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les objets de première nécessité. Bonaparte, pour relever le courage de ces troupes harcelées par l'ennemi et les besoins les plus pressans, leur adressa une proclamation où l'on remarque les phrases suivantes :

<< Soldats! ce n'est plus une guerre » défensive, c'est une guerre d'inva»sion, ce sont des conquêtes que vous >> allez faire. Point d'équipages, point » de magasins. Vous êtes sans artille»rie, sans habits, sans souliers, sans » solde; vous manquez de tout, mais >> vous êtes riches en courage. Eh bien! » voilà vos magasins. Vous avez du fer >> et du plomb; marchons, et dans peu » ils seront à vous (il leur montrait les » les champs fertiles du Piémont et de » la Lombardie). L'ennemi est quatre » fois plus nombreux que nous, nous en acquerrons plus de gloire, etc. »

C

Bonaparte n'était encore que simple officier dans le premier régiment d'artillerie, lorsqu'il fut envoyé à Toulon. Ce fut au siège de cette ville, qu'il commença à faire entrevoir ce qu'il serait un jour. Un représentant du peuple ayant condamné le placement d'une batterie, il se permit de lui dire : Mélez-vous de votre métier de repré sentant, et laissez-moi faire le mien d'artilleur; cette batterie restera là et je réponds du succès sur ma tête. Cette fermeté de Bonaparte pouvait lui coûter cher, sans la modération de celui à qui il fit cette réponse.

Actif et plein d'ardeur pour

le tra

vail, une grande partie de la nuit est

employée à compenser la brièveté du jour. Etant à Nice, où il se rendit après la prise de Toulon, un de ses amis alla le trouver au milieu de la nuit, pour quelques renseignemens urgens. Quelle fut sa surprise de le trouver tout habillé, occcupé à travailler au milieu d'une foule de plans, de cartes, de livres ouverts. Vous n'êtes donc pas encore Couché! je suis déjà levé,

couché.

-

au contraire.- Comment?- Oui, quand j'ai dormi deux ou trois heures, c'est bien assez.

Le 20 floréal de l'an 4, après une suite continuelle de victoires et de succès non interrompus, Bonaparte passa le Pô avec son armée triomphante, et donna à Lodi de nouvelles preuves de son ardent courage. La bataille s'engage, et le 22 il passe pont sous la mitraille de l'ennemi, ainsi que celui

le

de la rivière de l'Adda, en présence du général Beaulieu, qui s'enfuit avec son armée à travers les états de Venise. Le succès de cette bataille fut dû à la célérité de l'exécution. Bonaparte s'en explique lui-même dans la lettre qu'il écrivit au directoire à ce sujet : << Si nous n'avons perdu que peu de » monde, nous le devons à la promp»titude de l'exécution et à l'effet su» bit qu'ont produit sur l'armée enne>> mie la masse et les feux redoutables » de notre invincible colonne ».

Le 16 messidor de la même année, Bonaparte défit les Autrichiens à Salo, Lonado et Castiglione. Le lendemain, 4000 Autrichiens, avec une cavalerie et une artillerie formidables, viennent à Lonado sommer Bonaparte de se rendre; il n'avait avec lui que 1200

hommes. Ce fut dans cette occasion qu'il fit preuve de cette présence admirable, et de cette sagacité profonde qui voient le danger, et qui calculent rapidement les moyens de l'éviter, et d'en faire tourner heureusement les résultats à son avantage.,

Le parlementaire ennemi fut introduit les yeux bandés. Cet officier déclare que la gauche de l'armée française est cernée, et que son général demande si les Français veulent se rendre. Bonaparte lui répondit : « Allez >> dire à votre général, que s'il a voulu > insulter l'armée française, je suis ici; » que c'est lui-même et son corps qui » sont prisonniers; qu'il a une de ses > colonnes coupée par nos troupes à » Salo, et par le passage de Brescia » à Trente; que si dans huit minutes >> il n'a pas mis bas les armes, que s'il » fait tirer un seul coup de fusil, je

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