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l'industrie et l'amitié des Francs seront votre partage, en attendant que vous montiez au septième ciel, et qu'assis aux côtés des houris aux yeux noirs, toujours jeunes et toujours pucelles, vous reposiez à l'ombre du Lama, dont les branches offriront d'elles-mêmes aux vrais Musulmans tout ce qu'ils pourront désirer.

SOLIMAN (s'inclinant).-Tu as parlé comme le plus docte des mollah. Nous ajoutons foi à tes paroles; nous servirons ta cause, et Dieu nous entend.

BONAPARTE.
E.-

Dieu est grand et ses œuvres sont merveilleuses. Salut de paix sur vous, très-saints muphtis.

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PROCLAMATION ADRESSÉE PAR DJEZZAR-PACHA AUX PEYS, AUX ARABES ET AUTRES PERSONNES DE CONSIDÉRATION.

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» cru,

Koran,

« Préservez-nous, mon Dieu, des embûches de Satan. Au » nom de Dieu clément et miséricordieux! O vous qui avez voulez-vous que je vous montre le moyen d'éviter les » tourmens les plus terribles, croyez en Dieu et en son prophète, et combattez pour la cause divine de tous vos » moyens et de toutes vos forces; c'est ce que vous aurez de » mieux à faire si vous êtes clairvoyans; vos fautes vous se» ront pardonnées, et vous entrerez dans les jardins où cou» lent des fleuves délicieux ; vous serez récompensés dans les » demeures bienheureuses du jardin d'Éden au comble de

» la félicité. »

Une autre sentence du Koran nous dit :

« La victoire vient de Dieu et son triomphe n'est pas éloi» gné; annoncez aux vrais croyans que celui qui suit une

» autre religion que celle du salut, n'en retirera aucun avan»tage, et qu'il sera au nombre des réprouvés au jour du ju»gement. Il n'y a point d'autre dieu que Dieu, Mahomet est » son prophète; sur lui le salut de paix. »

Aux cheyks arabes Nassir, à l'illustre Suleyman Abou-Nassir, Omar Abou-Nassir, cheyks des Arabes Saaïdé, demeurant à Burget-el-Kubra ; que Dieu les élève en dignité!

Après le salut, nous vous faisons savoir que le huitième chaâban, jour béni de la présente année 1213, nous avons reçu des ordres sacrés du souverain, et des commissions glorieuses de la Sublime-Porte, dont le contenu nous apprend que sa hautesse N. S. sultan, que Dieu veuille rendre victorieux, nous a nommé cette année pacha du Kaire, la bien gardée ; qu'il nous a revêtu du commandement des troupes musulmanes du pachalic de Damas, de la conduite du pélerinage à la sacrée Caabah, du pachalic de Tripoli-de-Syrie, de Gaza, de Ramleh, de Jaffa, et de toutes leurs dépendances; qu'il nous a continué le gouvernement d'Acre. Nous rendons grâce à Dieu de ces bienfaits glorieux et de ces nouveaux emplois. S'il plaît à Dieu, cette année sera bénie par-dessus toutes les autres par tous les Musulmans. C'est pour vous faire connaître ces nouvelles qu'émane cet ordre éminent.

Nous vous faisons savoir également que nous avons rassemblé des troupes musulmanęs, des armées innombrables de fidèles, fantassins et cavaliers. Nous avons préparé des provisions de guerre et de bouche très-considérables, que nous avons déjà fait passer à Gaza et à El-Arych, pour s'avancer vers l'Égypte, nous confiant d'ailleurs sur le secours du ToutPuissant pour détruire les Français.

Nous désirons que vous vous réunissiez dès ce moment pour ne former qu'un seul faisceau. Purifiez vos cœurs ; que toutes vos pensées soient louables; unissez-vous à vos frères les croyans contre ces maudits infidèles ; faites vos efforts pour le triomphe de l'islamisme; car, par le secours du Tout-Puissant, vous serez vainqueurs de vos ennemis, qui sont les ennemis de Dieu.

Ne vous laissez pas effrayer par leurs jactances et leurs

vaines menaces; prenez garde surtout à leur perfidie. Ils vous feront d'abord des promesses', et vous précipiteront ensuite dans un abîme de maux. Ils ruineront vos habitations et n'en laisseront aucune trace.

Nous nous sommes aperçus qu'ils sont dans la situa tion la plus déplorable. Les nouvelles les plus certaines nous en instruisent complètement. Nous avons intercepté des lettres qu'ils envoyaient pour les Français; nous les avons traduites en arabe, et nous vous les communiquerons pour vous confirmer nos paroles, et ne vous laisser aucune incertitude à ce sujet. Cela augmentera notre force et votre zèle, et, s'il plaît à Dieu, vous éprouverez de notre part tout ce qui pourra vous satisfaire. Nous assurerons le repos des peuples par un gouvernement sage; nous tiendrons nos promesses, et ces oppresseurs sauront alors qu'on les attend.

Nous avons écrit dans ce sens à tous les beys, les Arabes et les personnes en crédit. Sachez-le ainsi, et conduisez-vous conformément à nos intentions. Dieu veuille vous élever en

dignités, et vous protéger contre le peuple des infidèles. Que le salut de paix soit sur le prince des prophètes, et la louange à Dieu le maître du monde.

Le 19 chaâban (3 pluviose).

Signé ACHMET Djezzar.

N°. III, PAGE 264.

PROCLAMATION DU MINISTRE DE LA SUBLIME PORTE AUX GÉNÉRAUX, OFFICIERS ET SOLDATS DE L'ARMÉE FRANÇAISE, QUI SE TROUVENT EN ÉGYPTE.

Le Directoire français, oubliant entièrement le droit des gens, vous a induits en erreur, a surpris votre bonne foi,

et, au mépris des lois de la guerre, vous a envoyés en Égypte, pays soumis à la domination de le Sublime-Porte, en vous faisant croire qu'elle-même avait pu consentir à l'envahissement de son territoire.

Doutez-vous qu'en vous envoyant ainsi dans une région lointaine, son unique but n'ait été de vous exiler de la France, de vous précipiter dans un abîme de dangers, et de vous faire périr tous, tant que vous êtes ? Si, dans une ignorance absolue de ce qui en est, vous êtes entrés sur les terres d'Égypte, si vous avez servi d'instrument à une violation des traités, inouïe jusqu'à présent parmi les puissances, n'est-ce point par un effet de la perfidie de vos Directeurs? Oui, certes; mais il faut pourtant que l'Égypte soit délivrée d'une invasion aussi inique. Des armées innombrables marchent en ce moment, des flottes immenses couvrent déjà la mer.

Ceux d'entre vous, de quelque grade qu'ils soient, qui voudront se soustraire au péril qui les menace, doivent, sans le moindre délai, manifester leurs intentions aux commandans des forces de terre et de mer des puissances alliées : qu'ils soient sûrs et certains qu'on les conduira dans les lieux où ils désireront aller, et qu'on leur fournira des passeports pour n'être pas inquiétés pendant leur route par les escadres alliées, ni par les bâtimens armés en course. Qu'ils s'empressent donc de profiter à temps des dispositions bénignes de la Sublime-Porte, et qu'ils les regardent comme une occasion propice de se tirer de l'abîme affreux où ils ont été plongés. Fait à Constantinople, le 11 de la lune de ramazan, de l'hégire 1213, et le 5 février 1799 (17 pluviôse an vii).

Signé Jussur, visir.

l'an

Je soussigné, ministre plénipotentiaire du roi d'Angleterre près la Porte-Ottomane, et actuellement commandant la flotte combinée devant Acre, certifie l'authenticité de cette proclamation, et garantis son exécution. A bord du Tigre, ce 10 mai 1799 (21 floréal an và).

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N°. IV, PAGE 281.

LETTRE DE SIR SIDNEY SMITH A M. LE GÉNÉRAL COMMANDANT

LES TROUPES FRANCAISES AU KAIRE.

A bord du Tigre, en mer, le 25 mai 1799 (6 prairial an vii).

Je soussigné, MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE de S. M. britannique près la Porte-Ottomane, commandant des forces com binées destinées à agir contre l'expédition française sous les ordres du général Bonaparte, crois devoir mettre sous les yeux dès généraux et officiers commandant les troupes françaises en Égypte, la proclamation du gouvernement ottoman, officiellement comme il l'a fait au général en chef, plutôt que par des voies indirectes.

Ils y trouveront la réponse de la question que le général Bonaparte a fait naître par ses instructions secrètes à son émissaire Beauchamp, arrêté sur la caravelle turque, renvoyée d'Alexandrie, dont voici le texte : « Si jamais l'on vous faisait la demande, les Français consentiront-ils à évacuer L'Égypte? Pourquoi pas? Pourvu, etc.-Suivent des conditions très-faciles à accorder avec cette seule réserve que le général Bonaparte, depuis la bataille du Nil', ne peut être considéré comme dans le cas de pouvoir rien dicter à l'Europe combinée de nouveau par l'effet de l'indignation générale, et moins aujourd'hui que jamais, puisqu'il a échoué dans son entreprise contre la Syrie, devant la première et la plus petite division des forces destinées à agir contre lui.

Le ministre plénipotentiaire de S. M. britannique a l'honneur d'assurer les généraux, officiers et soldats français, que les cours alliées, y compris aujourd'hui celle de Vienne, n'ont d'autre intention que de faire cesser les horreurs de la guerre, prolongées par des prétentions outrées et les expédi

1 Nom que les Anglais ont donné au combat naval d'Abouqyr. guerre d'Égypte.

TOME II.

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