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tra que des délits actuels. Les puissan ces continentales de l'Europe forment le même vœu que le gouvernement français; elles désirent avec lui que les instrumens de trouble disparaissent à jamais ».

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Lors du dernier complot formé contre les jours de Bonaparte, une femme s'étonnait de ces attentats réitérés contre lui, à qui la France devait son safut, remarquait-elle, tandis qu'aucun complot n'avait été formé contre Robespierre, quand ce monstre s'abreuvait de sang, et couvrait d'échafauds la France en deuil. « Madame, lui répondit quelqu'un, rien n'est plus facile à expliquer. Robespierre, en égorgeant les Français, en vouant la France à la destruction, servait le gouvernement anglais. Plus il faisait de mal, mieux les vues du cabinet de Londres étaient

remplies: il n'était donc pas surprenant qu'on n'eût fait sur sa vie aucune entreprise ».

L'institut national, présenté à Bonaparte lors de la conspiration anglaise, découverte en l'an 12, s'exprima, par l'organe de son président, dans les termes suivans :

« Le gouvernement anglais pouvait, en frappant un seule tête, frapper la république entière.

» Veuve du héros qui l'a sauvée, la patrie voyait renaître tous ses malheurs.

» Nous perdions en vous la garantie du repos de nos familles, de la paix de nos cités, de la gloire de nos armées, du salut de notre pays.

» Des sociétés savantes et littéraires à peines renaissantes, des collèges à

peine ouverts, des écoles à peine établies, pleuraient leur fondateur.

»Les élèves de Saint-Cyr, de Compiègne, de Fontainebleau, de nos nombreux lycées redevenaient orphelins.

» Le génie de la France vous a préservé. Heureux de lui devoir votre salut, l'institut national lui rend grâces encore de ce que vous n'avez pas eu, de ce que vous n'aurez jamais à redouter des conspirations conçues en France et par des Français. Les complots qui -vous menaçaient êtaient tramés sur un territoire étranger, par les éternels ennemis des Français et de la France.

» Ceux qui ont voulu les servir, les seconder, en profiter, égaux devant la justice qui les a saisis, seront égaux devant la loi qui les jugera; et les Anglais qui n'ont pu vous atteindre de leurs poignards impuissans, tremble

ront bientôt devant votre épée victorieuse.

>> Pourquoi faut-il que cette pensée nous ramène à celle d'un autre danger

pour votre personne, et au sentiment d'une crainte nouvelle ?

>> Il est permis de l'exprimer, quand la France entière la partage; quand ces bataillons intrépides, cette garde fidèle, ces braves de toutes les armes, que leurs propres périls n'ont jamais émus, frémissent à l'idée des vôtres.

» Ah! du moins n'oubliez jamais que la grande nation vous a remis le dépôt de ses destinées. Secondez, par une prudence que nous implorons, les vœux de la France et les nôtres; secondez la Providence qui veille sur vous, et qui veut que, pour la paix du monde, vos institutions protégées, perfectionnées par vous-même, deviennent immortelles comme votre glaire ».

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En remerciant l'institut, Bonaparte dit cette phrase remarquable: Il y a~ des orages qui servent à affermir les racines d'un gouvernement.

Il fit ensuite des questions à plusieurs membres de l'institut sur les travaux dont s'occupaient les différentes classes. Il recommanda sur-tout les travaux littéraires qui peuvent prendre un caractère national, en contribuant à maintenir et à augmenter l'influence de notre langue en Europe.

Cette liberté d'esprit, qui permet au chef du gouvernement de s'occuper des détails littéraires, au milieu des grands intérêts qui absorbent l'attention publique, ne peut appartenir qu'à un caractère au-dessus de toutes les circonstances. C'est à Bonaparte sur-tout qu'on peut appliquer ce beau vers de Lucain :

Nil actum reputans, si quid superesset agendum.

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