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César au milieu de ses triomphes : veni,

vidi, vici.

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Pour asservir le Tibre
Annibal employa seize ans,

Et pour le rendre libre
Bonaparte a mis deux printems.

Au commencement de l'an 5, le Milanais fut le théâtre de la valeur des Français, et l'Europe en contemplation admira le génie et la fortune de Bonaparte. L'ennemi, en forces supérieures, attaqua, sous Arcole, l'armée française: son feu donna la mort à plusieurs généraux. Le général Augereau saisit un drapeau, et le porta au-delà du pont, sous le feu de l'ennemi. Son héroïsme émut le cœur des Français; ils balancèrent cependant à courir de nouveaux hasards. Bonaparte paraît; il demande aux soldats s'ils étaient toujours les vainqueurs de Lodi. Il vole

rejoindre Augereau avec un drapeau à la main. La troupe le suivit avec enthousiasme, et bientôt la victoire donna une nouvelle preuve de son attachement aux drapeaux français.

posa

pro

Après cette longue et sanglante bataille, Bonaparte, dans la nuit, déguisé en simple officier, alla parcourir le camp. Il y trouva une sentinelle fondément assoupie, la tête appuyée sur la crosse de son fusil, Aussitôt il la prit, la doucement à terre, s'empara de son fusil, fit la faction pendant deux heures, au bout desquelles on vint la relever. Le soldat se réveille. Quelle est sa surprise! un jeune officier fait la faction à sa place! Sa frayeur est au comble; mais elle redouble, lorsqu'observant attentivement l'officier, il reconnaît le général

en chef. Bonaparte! s'écria -t-il, je Non, lui répond le gé

suis perdu!

néral avec douceur; rassure-toi, mon camarade; après tant de fatigues, il est bien permis à un brave comme toi de s'endormir; mais une autrefois, choisis mieux ton tems.

Bonaparte, admirateur né des vertus militaires, fut vivement affligé de la mort du général Hoche, qu'il apprit à l'armée d'Italie. Il promit mille sequins à celui qui ferait une ode en l'honneur du pacificateur de la Vendée. Un nommé Camille lui adressa les vers suivans :

Tu veux payer des vers pour Hoche,
Jeune héros, demande-les pour toi :
On te les fera, sur ma foi,

Sans que tu fouilles dans ta poche (1).

(1) Il y a plus de bonne intention dans ce dernier vers, que de poésię.

çaise;

Les préliminaires de la paix avec l'empereur d'Allemagne, furent signés le 29 germinal an 5, par le général Bonaparte pour la république franle major- général Morvelds, le baron de Saint-Vincent et le marquis de Galo au nom de l'empereur. Ce souverain envoya au héros de l'Italie trois des principaux seigneurs de sa cour, pour lui servir d'ôtages. Bonaparte les reçut avec distinction, les invita à dîner, et au dessert il leur dit: Messieurs, vous êtes libres. Allez dire à votre maî

tre, que si sa parole impériale a besoin de gages, vous ne pouvez pas m'en servir; et que vous ne devez pas m'en servir, si elle n'en a pas besoin.

Une dame se trouvant un jour à dîner avec Bonaparte après ses premières campagnes d'Italie, se monta

au ton de la poésie épique, lyrique, dramatique, et fatigua le héros d'élo

ges sans mesure. Que peut-on être dans le monde, s'écria-t-elle avec enthousiasme, quand on n'est pas le général BONAPARTE? Il lui répondit: Madame, on peut être une bonne mère de famille.

Ce qui dans toute autre occasion, et sous un autre commandement, serait un motif de découragement pour le soldat, devient sous la conduite de Bonaparte un stimulant: il élève les siens à la grandeur de son âme. Satisfait de la conduite de la 22o. demibrigade, dans sa seconde campagne d'Italie, il lui écrit:

« Voilà deux ans que vous passez sur les montagnes, souvent privés » de tout, et vous êtes toujours à vo>tre devoir, sans murmurer: c'est la

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