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Ceux qui aiment à faire des rapprochemens, remarquent que les premiers fondemens de l'ancien concordat (1) furent jetés à la suite de la bataille de Marignan. C'était la 18. bataille à laquelle se trouva le maréchal de Trivulce, qui disait qu'elle avait été un combat de géans, et que les autres n'étaient auprès que des jeux d'enfans. Le nouveau concordat, fut aussi comme l'ancien, le fruit de la journée mémorable de Maringo.

Bonaparte, impassible aux clameurs de la calomnie, sait rendre justice au mérite; il n'ouvre point l'oreille aux

(1) L'ancien concordat fut signé il y a environ trois siècles, entre deux hommes célèbres dans l'histoire par leur amour pour les lettres et les arts, François I. et Léon X.

délations clandestines qui circulent au tour de lui, et dont le but est de tou-` jours brouiller, sans aucune autre vue d'utilité et d'intérêt public.

En l'an 10, le général Menou, de retour de l'Egypte, est présenté à Bonaparte, qui lui fait un accueil distingué. « En me présentant devant vous, » lui dit-il, la douleur d'avoir perdu >> votre plus belle conquête se renou» velle vivement, etc. ».

« Le sort des batailles, répond Bo »naparte, est incertain. Vous avez >> fait tout ce qu'on pouvait attendre » d'un homme de cœur et d'expérience, >> après la malheureuse journée du 3o > germinal an 10 (1).

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>> Votre longue résistance à Alexan» drie a contribué à la bonne issue, des

(1) Bataille d'Aboukir.

préliminaires de Londres... Vos mal>> heurs ont été grands, je le sais ; mais >> ils ne vous ont rien fait perdre dans » mon estime, et je m'empresserai de > le témoigner hautement, afin qu'aucune clameur ne puisse entacher >> votre conduite ».

Bonaparte, dans son voyage dans les départemens de la ci-devant Belgique, en l'an 11, recueillit sur son passage les témoignages les plus éclatans et les mieux mérités des sentimens du respect et de l'amour du peuple pour lui.

A Amiens, où il séjourna, une jeune demoiselle, ornée des grâces de la beauté et de la candeur, le suivit de plus près qu'il lui fut possible: plusieurs fois déjà elle s'était trouvée sur

son passage. Au moment enfin où il allait entrer dans une des manufactures de la ville, cette intéressante personne le regarda avec la plus vive émotion, puis cédant à l'impression qu'elle ressentait, elle tomba à ses pieds, et laissa voir que ce mouvement n'était que l'effet d'une sensation involontaire, carelle ne put rien lui dire. Elle n'avait aucune espèce d'acte de justice à solliciter, aucun droit à réclamer, aucune grâce à demander. En un mot, il paraît que l'idée qu'elle s'était faite d'un grand homme, dont elle s'était déjà sans doute occupée, était la seule cause de cette démarche. Bonaparte la releva avec émotion, et lui parla avec une bienveillance qui la rendit bien-tôt à elle. Madame Bonaparte s'informa de sa demeure, et lui envoya le même soir un portrait du premier consul, peint par Isabey: ce portrait était en

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touré d'un riche médaillon, et enfermé dans une très-jolie boête.

A Dunkerque, après avoir reçu les autorités constituées, il assista à un concert et un bal très-brillant, où s'étaient rendues les plus jolies femmes de la ville. Ce fut à cette fête, qu'un vieillard de 95 ans lui présenta les stances suivantes :

Un brillant avenir vient frapper nos regards :
Permets que l'infortune y mêle son histoire.
A toi sont réservés l'avenir et la gloire;
Et le tems qui n'est plus appartient aux vieillards.

J'ai vu tomber ces murs. Leur cîme menaçante
Cent fois de l'ennemi foudroya les vaisseaux;
Et des feux de l'Etna couvrant au loin les flots,
Aux rives d'Albion rejeta l'épouvante.

Bientôt d'un vieux monarque expiant les revers,
Dunkerque dût subir un long siècle d'outrages:
Ces môles protecteurs qui couronnaient nos plages
Ea funestes écueils s'allongent sous les mers.

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