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le 18. de dragons vint à Byr-el-Bar. Au moyen de ces dispositions, les ennemis ne pouvaient plus sortir des déserts sans faire quatre jours de marche extrêmement pénible. Desaix ordonna à Belliard de rassembler des chameaux pour porter de "'eau, et de marcher sur la Gytah, laissant un ort détachement à Adjazi. Hassan et Osman, informés de ce mouvement, partirent et arrivèrent, le 12, à la hauteur de Desaix, dans les déserts, avec l'intention de rejoindre les Arabes d'Yambo. Ce général se fit relever à Byr-el-Bar par un détachement de Belliard, et le 13, se porta à travers les déserts, sur Qéné, où il avait laissé 300 hommes.

A Adjazi, gros et triste village assis sur le désert, on trouva quelques marchands qui avaient eu le bonheur d'échapper aux Mamlouks. Ils offrirent des présens pour éviter d'être pillés par les Français, qui les refusèrent, achetèrent quelques marchandises dont ils avaient besoin, et les payèrent. Les marchands, étonnés de ce procédé auquel ils étaient peu accoutumés, fournirent, par reconnaissance, des confitures de l'Inde et de l'Arabie, des cocos et d'excellent café.

Après une heure de marche, au point du jour, les hussards du corps de Desaix, qui étaient en éclaireurs, annoncèrent les Mamlouks. L'adjudant-général Rabasse, qui commandait l'avantgarde, en prévint le général Davoust, s'avança pour mieux reconnaître l'ennemi, et soutenir ses éclaireurs qui étaient déjà chargés. Il le fut bien

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tôt lui-même, soutint bravement le choc; mais accablé par le nombre, il ce retira sans perte sur le corps de bataille où Desaix venait d'arriver. II envoya de suite chercher son infanterie; et ordonna à la cavalerie de prendre position sur un monticule extrêmement escarpé, où il voulait qu'elle attendit et reçût la charge. Mais le chef de brigade Duplessis, impatient et emporté par son ardeur, attaqua à la tête du 7o. de hussards, fit des prodiges de valeur, eut son cheval tué, et le fut bientôt lui-même. Un peu de désordre occasioné par sa mort et la supériorité des ennemis obligèrent le 7. à se replier; 40 dragons du 18°., commandés par le chef d'escadron Beauvatier, s'élancèrent sur les Mamlouks qui poursuivaient le 7o. et les forcèrent d'abandonner le champ de bataille. Beauvatier y perdit la vie. Le combat de Byr-el-Bar coûta aux Français 24 morts et 20 blessés; aux Mamlouks, plus de 20 morts et beaucoup de blessés, parmi lesquels Osman et Hassan. L'infanterie et l'artillerie n'avançant que lentement et péniblement dans les sables, tout était fini quand elles arrivèrent.

Après ce combat, les Mamlouks firent un crochet et retournèrent à la Gytah, laissant des blessés et des chevaux dans le désert. Desaix ordonna à Belliard d'aller les chercher et de les suivre, revint lui-même à Qéné, donna une colonne mobile à Davoust, pour aller détruire les Arabes d'Yambo qui étaient toujours à Aboumanah, et prescrivit au commandant de Girgeh de prendre une position par laquelle ils seraient forcés de

passer en cas de retraite, pour les y arrêter et les combattre. Les Arabes n'attendirent pas, et traversèrent le Nil au-dessus de Bardis. Le chef de brigade Morand, commandant de Girgeh, alla à leur rencontre avec 250 hommes de sa garnison. Le 16, après midi, il arriva en vue de Bardis. Des Arabes, des paysans, des Mamluks, sortirent du village, et l'attaquèrent deux fois en poussant de grands cris. Ils furent à chaque fois repoussés, et s'enfuirent à la faveur de la nuit, laissant beaucoup de morts sur la place. Morand revint à Girgeh couvrir ses établissemens. Le lendemain, les Arabes marchèrent sur cette ville et y pénétrèrent. Morand les attaqua; tout ce qui y était entré fut tué; le reste s'enfuit dans le désert. Dans ces deux journées, ils eurent 200 hommes tués. Le général Davoust ne put arriver qu'après le combat.

Les Arabes d'Yambo, après avoir été battus à Girgeh, étaient venus dévaster Tahtah, et leur chef cherchait encore à soulever le pays. Le chef de brigade Lasalle, ayant sous ses ordres un bataillon de la 88°., le 22". de chasseurs et une pièce de canon, arriva, le 21, à une heure après midi, près de Themeh, grand village où étaient les Arabes. Il le fit cerner par sa cavalerie, et marcha droit à eux avec son infanterie. Ils résistèrent pendant plusieurs heures dans un enclos à doubles murailles crénelées; ils furent enfin enfoncés et taillés en pièces. Ils laissèrent 300 morts, parmi lesquels le schérif successeur d'Hassan.

Après cette affaire, les Arabes d'Yambo sem

blaient détruits. Le général Davoust, qui n'avait pas cessé de les poursuivre, vint à Syout. Il y était depuis plusieurs jours, lorsqu'il fut prévenu qu'il se formait au grand village de Beny-Adyn, dont les habitans passaient pour les plus braves de l'Égypte, un rassemblement de Mamlouks, d'Arabes et de Darfouriens caravanistes, venus de l'intérieur de l'Afrique, et que Mourad-Bey devait quitter les Oasis pour se mettre à la tête de cette troupe.

Davoust partit de Syout, le 29 germinal, avec 3 pièces de canon, 500 hommes d'infanterie de la 61*. et de la 88°., et 250 chevaux du 7*. de hussards, des 14 et 15 de dragons.

Près de Beny-Adyn, son avant-garde fut attaquée par quelques centaines de cavaliers suivis d'hommes à pied. Le chef du 15., Pinon, les repoussa jusqu'au village, dont tous les murs des jardins et des maisons étaient crénelés. Une vive fusillade partit du village contre les Français. Pinon, officier du plus rare mérite, y reçut la mort. Le village fut attaqué avec beaucoup d'ordre et défendu avec la plus grande opiniâtreté. Le combat dura depuis 8 heures du matin jusqu'à 6 heures du soir. Alors seulement tout le village fut au pouvoir des Français, qui n'eurent que 9 hommes tués et 33 blessés. 2,000 hommes, presque tous armés de fusils, payèrent de leur vie leur révolte . Ce village s'était toujours main

'Le capitaine du génie Garbié dit dans son rapport que l'on

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tenu indépendant des Mamlouks, et était dans l'usage de donner asile à leurs ennemis. La valeur française fit dans un jour ce que les Mamlouks n'avaient pu faire pendant tout le temps qu'ils avaient dominé l'Égypte. Dans le butin fait à Beny-Adyn, il se trouva beaucoup de femmes et de filles du pays, et d'esclaves d'une caravane de Darfour qui venait d'y arriver. 'Les soldats en irent le commerce entre eux, et finirent par les vendre aux pères, aux maris et aux maîtres. Instruit du sort de ce village, Mourad-Bey n'eut plus envie de quitter la grande Oasis. Pendant ce temps-là, les Arabes de Geama et d'El-Batoutchi menaçaient Miniel; les villages s'insurgeaient, les débris de Beny-Adyn y couraient. La garnison française, dans cette ville, était très-faible. Le chef de brigade Destrée, instruit de l'arrivée des ennemis, alla les reconnaître, le 4 floréal, avec 150 hommes d'infanterie; il se battit pendant plusieurs heures, et se retirà la nuit à Minieh. Il y fut attaqué de nouveau le lendemain. L'ennemi s'était renforcé de quelques milliers de paysans. Destrée et sa troupe se défendirent avec la plus grande valeur. Ils n'avaient presque plus de cartouches. Un secours leur devenait nécessaire. Dans ce moment de crise, Davoust arriva, ou du moins son avant-garde trouva Destrée encore aux prises. Les révoltés prirent la fuite; les paysans retour

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tua plus de 2,000 hommes, et que la perte des Français fut trèspeu de chose.

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