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Cette proclamation, qui expose au soldat les motifs de la levée du siége de Saint-Jean d'Acre, est un modèle de style par sa simplicité jointe à cette grandeur et cet héroïsme militaire qui caractérisent toutes les actions de Bonaparte.

Lors de la levée de ce siége, il y avait beaucoup de blessés, et peu de moyens de transport. Bonaparte partait avec son état-major quand on l'en avertit : il descend aussitôt de cheval; tout ce qui l'entoure en fait autant; les chevaux sont envoyés aux malades, et ce général fit à pied une marche de trois jours dans les sables brûlans du désert.

Les journées des 18, 19 et 20 brumaire forment une époque mémorable dans les annales de la révolution. Les

par

faits et anecdotes qui sont relatifs à Bonaparte méritent d'être burinés Phistoire. On y trouvera tout-à-la-fois ces traits de générosité et de grandeur d'âme, et sur-tout de cette présence d'esprit inaltérable qui caractérise le héros d'Italie.

Quelques jours avant le 18 (1), il dit à une personne : La révolution qui se prépare sera le contraire des autres. Elle n'entraînera aucune proscription, et en fera cesser plusieurs. L'effet à répondu à l'annonce.

Dans une de ces mémorables jour nées, il voulut monter un cheval fou

(1) Un homme d'esprit disait, en parlant des 18 et 19 fructidor, jamais la patrie n'a eu si peur d'être sauvée. On peut dire du 19 brumaire, jamais plus de joie n'a prouvé qu'elle l'était.

gueux: un citoyen s'approche et l'aide. Je devrais pourtant monter aisément, dit Bonaparte en le remerciant, car je ne suis pas lourd. Pardonnez-moi, luj répliqua ce citoyen, vous êtes le contrepoids des puissances ennemies.

La proclamation que Bonaparte, au 18 brumaire, fit aux troupes stationnées à Paris, est pleine de ces mouvemens éloquens propres à émouvoir fortement les cœurs. « Dans quel état, s'é>> crie-t-il, j'ai laissé la France; dans » quel état je la retrouve! Je vous avais >> laissé la paix, je retrouve la guerre. » Je vous avais laissé des conquêtes, > et l'ennemi presse vos frontières. J'ai » laissé vos arsenaux garnis, et je n'ai pas trouvé une arme: vos canons ont » été vendus; le vol a été érigé en sys› tême; les ressources de l'état sont

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» épuisées; on a eu recours à des >> moyens vexatoires, réprouvés par la

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justice et le bon sens. On a livré le >> soldat sans défense. Où sont-ils les >> braves, les cent mille camarades que j'ai laissés couverts de lauriers? Que » sont-ils devenus? Ils sont morts!... >>

Les heureux résultats de la journée du 18 brumaire inspirèrent un poète, qui signala sa satisfaction par le jeu de

mots suivant :

Je me disais l'autre jour, a parte,

Quand de nos maux verrons-nous donc le terme? Lors un esprit me répond, a parte,

Bientôt !... bientôt !... Un heros juste et ferme, Ayant conçu ses projets a parte,

Viendra chasser hors de votre cité

lous les brigands, les loups qu'elle renferme, Et vous endra votre tranquillité.

Ah! vive Dieu! c'est un Bon a parte.

Lorsqu'en l'an 8 le gouvernement fit un appel à trente mille conscrits, l'arrêté en fut porté au tribunat, qui en adopta les bases. Girardin, membre du tribunat, s'écria:

« Quand Bonaparte promet de mar» cher à la tête de nos armées, pour>> rions - nous craindre les revers? >> Des revers? Des revers et Bonaparte! » Ces deux mots s'étonnent de se trou» ver sur la même ligne ».

La modération est presque toujours le partage du héros. Bonaparte, après son élévation au consulat, entreprit, dans ses vues bienfaisantes, de faire cesser le fléau de la guerre, sans compromettre la dignité du nom français. Il envoie un de ses aides-deBerlin; il écrit à George, roi d'Angle

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