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voir de vive voix vous témoigner ma satisfaction des services que vous avez rendus pendant mon absence

».

« L'armée qui devait débarquer à Alexandrie, mandait Bonaparte à Marmont, a été détruite sous Acre. Si cependant cet extravagant commandant anglais en faisait embarquer les restes pour se présenter à Abouчyr, je ne compte pas que cela puisse faire plus de 2,000 hommes. Dans ce cas, faites en sorte de leur donner une bonne leçon. Le commandant anglais prendra toute espèce de moyens pour se mettre en communication avec la garnison. Prenez les mesures les plus sépour l'en empêcher. Ne recevez que trèspeu de parlementaires et très au large. Ils ne font que répandre des nouvelles ridicules pour les gens sensés et qu'il vaut tout autant que l'on ne donne pas. Surtout, quelque chose qui arrive, ne répondez pas par écrit. Vous aurez vu, par mon ordre du jour, que l'on ne doit à ce capitaine de brùlots que du mépris *. »

vères

On avait appris au Kaire, le 17 prairial, qu'un détachement de l'armée de Syrie, commandé par l'adjudant-général Boyer, était arrivé à Salhieh, amenant des prisonniers turcs de distinction, des blessés, et les drapeaux conquis dans la campagne. Il arriva à la Koubeh le 19 prairial. Les généraux Dugua, Destaing, le divan, l'aga des janissaires allèrent, le 24, recevoir ce corps do

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troupes qui, conduit avec pompe jusqu'à la place Esbekich, alla déposer ses prisonniers à la citadelle.

L'armée campa le 22 au Santon, le 23 à Belbeïs, y séjourna le 24, et arriva le 25 au village d'ElMerg, situé à l'extrémité du lac des pélerins, à trois lieues du Kaire. Là, le général en chef manda près de lui le citoyen Blanc, ordonnateur des lazarets, le médecin en chef, les officiers de santé des différens corps, et ordonna de passer en revue toute l'armée, depuis le général en chef jusqu'au dernier tambour, afin de s'assurer s'il n'y avait point de maladie contagieuse. Le chef de l'état-major-général, l'ordonnateur en chef, les généraux de division eurent ordre de visiter tous les effets turcs et de fabrique de Syrie; de les laisser en quarantaine au faubourg de la Koubeh, avec les hommes qui seraient atteints de la maladie, et d'obliger les soldats à laver leur linge et leurs habits dans le lac des Pélerins. Desgenettes fut chargé d'inspecter l'état-major, et, quand la visite de toute l'armée fut faite, ce médecin déclara, de concert avec l'ordonnateur Blanc et les autres officiers de santé, qu'il n'existait aucune épidémie parmi les troupes, et qu'elles pouvaient entrer au Kaire le 26 prairial.

Le général Dugua, de son côté, fit toutes ses dispositions pour fêter avec pompe l'entrée triomphale de l'armée de Syrie dans la capitale de l'Égypte. Le 26 prairial (14 juin), dès trois heures du matin, on battit la générale dans toutes les rues. Les Français et les principaux habitans se

rassemblèrent sur la place Esbekieh, au son des musiques égyptienne et française. Le cortége avait en tête les généraux Dugua et Destaing et les principaux membres des administrations. Il était composé du grand-divan, des descendans d'Aboubecker et de Fatime, des docteurs de la mosquée de Jémil - Azar, de tous les muphtis montés sur des mules, parce que le prophète montait de préférence ces animaux, des chefs des marchands, du patriarche cophte et des principaux de sa nation. Venaient ensuite les odjaklys, les agas de la police de jour et de nuit, et tous les corps des janissaires; la marche était fermée troupes

auxiliaires grecques.

par les

Ce pompeux cortége sortit du Kaire à 5 heures du matin par la porte de Boulaq, tourna la ville par le fort Sulkowsky et se dirigea sur le faubourg de la Koubeh, où l'on aperçut l'armée de Syrie rangée en bataille. Dugua disposa dans le même ordre la garnison du Kaire. Les chefs français et égyptiens se portèrent au-devant du général en chef et le complimentèrent. Le cheyk ElBekry lui offrit en présent un jeune Mamlouk nommé Roustanet un magnifique cheval arabe noir, couvert d'une selle à la française avec une housse brodée en or, en perles et en pierreries. L'intendant-général cophte, Guerguès-Geoary, lui donna deux beaux dromadaires, richement harnachés.

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fusions du coeur. Les Français restés au Kaire et ceux qui revenaient de Syrie se mêlèrent, heureux de se revoir après une absence de plus de trois mois. Ils s'entretenaient des dangers qu'ils avaient bravés, de leurs voeux et de leurs espérances. L'Égypte était devenue pour eux une nouvelle patrie; ils ne composaient tous qu'une mème famille. Après les privations et les fatigues qu'avait éprouvées l'armée de Syrie, le Kaire lui semblait un séjour de délices.

Bonaparte, à la tête du cortége, et monté sur le cheval dont on venait de lui faire présent, fit son entrée triomphante par la porte de Bab-elNasr, ou de la Victoire. Il fut accueilli par les acclamations d'un peuple immense, et accompagné jusqu'à son palais, sur la place Esbekieh, où de nombreuses salves d'artillerie annoncèrent son retour.

Le lendemain, la garnison du Kaire donna une fête brillante à l'armée de Syrie. De nombreux pelotons de prisonniers turcs furent promenés dans les divers quartiers de la ville, et tous les drapeaux conquis pendant la campagne furent suspendus aux voûtes de la mosquée de JémilAzar. Le grand-divan adressa une proclamation aux habitans de la Basse-Égypte pour leur annoncer le retour de Bonaparte au Grand-Kaire '.

« Les cheyks El-Bekry, El-Cherqaouy, El-Sadat, El-Mohdy, El-Saouy, se sont comportés aussi bien que je le pouvais désirer, écrivit le général

Voyez cette proclamation, pièces justicatives, no. v.

en chef au Directoire. Ils prêchent tous les jours dans les mosquées pour nous. Leurs firmans font la plus grande impression dans les provinces. Ils descendent pour la plupart des premiers califes, et sont dans une singulière vénération parmi le peuple '. »

Par un ordre du jour du 27 prairial, le général en chef témoigna sa satisfaction au général Dugua, pour la tranquillité qu'il avait su maintenir en Égypte pendant la campagne de Syrie ; à l'ordonnateur en chef et au commissaire des guerres Sartelon, pour le zèle et l'activité qu'ils avaient montré dans les approvisionnemens de vivres pendant la traversée du désert; aux bataillons de la 61o. et de la 88°., et au 15°. régiment de dragons, pour les fatigues qu'ils avaient endurées dans la Haute - Égypte et les victoires qu'ils y avaient constamment remportées.

Il ordonna d'arrêter et de poursuivre, selon la rigueur des lois militaires, les commissaires des guerres et gardes-magasins qui avaient été chargés du service à Jaffa et à Gaza, et dont l'administration avait failli faire mourir, de faim l'armée de Syrie.

On a vu que le général en chef, mécontent de la 69. demi-brigade, au dernier assaut de SaintJean-d'Acre, avait ordonné qu'elle traverserait le désert en escortant les convois et la crosse en l'air. Les officiers de ce corps réclamèrent centre cet ordre sévère; le général en chef écrivit au

Lettre du 1er. messidor.

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