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à celle qui avait été antérieurement exigée; et ceux qui ne se seraient pas libérés au 10 messidor, devaient payer cinq pour cent par chaque jour de retard.

Les femmes de Hassan-Bey-Jeddaoui et de sa suite furent taxées à une somme de 10,000 talaris pour le rachat de leurs maisons et de leur mobilier, payable le 10 messidor, sous peine de confiscation de ces objets et d'arrestation de leurs personnes.

Deux emprunts, de 120,000 fr. chacun, furent faits, l'un sur les négocians de Damas demeurant au Kaire, l'autre sur les cophtes, et remboursables dans le mois de thermidor. Il fut défendu aux cophtes de se rembourser sur leurs prix de ferme. Il leur fut prescrit de verser, dans les caisses des payeurs de l'armée, les sommes qu'ils avaient gardées pour se payer de leurs avances, et interdit d'en faire aucune à l'avenir. On les renvoya au payeur-général, pour liquider celles qui avaient été faites '.

Le général en chef ordonna qu'il fut pris une mesure pour empêcher qu'il ne sortit de Suez, qu'une quantité de riz, de blé et de sucre proportionnée à celle du café qui y entrait, afin que, pour quelques fardes de cette denrée, le schérif de la Mekke n'enlevât pas la plus grande partie des subsistances 3.

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Arrêtés de Bonaparte, des 27 et 30 prairial.

Arrêté de Bonaparte, du 3 messidor.

Lettre à Poussielgue, du 5 messidor.

Il défendit d'embarquer à Suez aucunes denrées ou marchandises, sans le permis de l'administrateur-général des finances, qui ne pourrait en acque pour les quantités excédant les appro

corder que pour

visionnemens du Kaire et inutiles à l'activité du commerce intérieur.

Tous les droits perçus par les qadys ou leurs secrétaires pour l'administration de la justice, furent abolis et remplacés par un droit de deux pour cent de la valeur des objets en litige, dont moitié pour les émolumens du qady, et l'autre pour les frais des secrétaires et des témoins, sous peine de destitution contre tout officier de justice qui exigerait au-delà du droit '.

Tant que Bonaparte avait espéré que la paix serait maintenue avec la Porte, il avait souvent proclamé que la France était toujours son amie; que ce n'était point au sultan qu'il était venu faire la guerre; il avait invité le pacha à rentrer au Kaire; l'expédition n'avait eu pour but que de tirer vengeance des beys, et d'exterminer les Mamlouks usurpateurs de la souveraineté de la Porte et oppresseurs du peuple égyptien. Maintenant que la rupture était déclarée, qu'on avait dédaigné toutes ses ouvertures, et qu'il venait de combattre à Saint-Jean-d'Acre les troupes turques arrivées de Rhodes, et au Mont-Thabor le pacha de Damas marchant en vertu de firmans, Bonaparte ne garda plus de ménagemens envers les osmanlis, et résolut de les exclure en Égypte de tous

• Arrêté de Bonaparte, du 1er. messidor.

les emplois publics. C'était le complément de la révolution qui devait régénérer la nation égyptienne, et la réintégrer dans la plénitude de ses droits.

Bonaparte avait donné au qadyaskier du Kaire, une mission en Syrie, et consenti à ce que provisoirement son fils le remplaçât pendant son absence. Mais, oubliant ses devoirs et les bienfaits dont il avait été comblé, le qadyaskier resta en Syrie, abandonnant tout à fait l'Égypte. Bonaparte, autorisé par l'ingratitude du père, à se méfier du fils, le fit arrêter, et invita le divan à lui présenter quelqu'un pour remplir les fonctions de qadyaskier, avec la condition qu'il serait né en Égypte.

Le divan choisit le cheyk El-Arychi, et fit, au général en chef, des observations sur la destitution du qadyaskier et l'arrestation de son fils. Il répondit que ce n'était pas lui qui avait destitué le qadyaskier, qu'il s'était destitué lui-même en abandonnant le pays; qu'il n'avait jamais entendu que le fils, jeune et faible, dût occuper définitivement cette place; qu'elle s'était donc trouvée vacante. « Qu'ai-je fait, écrivit-il, pour suivre le véritable esprit du koran? J'ai fait nommer le qady par l'assemblée des cheyks. Mon intention est donc que le cheyk El-Arychi, qui a obtenu vos suffrages, soit reconnu, et remplisse les fonctions de qady. Les premiers califes, en suivant le véritable esprit du koran, n'ont-ils pas eux-mêmes été nommés par l'assemblée des fidèles?

Il est vrai que j'ai reçu avec bienveillance le fils

du qady lorsqu'il est venu me trouver; aussi mon intention est-elle de ne lui faire aucun mal; et si je l'ai fait conduire à la citadelle, où il est traité avec autant d'égards qu'il le serait chez lui, c'est que j'ai pensé devoir le faire par mesure de sûreté; mais dès que le nouveau qady sera publiquement revêtu et exercera ses fonctions, mon intention est de rendre la liberté au fils du qady, de lui restituer ses biens, et de le faire conduire avec sa famille dans le pays qu'il désirera. Je prends ce jeune homme sous ma spéciale protection; aussi bien je suis persuadé que son père même, dont je connaissais les vertus, n'a été qu'égaré.

C'est à vous à éclairer les bien intentionnés; faites ressouvenir enfin les peuples de l'Égypte qu'il est temps que le règne des osmanlis finisse; leur gouvernement est plus dur cent fois que celui des Mamlouks; et y a-t-il quelqu'un qui puisse penser qu'un cheyk, natif d'Égypte, n'ait pas le talent et la probité nécessaires pour remplir la place importante de qady?

Quant aux malintentionnés et à ceux qui seraient rebelles à ma volonté, faites-les moi connaître. Dieu m'a donné la force pour les punir; ils doivent savoir que mon bras n'est pas faible.

Le divan et le peuple d'Égypte doivent donc voir dans cette conduite, une preuve toute partilière de ces sentimens que je nourris dans mon coeur pour leur bonheur et leur prospérité; et si le Nil est le premier des fleuves de l'Orient, le

peuple d'Égypte, sous mon gouvernement, doit être le premier des peuples'. >>

Bonaparte chargea le général Dugua de réunir chez lui les membres du divan et de leur faire connaître cette lettre; d'envoyer de suite quelqu'un rassurer les femmes du qady, de donner l'ordre à la citadelle qu'il fût traité avec les plus grands égards; de lui faire demander le lieu où il désirait se rendre, et de lui offrir de le faire conduire en Syrie ou à Constantinople '.

Les commandans des provinces instruisirent les divans que l'assemblée des ulémas (interprètes de la religion et de la loi), avait nommé qadyaskier le cheyk El-Arychi qui, suivant l'usage, confirmerait les autres qadys, et les manderait au Kaire, pour recevoir l'investiture.

Bonaparte prescrivit aux commandans des pro vinces de saisir toutes les occasions de faire sentir aux principaux du pays, qu'il était temps que le gouvernement des osmanlis, qui avait été plus tyrannique que celui des Mamlouks même, finît, et qu'il était contre l'esprit du koran, que des osmanlis et des gens de Constantinople vinssent administrer la justice à un peuple dont ils n'entendaient pas la langue; que ce n'était que trois ou quatre siècles après la mort du prophète, que Constantinople avait été musulman; que si le pro`phète venait sur la terre, ce ne serait pas à Constantinople qu'il établirait sa demeure, mais dans

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