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terre, et termine sa lettre de la manière

suivante :

«Le sort de toutes les nations civi*lisées est attaché à la fin d'une guerre qui enveloppe le monde entier ».

Le machiavélisme du cabinet de Saint-James, en y faisant une réponse, sembla dédaigner la lettre du premier consul, et se prépara à de nouveaux

combats.

sl Dans le même tems il écrivit au général Augereau, en le nommant géné ral en chef de l'armée française en Batavie :

<< Montrez dans les actes que vous » ferez, dans l'étendue de votre com» mandement, que vous êtes au-dessus

de ces misérables divisions de tri» bunes, dont le contre coup a été malheureusement, depuis dix ans,

le déchirement de la France.... Si les >> circonstances m'obligent à faire la » guerre par moi-même, comptez que je ne vous laisserai pas en Hollande, » et que je n'oublierai jamais la belle journée de Castiglione ».

»

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A l'époque du 18 brumaire, lorsque Bonaparte prit les rênes du gouvernement, notre marine se trouvait presque désorganisée, Plusieurs officiers de la marine, et des chefs de ce département furent présentés au héros.de l'Italie, qui leur adressa les paroles suivantes, pleines de vérité et de sagesse:

« Les marins sont braves, et même expérimentés. Les revers qu'ils ont » éprouvés ne doivent être attribués » qu'à la mauvaise organisation de la » marine: les capitaines n'ont pas les

» moyens suffisans pour faire respec»ter leur autorité; le pouvoir qu'on à » élevé près d'eux encourage l'insu>>bordination de l'équipage : je veux » parler du juri. Sur terre, une bra~ »voure indisciplinée a pu vaincre quel » quefois; sur mer, jamais. -wopleup retroqqan 8.40. 3 un

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La bataille de Maringo, où Bonaparte montra toutes les qualités d'un grand capitaine et d'un tacticien profond, fournit une foule de traits de grandeur, d'héroïsme, entièrement étrangers à l'histoire ancienne, et que la postérité se plaira à répéter avec enthousiasme. C'est dans cette fameuse plaine, qu'on pourrait pour ainsi dire comparer à une nouvelle Pharsale, que Napoléon au milieu du feu, de la mitraille, et d'une armée presqu'en déroute, fit preuve de ce sang-froid inal

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térable, de cette imperturbable sécu rité au milieu du trouble et du désor dre, qui ne sont que les fruits d'une longue expérience et du génie militaire le plus exercé, On a recueilli aussi plu sieurs de ses réponses et de ses pensées, dignes tout-à-la-fois de César et de Titus. Nous allons rapporter quelquesunes des plus remarquables.

Lorsque les divisions Le Monnier et Desaix furent arrivées, Bonaparte les mit en bataille, et les vit à cheval. Quelqu'un lui observa qu'il était étonnant qu'aucun de ceux qui étaient avec lui n'eût été tué. Ils étaient avec moi, répondit-il, ma fortune les préservait (1).

(1) Ceci rappelle le mot de César aux pêcheurs qui le conduisaient dans une barque, au milieu d'une violente tempête: Ne craignez rien, vous portez César et sa fortune. Il y a dans la réponse de Bonaparte, dit un homme

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L'armée française, inférieure en nombre à celle de l'ennemi, et déjà fatiguée d'un combat de huit heures, commençait à s'ébranler et à battre en retraite, lorsque Bonaparte ranima son courage, en criant aux soldats : Enfans souvenez-vous que mon habitude est de coucher sur le champ de bataille.

Lorsqu'on vint lui annoncer, au milieu du plus fort du feu, la mort du général Desaix, il ne lui échappa que çes mots : Pourquoi ne m'est-il pas permis de le pleurer? (1)

d'esprit, plus de sagesse que d'orgueil, Cette manière de s'exprimer est propre à frapper les imaginations, sans choquer les amours-propres.

(1) Bonaparte avait pour ce jeune général, qui fut moissonné à la fleur de ses ans, la plus haute estime. Il en donna une preuve éclatante,

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