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Quartier-général à Eckartzberg, cinq heures du matin.

<< DONNER Ordre au prince de la Moscowa d'envoyer la division Ricard pour occuper Weissenfels par la rive gauche. Le général Souham se rendra au même endroit par la rive droite. Les divisions Girard et Brenier se réuniront à Naumbourg: la première en avant, route de Zeitz; la deuxième à Naumbourg.

» Le vice-roi se porte de Querfurt sur Merzebourg. La division Compans et la garde pourraient arriver le soir à Naumbourg, afin que tout le corps du prince de la Moscowa pût se réunir le 29 ou le 30 à Weissenfels, pour marcher, aussitôt que le vice-roi sera prêt, par Weissenfels et par Merzebourg sur Leipsick.

Deuxième dépêche.

>>

«< Mon cousin, donnez l'ordre au général Bertrand de faire occuper le pont de Domberg pour

relever le général Marchand, et de réunir la division Morand à Domberg et à Cambourg. La division italienne, la division wurtembergeoise à Ruddelstadt et Kala, jusqu'à ce que le duc de. Reggio soit arrivé dans cette position. Aussitôt que le duc de Reggio sera arrivé dans cette position de Saalfeld et de Ruddelstadt, la division wurtembergeoise viendra occuper Iéna. Écrivez au duc de Raguse de placer la division Bonnet en cantonnement dans tous les villages depuis Weymar jusqu'à Eckartzberg, et la 3. division en cantonnement dans Weymar ét environs; de porter lui-même son quartier général à Eckartzberg. Donnez ordre à la vieille garde de se porter à Naumbourg, à la jeune garde de se mettre en marche à 9 heures pour se porter sur les hauteurs de la rive gauche de la Saale, près Naumbourg. Sur ce, etc.>>

Troisième dépêche. Ordre du 29.

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Quartier-général à Naumbonrg.

«Ordre au duc de Raguse de porter son quartier-général à Kosen, et d'y réunir ses première et deuxième divisions (Compans et Bonnet); de faire venir la troisième entre Eckartzberg et Kosen.

>> Ordre au général Brenier, qui est à Cambourg, de partir aussitôt qu'il sera relevé pour se rendre au village de Welhau, près Naumbourg, où se trouve déjà la brigade Gillon.

>> Ordre au général Marchand de se diriger de Cambourg à Dombourg, où il se trouve, sur Sthossen, si toutefois il n'a pas reçu des ordres directs du prince de la Moscowa: prévenir ce dernier. L'empereur suppose que le général Bertrand sera le soir à Dombourg ou Cambourg.

>> Écrire au vice-roi que l'empereur a reçu ses lettres que ce qui est arrivé à Halle est tout simple: que cette ville est inattaquable par la rive gauche : qu'il attend l'avis de son arrivée à Merzebourg que le prince de la Moscowa est à Weissenfels que le grand-quartier général est à Naumbourg: qu'il faut que le vice-roi réunisseà Merzebourg les 11. et 5. corps, et toute son armée qu'il jette plusieurs ponts sur la Saale, et débouche dans l'un et l'autre sens, du côté de Weissenfels, pour se réunir au prince de la Moscowa, et du côté de Halle, pour couper la route de Halle à Leipsick, ce qui obligera sur-le-champ l'ennemi à évacuer Halle : qu'il doit être en communication avec le général Ricard, qui a marché par la rive gauche de Freybourg à Weissenfels. Sur ce, etc. >>

Tels furent les ordres donnés dans la journée du 29.

L'empereur avait quitté Erfurth le même soir; il s'arrêta une heure à Weymar, et fut accompagné par le duc de Weymar jusqu'à Eckartzberg, où il rejoignit son quartier-général. Il chargea le

prince d'écrire au roi de Saxe. Je veux que le roi se déclare : je saurai alors ce que j'aurai à faire: mais s'il est contre moi, il perdra tout ce qu'il a. La lettre du duc de Weymar parvint au roi de Saxe à Prague, le 3 de mai, le lendemain de la bataille de Lutzen, qui ouvrait les portes de Dresde à Napoléon. Le 50 avril, le roi écrivait au général Thielman, et après avoir approuvé sa résistance aux propositions des généraux russes et prussiens, il ajoutait : « La sortie de quelques pièces d'artillerie de Torgau pour le siége de Wittemberg (où comınandait le géneral La Poype), serait, par ma liaison avec l'Autriche, entièrement contraire à ces relations, qui ont été positivement déterminées. » Trois jours après Lutzen, le 5 mai, le roi, à qui probablement la nouvelle de cette victoire n'avait pas été communiquée à Prague, écrivit encore au même général : « Quoique je vous aie, par ma dépêche du 19 du mois précédent, déjà fait connaître en général que ma volonté est que la place de Torgau, qui vous a été confiée, ne puisse être ouverte que sur mon ordre, de concert avec S. M. l'empereur d'Autriche, j'ajoute, pour prévenir tout malentendu, que dans le cas où le sort des armes amènerait l'empereur des Français sur l'Elbe, vous vous conduirez de la même manière, et que par conséquent Torgau ne devra pas être ouvert aux Français. Cette lettre était bien certainement

une dictée autrichienne. La cour de Vienne, qui avait entouré de terreur la fuite de ce vieux prince en Allemagne, et qui en avait fait à Prague le prisonnier de son hospitalité, ne pouvait pousser plus loin l'abus de la force sur ce monarque, ni donner à l'Allemagne et notamment à la Saxe, devenue le théâtre de la guerre, une preuve moins équivoque de sa partialité contre la France, avec laquelle continuait toujours sa négociation de médiatrice.

Mais il est vrai de dire que les alliés eurent l'audace, après Lutzen, et étant en pleine retraite, de rentrer en vainqueurs dans la ville de Dresde qu'ils évacuèrent le lendemain, d'y célébrer leur victoire, et de couvrir les routes du nord de leurs courriers pour la répandre. Ainsi, à Prague, on put être trompé pendant quelques jours, et le roi de Saxe surtout, qui n'était pas placé dans cette ville de manière à connaître la vérité. Napoléon ne connut que plus tard, et par le roi de Saxe lui-même, jusqu'où avait été portée la dépendance de ce prince par rapport à l'Autriche.

L'empereur était parti d'Erfurth à la tête de quatre-vingt mille hommes; le vice-roi manœuvrait avec quarante mille pour opérer sa jonction. Les Russes et les Prussiens ne croyaient avoir devant eux que les débris échappés de la Russie. Le viceroi leur cachait Napoléon et sa nouvelle armée ; mais quand ils apprirent que cette nouvelle armée était

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