Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

davie, et celui de l'archevêque Germanos et de Kolokotroni au Péloponèse, ne purent avoir lieu sans un concours secret que l'histoire a déjà avoué; et dont la guerre de 1828 et 1829 ne fut que la preuve irréfragable.

Il est vrai que la Porte, dominée alors par une soldatesque, qui a disparu par la fermeté de Mahmoud II, et compromise par les cruautés du Tibère de Souli, Ali, pacha de Janina, se laissa entraîner à ces actes farouches qui rappelaient des temps funestes, et qui firent trembler de nouveau les âmes généreuses de l'Europe: c'est ce qui excita contre elle le sentiment d'indignation qu'une lutte barbare et disproportionnée était faite pour inspirer.

La Porte se montra sourde aux cris de l'humanité et de la liberté que jetaient ses sujets fidèles jusqu'alors; et qui ne se soulevaient que pour briser un joug et des tortures insupportables. Elle lassa même la patience de la Sainte-Alliance qui s'était montrée généreuse envers elle au congrès de Vérone; elle abusa, on peut le dire, de la magnanimité d'Alexandre, dont la mort allait lui créer des embarras bien plus dangereux que le soulèvement de la Morée, qu'elle aurait pu conjurer par des concessions honorables.

Soutenus par la neutralité de l'Europe, les Turks de leur côté abusaient de leurs forces contre les Grecs. Missolonghi et tant d'autres refuges où les Hélènes défendaient leur existence à outrance,

furent témoins de carnages qui durent soulever l'Europe. Un armistice avait été demandé au nom de l'humanité. La Turquie le refusa. Il fallut appuyer cette mesure; et les flottes combinées de la Russie, de la France et de l'Angleterre, réunies alors pour la première fois dans l'intérêt d'une juste cause, se virent forcées de détruire la flotte des Turks et des Égyptiens, à Navarin, le 20 oc

tobre 1827.

L'affaire d'Orient est terminée, disait M. de Villèle. Elle allait, au contraire, prendre, pour la Turquie, une seconde phase plus désastreuse. L'empereur Nicolas triomphait de la catastrophe; et croyait déjà avoir entre ses mains le sort de l'empire ottoman.

CHAPITRE XVII

Campagne des Rússès en Turquie pendant 1828.

La Turquie avait indisposé toute l'Europe; la guerre que la Russie allait entreprendre devait devenir d'autant plus fâcheuse à son adversaire qu'elle n'aurait pour elle ni les sympathies ni les secours de ses anciens alliés. Ce devait être une leçon dont, il faut l'avouer, elle a profité; car, depuis, sa conduite et les progrès civilisateurs du sultan AbdulMegid, ont grandement modifié l'opinion publique, qui, dans la lutte actuelle, n'a plus qu'un sentiment favorable envers elle.

Quoi qu'il en soit, voyons comment la Turquie sut se défendre; et s'il y a à désespérer de son sort, alors qu'elle a pour elle, aujourd'hui, le bon droit; ét que ses forces ne sont point inférieures à celles quí, il y a vingt-cinq ans, purént tenir tête à son

furent témoins de carnages qui durent soulever l'Europe. Un armistice avait été demandé au nom de l'humanité. La Turquie le refusa. Il fallut appuyer cette mesure; et les flottes combinées de la Russie, de la France et de l'Angleterre, réunies alors pour la première fois dans l'intérêt d'une juste cause, se virent forcées de détruire la flotte des Turks et des Égyptiens, à Navarin, le 20 oc

tobre 1827.

L'affaire d'Orient est terminée, disait M. de Villèle. Elle allait, au contraire, prendre, pour la Turquie, une seconde phase plus désastreuse. L'empereur Nicolas triomphait de la catastrophe; et croyait déjà avoir entre ses mains le sort de l'empire ottoman.

CHAPITRE XVII

XVII

Campagne des Russes en Turquie pendant 1828.

La Turquie avait indisposé toute l'Europe; la guerre que la Russie allait entreprendre devait devenir d'autant plus fâcheuse à son adversaire qu'elle n'aurait pour elle ni les sympathies ni les secours de ses anciens alliés. Ce devait être une leçon dont, il faut l'avouer, elle a profité; car, depuis, sa conduite et les progrès civilisateurs du sultan AbdulMegid, ont grandement modifié l'opinion publique, qui, dans la lutte actuelle, n'a plus qu'un sentiment favorable envers elle.

Quoi qu'il en soit, voyons comment la Turquie sut se défendre; et s'il y a â désespérer de son sort, alors qu'elle a pour elle, aujourd'hui, le bon droit; ét que ses forces ne sont point inférieures à celles quí, il y a vingt-cinq ans, purént tenir tête à son

« ZurückWeiter »