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si unanime, ne parut point étonnant." On voulait une fixité dans l'ordre politique, et on commençait à sentir qu'une dynastie n'était point une génération divine. Le systême contraire aurait perpétué la confusion dans les rapports politiques, et il était tems enfin de mettre des bornes à des prétentions qui n'avaient plus aucun fondement légitime.

Presqu'à cette même époque, des traités de paix furent conclus avec le dey d'Alger et avec la Porte Ottomane; la république cisalpine réorganisée, et Bonaparte nommé président de cette république, sous le nom de république italienne.

Les troubles et les divisions qui partageaient la Suisse depuis trois ans, attirèrent les regards et la sollicitude du premier consul. Il voulut d'abord s'aider des voies de la con

ciliation, pour mettre fin à des désordres, suite inévitable des desseins perfides de nos ennemis. Voyant que toutes propositions conciliatoires étaient rejetées, il se détermina à appuyer la raison par la fórce : des troupes françaises furent envoyées en Suisse. Après quelques légers combats et des négociations sages et modérées, tout rentra dans l'ordre. C'est à Bonaparte que la Suisse est redevable du calme dont elle jouit, et qui jamais n'eût dû être troublé.

Après la pacification de la Suisse, le génie de Bonaparte se reporta sur le commerce et les manufactures de la France. Il partit pour les départemens de la Seine-Inférieure, de l'Eure et de l'Oise, Son voyage dans ces départemens forme une époque aussi mémorable que glorieuse dans les fastes de lindustrie française. Ce

voyage fut une véritable campagne, dans le domaine des manufactures; et là, comme dans les armées, sa présence commanda des prodiges. Il fit plus pour l'industrie, que l'industrie, que s'il eût répandu des millions; il porta dans les rangs des manufacturiers, l'ardeur l'émulation, la soif des victoires. Il créa pour les fabricans français un nouvel orgueil; il leur révéla le secretde leurs forces en centuplant leurs moyens, et il laissa dans tous les ateliers des souvenirs profonds qui, tra-, cés d'âge en âge, formeront une source inépuisable d'émulation, de gloire et de prospérité.

Cependant le traité de paix conclu à Amiens avec le ministère britannique, ne fut pas de longue durée.. L'Angleterre qui ne voyait dans la prospérité de la France, qu'un obs‐ tacle à ses projets, et un frein à son

ambition, chercha un prétexte de rompre.Elle refusa d'évacuer Malthe, et prétendit que la France faisait des armemens secrets. Bonaparte chercha en vain tous les moyens de con. cilier, qui pourraient s'accorder avec la puissance et la majesté du gouver nement français. L'ambassadeur anglais partit de Paris, et le nôtre quitta en même-tems Londres. Sans aucune déclaration préalable de guerre, l'Angleterre commença ses hostilités; et prévoyant que l'électorat de Hanovre serait le premier pays où se porterait l'armée française, elle y envoya une proclamation, et y ordonna une levée en masse, à la tête de laquelle elle mit le duc de Cambridge.

L'armée française entra dans la Hanovre; et malgré la proclamation, la levée en masse, l'armée hano

vrienne, et le duc de Cambridge,

elle s'empara de tout le pays. Cette conquête fut celle d'un moment. L'armée hanovrienne dissoute, le fameux duc prit la fuite, et se sauva en Angleterre pour y porter la nouvelle de la réduction du pays.

Dans cet intervalle, Bonaparte, toujours jaloux de raviver le commerce, de faire fleurir les arts, et de répandre par-tout ses bienfaits, entreprit un voyage dans les départemens réunis de la Belgique. Sa conduite dans ce voyage ne tendit qu'à un seul but, celui de voir par lui-même le mal à réparer, le bien à faire, les encouragemens à donner, et sur-tout l'aisance et le bonheur à répandre par-tout. Aussi chacun de ses pas fut marqué par un bienfait, et chaque jour il pût s'écrier: je n'ai point perdu ma journée! Il visita toutes les manufactures; se fit rendre

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