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» première qualité du bon soldat. Je >> sais qu'il vous était dû, il

y a huit » jours, huit mois de prêt, et que ce» pendant il n'y a pas eu une seule > plainte. Pour preuve de ma satisfac» tion de la bonne conduite de la 22°. » demi-brigade, à la première affaire, >> elle marchera à la tête de l'avant» garde ».

La générosité de Bonaparte trouva un contraste frappant dans la conduite lâche du sénat hambourgeois, à l'égard des deux irlandais Napper-Tandy et Blackwel, naturalisés français, au service de la république, détenus dans les cachots du Luxembourg. Ils écrivent qu'ils ont livré ces deux prisonniers à l'Angleterre, ne se croyant pas assez forts pour résister à ses menaces,

ni à celles de l'ambassadeur russe. Bonaparte leur répondit ainsi :

<< J'ai reçu votre lettre, messieurs: » elle ne vous justifie pas. Vous avez » violé l'hospitalité; cela ne fût pas › arrivé parmi les hordes les plus bar> bares du désert: vos concitoyens » vous le reprocheront à jamais. Les » deux infortunés que vous avez livrés, » meurent illustres; mais leur sang >> fera plus de mal à leurs persécu»teurs, que n'aurait pu le faire une

» armée ».

Le génie de Bonaparte prévit le désastre de notre flotte à Aboukir, Etant embarqué, il apprend que Nelson tient la mer avec quinze vaisseaux de ligne : il est rencontré par six bâtimens suédois, destinés pour Naples. Il fait venir les capitaines à son bord: les in

vite à le suivre pour ôter aux Anglais la connaissance de sa marche. Sur leurs représentations, que cette démarche serait préjudiciable à leurs intérêts, il les invite à entrer dans le port de Cagliari, en Sardaigne, et d'y rester quelques jours, pour lui donner le tems de faire route il n'exige que leur parole : d'honneur, qu'ils ont tenue.

Arrivé à Alexandrie, il écrit à l'amiral Brueys, le 18 messidor, « d'entrer >> sous vingt-quatre heures dans le »port de cette ville; et si son escadre >> ne pouvait pas y pénétrer, de dé>> charger promptement son artillerie >> et tout ce qui est destiné pour l'ar»mée de terre, et de se rendre à >> Corfou».

Bonaparte, apprenant le 9 thermi

dor, que l'amiral n'a pas suivi son avis, lui écrit une lettre pressante, par la

quelle il lui dit : « qu'il ne doit

pas

perdre une heure pour entrer à » Alexandrie, ou se rendre à Corfou».

L'amiral crut ne pouvoir opérer son débarquement devant la porte d'Alexandrie, sur des rochers où plusieurs vaisseaux avaient déjà perdu leurs ancres; il gagne Aboukir, qui offrait un bon mouillage, et là il perdit sa flotte. Cet amiral paya de sa vie, ou sa faute, ou l'impossibilité de n'avoir pu suivre l'avis de Bonaparte.

C'est ici le lieu de transcrire quelques phrases de la lettre de Bonaparte sur cet évènement; lettre dans laquelle, en déployant un caractère grand et sublime, il fit apercevoir les fautes de l'amiral Brueys.

<< Il me paraît que l'amiral Brueys » n'a point voulu se rendre à Corfou, >> avant qu'il eût été certain de ne

pouvoir pas entrer dans le port

› d'Alexandrie, et que l'armée, dont » il n'avait pas de nouvelles depuis long-tems, fût dans une position à > ne point avoir besoin de retraite. Si, » dans ce funeste évènement, il a fait » des fautes, il les a expiées par une >>> mort glorieuse.

>> Les destins ont voulu dans cette >> circonstance, comme dans tant d'au>> tres, prouver que s'ils nous accor»>dent une prépondérance sur le conti» nent, ils ont donné l'empire des >>mers à nos rivaux. Mais si grand que » soit ce revers, il ne peut être attri» bué à l'inconstance de la fortune ; » elle ne nous abandonne pas encore: >> bien loin de-là, elle nous a servi, » dans toute cette opération, au-delà » de ce qu'elle a jamais fait.

« Quand j'arrivai devant Alexan> drie, et que j'appris que les Anglais y

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