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demment conçues, aussi hasardeusement poursuivies, et laissaient néanmoins aussi peu de ressources en cas de revers, que celles de Moscou et de Dresde; tant que la force a tenu, l'opinion publique a été comprimée, mais la puissance n'a pas été assise; car elle ne peut être consolidée que par l'opinion.

Buonaparte donnait des royaumes, mais n'a pu donner la royauté; les peuples reconnaissaient pour leurs maîtres, malgré lui, ceux-là même qu'il tenait indignement dans ses fers; il dirigeait tout, tout dépendait de lui, il distribuait à son gré les richesses et les places, et il n'a pu se donner ni donner aux siens de la considération; il créait des distinctions, donnait des titres et n'a pu parvenir à faire un noble; il donnait des lois à toute la catholicité, il tenait le souverain Pontife et tout le sacré collège dans ses fers, dans ses mains était la subsistance de tout son clergé, et il n'a pu faire un seul évêque sans le concours de l'autorité ecclésiastique. Sa puissance pouvait durer plus ou moins longtemps, selon les circonstances qui prolongeraient l'appui que la force lui prêtait, mais les cœurs et l'opinion publique la repoussaient, elle devait finir tôt ou tard par être renversée.

Si nous ne voulons aujourd'hui, comme cet insensé d'hier, bâtir sur le sable et prolonger encore, sous un nouvel acte constitutionnel, la durée de nos maux, c'est donc dans le cœur des Français, c'est dans l'opinion publique de la France qu'il faut chercher la constitution, qui seule peut faire notre bonheur et avoir de la stabilité.

N'ont-ils pas fait assez d'essais sur nous, ces hommes à expériences constitutionnelles, par lesquels nous nous sommes laissés diriger trop longtemps? N'avons-nous pas sacrifié au soutien des funestes idées de ces empiriques, assez de richesses et de généra

tions? Qu'est-il résulté de leur science et de la confiance que nous avons eue en leurs promesses? La dévastation du monde et l'envahissement de notre propre patrie! Les institutions politiques ne se jettent point au moule, et ne peuvent être fondées sur la théorie; nous en avons fait une assez longue expérience. Revenons à la constitution de nos pères; à celle qui rendit la France heureuse et florissante si longtemps; à celle qui est conforme à notre caractère national, qui est dans le sens de nos opinions, qui est gravée en traits ineffaçables dans le cœur de tous les Français; les parties de notre ancienne organisation qui ont souffert, nous coûteront moins à réparer, que les nouvelles institutions ne coûteraient à établir; l'opinion publique et l'expérience commandent la première de ces mesures, et se réunissent pour faire rejeter les autres.

Jb DE VILLELE,

Membre du Conseil général du département.

FIN DU PREMIER VOLUME

TABLE DES MATIÈRES

AVERTISSEMENT..

PREFACE.

CHAPITRE PREMIER

1788-1791

Jeunesse de M. de Villèle. — L'École de Marine. Saint-Do-

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Agression des Anglais. Les Marat-

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L'ile de France.

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