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commença à s'engager: on se battit d'abord de part et d'autre avec un acharnement égal; mais il fallut cé der enfin à la bravoure française; et l'ennemi, pressé de tous côtés, après une perte considérable, prit la fuite.

Bonaparte, après cette victoire, revint devant Acre, mais la peste dans cette ville, la saison des débarquemens arrivée, et la nouvelle de quelques séditions en Egypte le déterminèrent à lever le siège de cette place. En effet, il fut levé le premier prairial après 60 jours de tranchée ouverte.

Après des victoires sans nombre, Bonaparte était parvenu à soumettre toute l'Egypte. Il voulait poursuivre ses conquêtes, lorsque des nouvelles qu'il reçut d'Europe, lui firent changer ses projets. Il se détermina à re

passer en France: il fixa son départ pour le 5 fructidor, qui n'eut lieu que le 7, Le général Berthier fut seul instruit du secret. Il laissa le commandement de l'armée au général Kleber, par une lettre qu'il ne devait ouvrir que vingt-quatre heures après sa réception.

Après une longue navigation, Bonaparte débarqué à Fréjus le 17 vendémiaire, arriva à Paris le 23, où, comme sur sa route, les témoignages de l'allégresse publique lui furent prodigués.

La nécessité d'un changement total frappa vivement le héros de l'Italie. Le pouvoir exécutif était avili, et le corps législatif, ou du moins le conseil des 500 était détesté. La guerre civile, ou la plus épouvantable tyrannie en devait être la suite. Pour prévenir un pareil désastre, il fallait

l'accord de la prudence et de la force: Bonaparte et Sieyes s'entendirent, et l'heure de la délivrance sonna.

Le 18 brumaire, les membres du conseil des anciens extraordinairement convoqués, se réunirent à 7 heures du matin dans le lieu de leurs séances. Un des inspecteurs de la salle ayant exposé les motifs de cette convocation, le dangers que courait la chose publique, proposa et fit adopter un projet de résolution qui transféra le corps législatif à Saint-Cloud, et chargea Bonaparte de l'exécution du décret.

A neuf heures du matin, la majorité du directoire ignorait encore ce qui s'était passé. A dix heures, la ma-, jorité, composée de Barras, Gohier et Moulins, .manda le général Lefebvre, commandant de la 17o. division. Celui-ci répondit qu'il n'avait

plus de compte à rendre qu'à Bonaparte, qui était devenu son chef. Sieyes et Roger-Ducos se rendirent aussitôt au palais des Tuileries.

On avait rassemblé de très-bonne heure un grand nombre de troupes dans le vaste jardin de ce palais : Bonaparte les passa en revue et leur déclara qu'il n'avait accepté le commandement, que pour assurer à la France le fruit de ses victoires.

Les dispositions les plus sages et les mieux combinées avaient été prises pour assurer l'exécution du plan. La garde du corps législatif, celle du directoire, les troupes de ligne, pleines de confiance dans leurs chefs, animées du desir de voir finir de conti. nuelles convulsions, dont elles ressentaient les effets, furent rassemblées au château de St.-Cloud, où se réunirent les deux conseils à l'heure indiquée.

La séance du conseil des cinq-cents fut des plus orageuses: Bonaparte faillit y être poignardé, après un discours des plus éloquens, dans lequel il représenta les dangers imminens où se trouvait la patrie, et en engageant le conseil à y apporter un prompt secours. Les cris, à bas le dictateur! se firent entendre de tous les points de la salle. Le président, Lucien Bonaparte voulut justifier la démarche de son frère, contre lequel on vomissait de dégoûtantes injures, et ne pouvant y parvenir, il quitta le fauteuil.

La disparution du président fut le signal de la dissolution du conseil. Après plusieurs invitations aux membres du conseil de se retirer, et sur leurs refus, les grenadiers entrèrent dans la salle au pas de charge et au

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