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le ou les plénipotentiaires qui seront nommés par S. M. l'empereur des Français. J'ai l'honneur d'envoyer ci-joint, à votre excellence, une lettre de S. E. M. le comte de Nesselrode relativement à cet objet, ainsi que la copie des pleins-pouvoirs dont M. le général de Kleist et moi sommes munis. Nous attendrons aux avant-postes russes une réponse de votre excellence, afin de nous rendre aux avant-postes français, quand le ou les plénipotentiaires nommés par l'empereur Napoléon s'y trouveront. C'est là que nous avons l'ordre de traiter l'affaire dont il est question. » J'ai l'honneur d'être, etc. >>

Pleins-pouvoirs.

- S. M. l'empereur de toutes les Russies et S. M. le roi de Prusse s'étant décidés à conclure entre leurs armées et celles de S. M. l'empereur Napoléon un armistice, pendant lequel la puissance qui s'est chargée de la médiation de la paix, fera entendre les propositions qui doivent servir de base à cette œuvre salutaire, nous avons en conséquence chargé et autorisé, comme nous chargeons et autorisons par les présentes, LL. EE. MM. les lieutenans-généraux comtes de Schowaloff et Kleist, au nom de LL. MM. et en notre qualité de commandant en chef des armées combinées, à négocier, arrêter, conclure et signer avec celui ou ceux qui seront nommés pour

cet effet de la part de S. M. l'empereur Napoléon, et munis de pouvoirs, l'armistice en question.. Promettons, sur notre parole et en notre qualité de commandant en chef, d'accomplir et de faire exécuter tous les articles d'armistice qui, d'un commun accord, auront été signés entre lesdits. plénipotentiaires. En foi de quoi, nous avons signé les présens pleins-pouvoirs et y avons apposé le cachet de nos armes.

» En notre quartier-général, ce mai 1813.

» BARCLAY DE Tolly,

- Général commandant en chef les armées combinées. »

La teneur de ces pouvoirs exprimait clairement que la médiation autrichienne, à laquelle Napoléon voulait se soustraire, était la condition sine qua non de toute espèce d'arrangement, et qu'il était obligé de se soumettre à l'intervention dont M. de Bubna était chargé à son quartiergénéral, comme M. de Stadion l'était à celui des alliés.

Ainsi la campagne militaire était suspendue, mais la campagne politique allait s'ouvrir, et dans cette autre guerre, Napoléon allait trouver un ennemi actif, adroit, passionné, qui lui disputerait corps à corps le champ de la négociation, et qui serait d'autant plus inflexible, qu'il serait sous l'influence autrichienne. C'était déjà la guerre de la triple alliance, qui se montrait à Napoléon sous la forme de la négociation d'un armistice.

Toute la force, toute la prudence, toute la supériorité de Napoléon doivent être mises en jeu pour débattre ce traité temporaire, qui cachait et qui servait, par ses délais, les intérêts d'un pacte fatal à la France et à Napoléon.

CHAPITRE XXI.

Instructions pour le duc de Vicence, et conférence de M. le duc de Bassano avec le comte de Bubna, à Liegnitz.

LE comte de Stadion, le commissaire impérial de la médiation autrichienne au quartier-général des alliés, était devenu le général en chef de leur retraite ; il leur avait fait abandonner toutes les routes de leurs patries respectives, pour les appuyer sur la Bohème, où de grandes intelligences guerrières leur étaient ménagées. La garde impériale avait suivi le mouvement. Napoléon était de sa personne parti le 29 pour Rosnig, et établit le lendemain son quartier-général à Neumarck. Il avait laissé à Liegnitz le duc de Bassano pour dresser les instructions du duc de Vicence. Instructions pour M. le duc de Vicence relativement à un ar

mistice.

<«<< Le duc de Vicence se rendra, à onze heures, au village de Neudorf; il y aura une copie certifiée par lui de la lettre close du 18 mai, et il la remettra aux plénipotentiaires de l'ennemi. Il sera en même temps muni de la copie des pleinspouvoirs donnés par le général Barclay de Tolly. » Le duc de Vicence remarquera que nous ne

sommes pas d'accord sur la question principale, que les ennemis ne veulent pas de congrès et veulent continuer la guerre, dans l'espérance d'entraîner l'Autriche en la chargeant de prononcer une sentence : chose inconcevable et absurde.

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» Ce n'est pas le cas de faire sentir cette inconvenance et cette absurdité, et de contester; il faut avant tout que le duc de Vicence remette une copie de la lettre close, qui renferme ses pouvoirs et que les plénipotentiaires de l'ennemi la prennent.

» L'armistice doit être motivé par un préambule sur la réunion des congrès, à peu près en

ces termes :

» LL. MM., etc., voulant entamer des négo>> ciations pour parvenir à une paix définitive, » ont résolu de réunir à cet effet leurs plénipo» tentiaires en un congrès; et, en attendant, de » faire cesser le plus tôt possible les hostilités en>>tre les armées respectives, etc., etc.

>> Les plénipotentiaires doivent être prévenus contre ce préambule; ils en présenteront probablement un dans le sens de leurs pleins-pouvoirs. Le duc de Vicence s'y opposera, en faisant entendre que la paix est un problème indéterminé, qui ne peut être décidé par personne, et qui doit être négocié; il proposera alors un autre préambule dans ces termes :

» LL. MM., etc., voulant aviser au moyen de >> faire cesser la guerre malheureusement allumée

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