; des dragons envoyés (qui le croira?) par la police à l'insu de l'autorité militaire, apparaissent subitement. de tous côtés, et ferment toutes les issues: S'ils veulent charger et sabrer,ils vont faire un épouvantable carnage. Leurs dispositions parais

sent hostiles, et l'on connaît le goût et l'habitude de l'autorité pour la violence on se croit menacé, mis en péril, les femmes s'effraient, poussent des cris et veulent fuir : nous laisserons-nous égorger sans nous défendre ? crient les braves. Aux armes! aux barricades! On court dans les maisons voisines, et l'on revient avec des fusils; les rues sont barricadées; quelques coups partent? D'où? Qui les tire? Est-ce la troupe? Est-ce le peuple ? Est-ce la police, qui veut engager le combat? Mais quelques hommes tombent et le combat s'engage: la troupe se replie; les postes sont attaqués, enlevés, désarmés; le succès enflamme les combattans; leur nombre grossit; la résistance devient presqu'une insurrection; en quelques heures, c'est au centre de Paris, c'est sur la place des Victoires que la victoire amène une poignée d'hommes intrépides. Avec les dispositions de l'armée, de la garde nationale, des jeunes gens et du peuple, s'il y avait un complot, un plan, un projet, une organisation, des chefs et des proclamations, qui peut dire quel serait le résultat de cette étonnante soirée ?

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Mais rien n'est médité ni concerté, ni préparé du côté du peuple: ce n'est qu'une héroïque défense que le succès change en attaque individuelle..

Cependant de l'autre côté, quelle différence, et que d'avantages! Tout est prêt, et tout agit d'ensemble.

Ce sont des chouans et des carlistés, disent aussitôt les proclama-c tions de l'autorité!

Gare au pillage! crie partout la police aux marchands... Gare à 95 et à la terreur! Voilà les républicains qui viennent d'arborer le bonnet rouge!

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Mais qui l'a arboré? La police devait être là; elle y était : la police doit le savoir; elle le sait; qui l'a porté ? Qu'elle le nomme! Puisqu'elle ne le nomme pas, c'est elle qui l'a fait paraître ; elle qui, seule, devait désirer son apparition, elle à qui seule cette apparition pouvait profiter."

Quoi qu'il en soit, le tambour se fait entendre partout; tout le juste-milieu s'ébranle : les meneurs se multiplient pour échauffer les autres; partie de la police se travestit en gardes nationaux pour entraîner la garde nationale et la ligne, et partie en hommes du peuple pour entraîner quelque portion du peuple. — Douze ou quinze mille Parisiens effrayés et trompés; quatre ou cinq mille hommes de la banlieue excités et égarés; quarante mille soldats; de l'artilJerie; des généraux ; le roi à cheval; des feux de pelotons et de bataillons; des coups de canon contre quelques centaines d'ouvriers et de jeunes gens résolus à se faire tuer en combattant derrière des barricades ou dans des maisons.

Le juste-milieu reste enfin vainqueur; et l'on sait comment les

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modérés exploitent leur victoire: on connaît la violation de la Charte, l'établissement de la dictature, la mise en état de siége, les tribunaux militaires, les poursuites contre trois députés, les menaces contre l'opposition entière, les arrestations, la vengeance, ‹ ́ la terreur, les condamations à mort, etc. i

Mais l'orage est passé, et le convoi de Lamarque en est-il moins une éclatante protestation de l'opinion publique ?

La catastrophe qui l'a suivi ne proteste-t-elle pas elle-même con-tre un système qui produit de si déplorables calamités?

Faut-il donc que notre histoire présente de si frappantes analogies non-seulement entre la branche aînée des Bourbons et les Stuarts d'Angleterre, mais encore entre leurs successeurs ? car écoutez en

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au parlement anglais, dans sa séance du 25 novembre 17799-ol

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« Sa Majesté est montée sur le trône, entourée des plus flatteuses espéran« ces..... Quel changement! Son empire est troublé, ses conseils sont dans l'erureur, et l'amour de son peuple est aliéné, Je ne fais malheureusement que q répéter ici ce qui se dit partout le peuple murmure, il s'agite, et bientôt sa patience sera à bout; il se fera justice.

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Chacun sait que les droits de notre monarque ne sont fondés que sur les débris des Stuarts, circonstance qui doit toujours être présente à sa mémoire. Il « est certain que la race de ce nom est détestée dans le pays, et que Sa Majesté « a peu à redouter de leurs prétentions; mais elle doit toujours se rappeler que c'est à l'atrocité et à l'ignorance de mauvais ministres que les Stuarts ont dû leur chute. Quelle occasion n'aurait pas un descendant de cette race pour <«< faire valoir ses prétentions dans le règne actuel! Ne pourrait-il pas nous « dire :

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Vous avez banni mes ancêtres du trône et expulsé toute leur postérité pour des fautes commises par leurs ministres; et cependant les ministres acet tandis

« tuels sont dix fois plus ignorans encore, pour ne pas dire criminels,

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que vous prodiguez à votre souverain le titre de meilleur des rois, ses minis- & << tres ont rendu son règne le plus infáme de tous les règnes qui aient déshonoré "la nation.

Les ministres, accablés de tout le poids de ces accusations, ont néanmoins « encore l'impudence de parler de leur innocence. Mais ce mot d'innocence ne s'explique-t-il pas par un autre mot...... Ignorance? et l'ignorance d'un ministre n'est-elle pas un crime?,

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« Le ministère peut se flatter, autant qu'il lui plaira, d'avoir toujours la majo. ® rité, et d'être sous sa sauve-garde; mais quand une nation est réduite à un téli état de misère que les lois elles-mêmes ne lui présentent aucune garantie,........ ce * que la loi du pays n'a pu faire, la loi de la nature le fera.

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Que les carlistes et les vieux contre-révolutionnaires se soient opposés à la révolution, et qu'ils veuillent aujourd'hui la détruire, c'est tout simple; ils sont constans dans leur hostilité déclarée,

Que les meneurs du juste-milieu, ces partisans connus de l'aristocratie, de la restauration et de la légitimité, ces sang-sues de tous les régimes, ces valets de tous les pouvoirs, ces séïdes de tous les despotismes, ces grands seigneurs de la Bourse et de l'agiotage, aient escroqué la révolution, c'est tout simple encore ; ce sont des ennemis du peuple et de la liberté, only it go

Que la masse de la garde nationale et du juste-milieu, bourgeois pacifiques mais timides, marchands honnêtes et laborieux mais nécessairement influencés par les riches, par les capitalistes et par les banquiers, patriotes sincères mais confians, se soient laissé séduire par les protestations et les caresses, royales, égarer par les mensonges journaliers de la police et de l'autorité, effrayer par la fausse peur de 93 et du pillage; qu'ils aient considéré comme des amis du peuple et de la liberté certains libéraux de l'ancienne' opposition C. Périer, par exemple, l'aristocrate des aristocrates; c'est un malheur sans doute qu'il faut déplorer pour eux et pour nous, mais qui ne doit pas surprendre; ce sont des amis qui reviendront à nous.

Que les combattans aient eu tant de confiance dans la prudence et la fermeté de quelques-uns des chefs du parti national, et leur aient aveuglément abandonné leurs destinées, c'est un malheur que l'on conçoit encore.

Mais que des hommes qui s'étaient fait remarquer par la vivacité et même par la violence de leur opposition, et qui s'étaient élevés par la faveur et l'appui des patriotes, déshonorant tout-à-coup une vie long-temps pure, discréditant leur parti par l'exemple d'une ambition long-temps cachée sous l'apparence d'un patriotique désintéressement, aient subitement déserté la cause dont ils avaient été les plus ardens apôtres pour passer dans le camp de leurs anciens ennemis; que des carbonari soient devenus tout-à-coup renégats, traîtres, transfuges, et persécuteurs de leurs anciens amis, c'est ce qu'on ne peut envisager qu'avec une douloureuse indignation.

Ce qui produit encore des regrets non moins vifs, quoique bien moins amers, c'est que la plupart des députés patriotes, et surtout

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les chefs, se soient laissé si complètement tromper et duper; c'est que Lafayette, Laffitte, Dupont de l'Eure, Mauguin, Odilon Barrot, etc., se soient laissé ravir le dépôt que les combattans leur avaient confié.

Certainement personne ne peut douter ni de leurs généreuses intentions ni de leurs vertus patriotiques, et leurs titres à l'affection, à l'estime, même au respect du peuple ne sont pas altérés.

Oui, j'ai pour eux tous autant d'estime que d'attachement, et pour plusieursd'entre eux autant de dévouement que de vénération. Mais quel malheur qu'ils aient eu tant de confiance! A celui qui les a trompés, ils peuvent demander compte de l'abus qu'il a fait de leur bonne foi mais n'ont-ils pas de compte à rendre eux-mêmes? Ne doivent-ils pas éprouver le besoin de faire connaître toute la vérité? N'est-ce pas pour eux un devoir de consacrer tout le réste de leur existence au triomphe de la cause qu'ils ont involontairement compromise?

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EXTÉRIEUR

§ 59.-Système de propagande, puis de non-intervention. cours de Laffitte. Dupin, Soult, Lafayette, Sébustiani. roles du roi. Réponse de Latour-Maubourg. d'Italie.

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Révolution

Jusqu'à présent nous n'avons examiné la conduite du gouverne→ ment qu'à l'intérieur : voyons maintenant ses actes à l'extérieur. C'est ici la question capitale; car sans indépendance il n'y a ni liberté ni nation: mais c'est ici surtout que nous allons trouver honte et péril.

Que Louis-Philippe veuille placer le duc de Nemours sur le trône. d'Espagne et de Portugal en lui faisant épouser dona Maria, et une de ses filles sur le trône d'Italie en lui faisant épouser le fils du duc de Modène, ou bien qu'il veuille seulement effrayer les rois ét les forcer à le reconnaître, ou bien encore qu'il n'agisse que par la nécessité de faire des concessions à l'opinion publique, il est certain qu'il adopte d'abord un système de propagande contre l'Espagne et le Portugal, contre l'Autriche en Italie, etc. (V. pag. 172.) Mais Ferdinand et les autres souverains l'ayant reconnu, au système de propagande il substitue le système de non-intervention, dont Molé fait hardiment et franchement l'application dès la fin de

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