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mon intention est que vous vous prépariez à un grand mouvement, et que vous vous contentiez de faire partir de suite une colonne pour poursuivre Mourad-Bey. Vous la dirigerez sur Gizeh.

Je pense que vous aurez fait partir tous les hommes des 7. de hussards, 13., 14. et 15. de dragons nous en avons bien besoin. Je vais me porter dans le Bahyreh avec 100 hommes de mes guides pour toute cavalerie. Je suis fâché que Destrée ne soit pas parti avec son régiment 1. »

Il autorisa le général Dugua, dans le cas où il se passerait des événemens majeurs, à faire venir Desaix au Kaire, et le chargea d'envoyer à l'armée tous les dromadaires et toute la cavalerie qui viendraient de la Haute-Égypte ou du général Lagrange.

Quant aux généraux Reynier et Lagrange, Bonaparte, dans ce premier moment, ne décida rien sur leur destination; il les prévint seulement de se tenir prêts à faire un mouvement sur lui.

En attendant, Reynier fut chargé de faire surveiller les approvisionnemens des forts d'El-Arych, Qatieh, Salieh et Belbeis; de s'opposer, autant qu'il le pourrait, avec la 85°. et le corps de cavalerie sous ses ordres, à tous les mouvemens des fellâh ou des Arabes révoltés, d'Ibrahim-Bey et des troupes de Djezzar; enfin, en cas de forces. supérieures, d'ordonner aux garnisons de se ren

2 Lettre du 27 messidor.

fermer dans les forts, tandis rentreraient au Kaire '.

Il écrivit à Poussielgue:

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« Je m'éloigne pour quelques jours, citoyen administrateur; je vous prie de me donner trèssouvent des nouvelles de ce qui se passera au Kaire. Je ne doute pas que vous ne contribuiez, par votre activité et votre esprit conciliateur, à y maintenir la tranquillité, comme vous l'avez fait précédemment pendant mon incursion en Syrie. »

Bonaparte, avec le quartier-général, partit de Gizeh le 28, et arriva, le 29, à Terraneh. Pour diminuer le nombre de ses ennemis, il se fit précéder par une amnistie en faveur des habitans du Bahyreh, et montra de la confiance aux Arabes, ainsi qu'on va le voir par les deux pièces sui

vantes :

Proclamation.

« Il n'y a d'autre dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète.

Aux cheyks, ulémas, schérifs, imans et fellâh de la province de Bahyreh.

Tous les habitans de la province de Bahyreh mériteraient d'être châtiés; car les gens éclairés et sages sont coupables, lorsqu'ils ne contiennent pas les ignorans et les méchans. Mais Dieu est clément et miséricordieux; le prophète a ordonné,

'Lettre du 27 messidor.

TOME II.

Guerre d'égyPTE.

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dans presque tous les chapitres du Koran, aux hommes sages et bons, d'être miséricordieux; je le suis envers vous. J'accorde, par le présent fir- . man, un pardon général à tous les habitans de la province de Bahyreh qui se seront mal comportés, et je donne des ordres pour qu'il ne soit formé contre eux aucune recherche. J'espère que désormais le peuple de la province de Bahyreh me fera sentir, par sa conduite, qu'il est digne de pardon. »

A Moussa, chef de la tribu des Anadis.

« Nous vous faisons savoir, par cette lettre, que nous sommes arrivés aujourd'hui à Terranch, avec l'armée, pour nous porter dans le Bahyreh, afin de pouvoir anéantir d'un seul coup tous nos ennemis, et confondre tous les projets qu'ils pourraient avoir conçus. Nous désirons que vous nous envoyiez, pour le 1. thermidor au soir, à Rahmanich, quelqu'un de votre part, pour nous donner des nouvelles de tout ce qui se passe à Marïout et dans le désert, et de tout ce qui serait à votre connaissance. Nous désirons aussi vous voir bientôt, avec bon nombre de vos gens, pour éclairer la marche de notre armée. Recommandez à tous vos Arabes de se bien comporter, afin qu'ils méritent pour toujours notre protection. J'ai fait occuper par nos troupes les couvens des lacs Natron, et j'y ai fait mettre des canons. Il sera donc nécessaire, 'quand quelqu'un de votre

tribu s'y présentera, qu'il se fasse reconnaître, car j'ai ordonné que vous soyez traités comme amis. Communiquez le contenu de cette lettre à tous les cheyks, à qui soit le salut. »

Les généraux Lanusse, Fugières, et Robin, réunis, formèrent, dans le Delta, une colonne mobile, pour se porter rapidement, soit sur un des points de la côte, soit sur les communications qui seraient sérieusement menacées.

Le général en chef pensait que Marmont se serait, comme il l'avait annoncé, posté à Abouqyr, pour tomber sur les flancs de l'ennemi, s'il osait débarquer entre Abouqyr et Rosette, et tenter un coup de main.

Il écrivait au Kaire de presser le départ pour l'armée de tous les hommes dispersés, et du corps de Lagrange; de faire tout rejoindre en détachemens d'au moins 200 hommes et notamment beaucoup de chefs de bataillon absens de leurs corps, parce qu'ils étaient un peu incommodés, et qu'ils pensaient que c'était seulement une course contre les Arabes.

Il insistait auprès du général Desaix pour le départ de la colonne mobile contre Mourad-Bey, et celui de la cavalerie qu'il lui avait demandée, pour que le général Rampon et sa colonne, dès leur arrivée au Kaire, filassent en toute diligence sur Rahmanieh.

Il fit savoir au général Reynier qu'il eût à réunir la garnison de Salhieh, en y laissant en tout, compris sapeurs et canonniers, 120 homines, et

qu'il se tînt prêt à tout événement à se porter de Belbeïs par le Delta sur Rahmanieh; d'envoyer à l'armée tous les grenadiers et l'artillerie de sa division; enfin, un millier d'hommes qui seraient d'un grand secours.

Le général Dugua était l'intermédiaire de ces ordres et de la correspondance; Bonaparte le chargeait d'envoyer un des généraux qui étaient en convalescence au Kaire, pour commander à Gizeh, et de faire partir pour Rahmanieh, sous l'escorte de deux demi-galères et de la chaloupe canonnière la Victoire, 2,000 paires de souliers, un nouvel envoi de 2 ou 300,000 rations de biscuit et de la farine; de se servir de l'italien Rosetti pour correspondre par le moyen des Arabes Anadis, et d'avoir cependant l'oeil sur ses démarches; de faire appeler Selim-Kachef, qui s'était rendu à Murat et qui était représenté comme un homme extrêmement dangereux, de lui dire que, comme le général en chef allait dans le Bahyreh, il désirait l'avoir avec lui, à cause de ses connaissances locales, et de le faire embarquer sur une des demi-galères, en le consignant au commandant, et en lui recommandant d'avoir pour lui quelques égards; que cependant, il en répondait comme d'une chose capitale; de faire fusiller les prisonniers qui se permettraient le moindre mouvement; de fixer les yeux sur les approvisionnemens de la citadelle de Gizeh, de la tour d'Ibrahim et des petits forts; de faire connaître au divan que, vu les troubles survenus dans le Bahyreh, et le grand

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