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son du tambour, et les forcèrent de l'évacuer.

Cependant un grand nombre de membres du conseil des cinq-cents, ayant leur président à leur tête, ren trèrent, à neuf heures du soir, dans leur salle. Une commission de cinq membres fut chargée de présenter des mesures de salut public. A 11 heures, son rapporteur vint entretenir le conseil de la nécessité d'établir un ordre de choses intermédiaire et provisoire, jusqu'à ce qu'on eût réformé les vices que l'expérience avait fait découvrir dans la constitution. Un projet de résolution fut adopté, portant, art. 1: Il n'y a plus de directoire exéc. Par l'ar. 2, le corps légis latif créa provisoirement une commission consulaire exécutive, composée de Bonaparte,.Sieyes et Roger

Ducos. Le conseil des anciens s'empressa d'adopter ces résolutions.

Trois mois après l'établissement du gouvernement provisoire, Bonaparte, nommé premier consul, s'occupa des moyens de rétablir la paix sur le continent et sur les mers. Les ennemis de la France refusèrent d'adhérer aux propositions modérées qu'il leur fit. Il fallut alors se préparer à de nouveaux combats, et commencer une nouvelle campagne. Avant de l'ouvrir, Bonaparte voulut pacifier la Vendée; ses efforts, pour y parvenir, furent couronnés du plus grand succès. L'armée du Rhin reprit l'offensive, conquit la Suabe et la Bavière, et fit à l'ennemi 20,000 prisonniers.

Une armée de réserve fut formée pour passer en Italie. Bonaparte en dirigea tous les mouvemens. Cette

armée, après avoir franchi tous les passages, et culbuté tout ce qui était devant elle, se trouva le 25 prairial, devant le village de Marengo, où se donna la bataille de ce nom; bataille long-tems disputée, et dont le gain fut dû à Bonaparte, qui y déploya tout-à-la-fois les qualités du tacticien et du guerrier consommé.

Le résultat de cette bataille fut une convention conclue avec l'armée autrichienne. Bonaparte retourna ensuite à Milan, où après avoir réorganisé la république cisalpine, il partit pour Paris, où il fut reçu au milieu des acclamations de l'allégresse publique.

Le 9 thermidor, des préliminaires de paix furent signés à Paris par les consuls et le comte de Saint-Julien, envoyé de l'empereur; préliminaires qui furent bientôt suivis de la signa

ture de la paix à Lunéville avec l'empereur, par Joseph Bonaparte et M. Cobentzel.

Au milieu de ses grands desseins, et dans l'intervalle de leur exécution, le poignard des ennemis de la France, conduit par le cabinet anglais, fut dirigé contre le cœur de Bonaparte; mais deux fois le bonheur de la France voulut que ces conspirations furent déjouées, et que la honte en retombât sur ceux qui les avaient si lâchement combinées.

Après la signature de la paix avec l'Autriche à Lunéville, Bonaparte voulut pacifier les mers. Des propositions de paix furent faites au cabinet britannique, par l'entremise de M. Otto. Des préliminaires furent signés à Londres le 9 vendémiaire an 10, qui furent suivis enfin d'un

traité définitif de paix, signé à Amiens le 4 germinal suivant. Dans le même mois que Bonaparte signait le traité définitif de la paix avec l'Angleterre, il concluait un concordat avec le pape. Ce concordat, en rassurant les consciences timorées, parvint à étouffer les feux mal éteints de la Vendée, et à rétablir la paix et la concorde parmi les ministres dissidens de la religion. Cet acte, un des plus importans qui eussent encore été faits, acheva d'adoucir les esprits, et contribua à affermir les ressorts du gouvernement.

La reconnaissance de si grands bienfaits, et le besoin qui se faisait sentir de plus en plus de centraliser le gouvernement, déterminèrent le premier corps de l'état et le peuple français à nommer Bonaparte consul à vie. Ce consentement, si prompt et

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