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qui, selon l'affirmation du géographe Schomburgk, se trouvent compris dans les limites qu'il lui a semblé devoir donner à la Guyane Hollandaise.

« Ce fut d'après les travaux et cartes de ce géographe que le Gouvernement de Sa Majesté Britannique a affermi son prétendu droit à des territoires toujours considérés comme nôtres, alléguant des titres de propriété et invoquant des traités, sans présenter des documents qui fissent foi de cette propriété, traités ne contenant pas un mot qui se référât aux limites de la Guyane Hollandaise.

« Cette discussion a eu lieu à cause de l'expulsion de Pirara, en 1838. du missionnaire Youd, qui y avait établi une mission de catéchèse des Indiens Macusis, affaire sans importance, très fréquente sur les frontières, de laquelle, cependant, le Gouvernement de Sa Majesté s'est prévalu pour ses prétentions exagérées.

Le Gouvernement de Sa Majesté Britannique a alors réclamé à son tour l'évacuation du territoire du Pirara, comme appartenant de droit à la tribu des Indiens Macusis, en qualité de premiers occupants indépendants et sous la protection de Sa Majesté Britannique.

Il résulta de tout cela qu'après les événements de 1841 et 1842, on a considéré comme nullius jurisdictionis le territoire du Pirara; et cette question qui est aujourd'hui pendante doit être résolue d'urgence, après l'élucidation de la question de droit et de convenance; pour qu'on la termine d'une manière satisfaisante, Sa Majesté a résolu d'ordonner que la Section des Affaires Étrangères, en conclusion de cette appréciation, définît les instructions que l'on doit donner au Plénipotentiaire qui devra être désigné pour être chargé des négociations respectives avec le Gouvernement de Sa Majesté Britannique.

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Afin de procéder avec la clarté et la déduction qu'exigent de semblables sujets, la Section trouve convenable de présenter un résumé historique des questions survenues sur cette partie des frontières de l'Empire et de l'état où en est restée la dernière qui a été soulevée. Elle commencera donc comme suit :

PREMIÈRE PARTIE

RÉSUMÉ HISTORIQUE DES QUESTIONS SUSCITÉES SUR CETTE FRONTIÈRE

Le Rio Branco, comme l'on peut voir d'une manière détaillée dans l'intéressante Relation géographique et historique du Rio Branco de l'Amérique

Portugaise, écrite par l'auditeur (ouvidor) de la Capitainerie de S. José do Rio Negro, le bachelier Francisco Xavier R. de Sampaio, parue dans la Revue trimestrielle d'histoire et de géographie de l'Institut historique et géographique du Brésil, 2o série, tome VI, n° 18, page 200, a été découvert en 1670 ou 1671, par des Portugais, qui ont commencé à l'explorer, à l'utiliser et à y fonder des établissements. En 1725, les Carmélites ont commencé à y faire une mission.

Un mémoire intitulé: Informations géographiques de la Capitainerie du Rio Negro sur le fleuve des Amazones, dédié à D. Pedro Ier par le chanoine André Fernandes de Souza, et qui est imprimé dans le tome III, 2° série, page 411 de la revue précitée, énumère les hameaux qu'il y eut sur le Rio Branco, et qui étaient, outre le Fort Saint-Joaquim, Santa-Maria Nova, Carmo, SantaMaria Velha, S. Felippe, Conceição et le Fort Santa-Rosa. Le chanoine André Fernandes ajoute « qu'il n'existe plus que Carmo et Santa-Maria Nova avec une très petite population ». Les autres ont disparu en 1788. Il est arrivé à la connaissance de la Section que notre population au Rio Branco est en décadence progressive, ce qui a lieu sur presque toutes les frontières de l'Empire. Ce n'est pas ici la place de chercher les causes, d'ailleurs évidentes, d'un semblable phénomène.

La Relation géographique historique de Ribeiro de Sampaio, précitée, et le Dictionnaire topographique, historique, descriptif du district du HautAmazone, du capitaine-lieutenant Araujo Amazonas, dans les articles “Rio Negro et "Rio Branco" racontent les tentatives que firent les Espagnols pour s'introduire dans le bassin supérieur du Rio Branco. Ces tentatives et le passage de quelques Hollandais, qui par le fleuve Essequibo vinrent de Surinam jusqu'au Rio Branco, déterminèrent le Gouvernement portugais à fonder, par Ordre Royal du 15 novembre 1752, transcrit dans le tome IV de la revue, déjà nommée, de l'Institut historique, page 501, le Fort Saint-Joaquim à l'embouchure de la rivière Tacutú, en stipulant encore, par Ordre Royal de 1775, qu'il y fût établi une croisière de canots rapides et armés pour l'observation par le Rio Branco.

En effet, en 1775, les Espagnols y firent une invasion et établirent deux postes militaires dénommés Santa-Rosa et S. João Baptista, le premier sur la rive gauche de la rivière Uraricapará, et le second à Cayacaya ou Cadacada, au confluent de cette rivière avec l'Uraricuera, d'après la carte de Gama Lobo de Almada. Les Portugais expulsèrent les Espagnols de ces établissements, et l'armement du Fort Saint-Joaquim, qu'on terminait alors, se trouva renforcé par l'artillerie que l'on y prit.

Ces événements ont donné lieu à une discussion entre le Gouverneur de la Guyane Espagnole et les Portugais du Rio Negro sur le droit au territoire en question; cette discussion se trouve insérée dans l'écrit précité de l'auditeur (ouvidor) Ribeiro de Sampaio, et dans la description relative au Rio Branco et son territoire, envoyée au colonel Manoel da Gama Lobo de Almada.

On exigeait de la part du Gouverneur Espagnol que "les Portugais se retirant des établissements qu'ils ont dans le Maho (ils appelaient ainsi le

Tacutú) et dans le Parime, on fixe des limites, sans préjudice pour nous, de l'embouchure dudit Maho vers le bas, comme il y en a dans la frontière du Rio Negro, etc. ", c'est-à-dire qu'ils voulaient posséder le haut du Rio Branco.

Mais il faut observer que ces invasions espagnoles venaient du côté de l'ouest de l'Orénoque, et par les rivières Paragua, Paragumusi et Uraricapará, du côté des hameaux espagnols Saint-Vincent et Guirior, et des versants de la chaîne de montagnes Pacaraima, du côté de l'Orénoque. Les questions dernièrement soulevées, à propos du Pirara et du Rupunuri, sont relatives au côté opposé et à des territoires avec lesquels l'Espagne ne confinait pas, mais bien la Hollande. La preuve s'en trouve dans les expressions de l'Ordre Royal du 14 novembre 1752, qui fit établir le Fort Saint-Joaquim, " ayant été moi-même informé que par le fleuve Essequibo ont passé quelques Hollandais des terres du Surinam au Rio Branco, qui appartient à mes domaines, etc. ". On le prouve encore par le voyage que fit, en 1739, le chirurgien Nicolas Hortsmann, natif de Hildesheim, cité par Humboldt. On le prouve finalement par le voyage que fit à Surinam, en 1798, le porte-enseigne Francisco José Rodrigues Barata, et qui se trouve dans le tome 1er de la 2° série de la Revue de l'Institut Historique. Il est descendu par les rivières Branco, Tacutú, Saraurú et Rupunuri pour entrer dans l'Essequibo. Il passa du Brésil au territoire de la Hollande, alors occupé par les Anglais.

La Section n'a pu recueillir aucune information sur des prétentions de la Hollande du côté du Pirara et du Rupunuri, lorsqu'elle possédait les colonies de Berbice, Demerara et Essequibo, cédées plus tard à l'Angleterre.

Ces parages étaient tellement abandonnés que ce n'est pas étonnant qu'il n'y eut guère d'usurpations et de conflits, auxquels la présence très rare d'un individu ne pouvait donner lieu.

Le Dr. Joaquim Caetano da Silva, Chargé d'Affaires du Brésil en Hollande, de conformité avec ses instructions, a tâché d'obtenir du Gouvernement Hollandais des éclaircissements sur les limites de la Guyane Hollandaise, à l'époque de sa plus grande étendue, et actuellement. Le ministre des Affaires Etrangères de la Hollande, M. Nijevelt, a répondu par une Note datée du 5 décembre 1852, en donnant quelques éclarcissements quant aux limites du nord, de l'est et de l'ouest, qui nous importaient peu. Il est évident qu'il y a dans cette Note l'intention d'éviter des compromissions avec l'Angleterre, et de ne rien affirmer qui ne soit positif et puisse nous servir. Quant au point principal, les frontières méridionales, il ajoute :

"L'on ne se trouve pas à même d'indiquer pour le moment avec précision les frontières méridionales de Surinam. Les Pays-Bas, en se réservant des droits légitimes sur une étendue plus grande et plus avancée dans l'intérieur que celle qui, jusqu'ici, paraît avoir été défrichée, ou cultivée, ont jugé, sous l'empire des circonstances passées et existantes, la délimitation précise de ce territoire moins urgente.

M. Nijevelt ne dit rien sur les limites méridionales des colonies de l'Esse-"

quibo, Demerara et Berbice, au temps où elles appartenaient à la Hollande. Il a envoyé, cependant, au Dr. Joaquim Caetano da Silva, une carte, de laquelle la Section s'occupera ailleurs.

Tout le territoire qui forme aujourd'hui le district d'Upata de la province de Guyane de la République de Venezuela, limité par la chaîne de montagnes Pacaraima et montagnes Maracapaus jusqu'à l'Essequibo, était considéré comme espagnol, et ce territoire est encore réclamé par le Venezuela, comme l'on voit d'après l'atlas de Codazzi. Cela étant, nous limiterions avec le Venezuela par cette ligne. Mais, d'après la carte de Schomburgk, une grande partie de ce territoire est anglaise; il nomme l'endroit « an old Dutch post »>, aux bords du Cuyuni, près du Tapurá, et il prolonge les possessions anglaises encore à l'ouest du mont Roraima.

Le traité préliminaire de limites entre les Couronnes de Portugal et d'Espagne du 11 octobre 1777, à l'article 12, ordonnait, en ce qui concerne les points dont s'occupe la Section, ce qui suit :

"La frontière continuera en remontant le cours à partir de ladite embouchure, la plus occidentale de l'Iapurá, et par le milieu de cette rivière, jusqu'au point où peuvent rester protégés les établissements portugais des rives de ladite rivière Iapurá et du Negro, ainsi que la communication ou canal dont se servaient les mêmes Portugais, entre ces deux rivières, lorsque l'on a signé le traité de limites du 13 janvier 1750, d'après son sens littéral, etc..., les personnes que l'on nommera pour l'exécution de ce traité signaleront ces limites, en cherchant les lagunes et les rivières qui se joignent à l'Iapurá et au Negro, et s'approchant le plus de la direction du nord; et elles y fixeront les points que la navigation ne devra pas dépasser, et l'usage que l'une ou l'autre nation en devra faire lorsque, en s'éloignant des rivières, on aurait besoin de continuer la frontière par les monts qui sont entre l'Orénoque et le Maragnon ou Amazone : en dirigeant aussi la ligne de limites, le plus possible, vers le nord, sans faire attention au plus ou moins de terrain qui reste à l'une ou l'autre Couronne, pourvu qu'on obtienne le but formulé, jusqu'à ce qu'on termine ladite ligne où finissent les domaines des deux monarchies."

Ce traité ordonnait, donc, de continuer la frontière par les monts qui séparaient les eaux qui coulent vers l'Orénoque de celles qui vont vers l'Amazone, et cela jusqu'au point où finissent les domaines des deux monarchies.

La carte géographique du lieutenant-général D. Francisco Requeña « de la plus grande partie de l'Amérique Méridionale qui contient les points par où l'on doit tracer la ligne de séparation des domaines de l'Espagne et du Portugal »>, datée de 1796, est très inexacte quant à ces parages; elle montre une grande étendue de territoire espagnol entre la Guyane Hollandaise et le Brésil, territoire qui se trouve au nord de la chaîne indiquée par la ligne Z, et qui devait séparer les domaines des deux Couronnes. Cette ligne

est ainsi signalée dans ladite 'carte "ZZZ: ligne de division allant par le sommet des monts entre l'Orénoque et l'Amazone jusqu'où finissent les domaines des deux monarchies, dans les colonies françaises de Cayenne. Cette carte ne donne pas le Rupunuri.

S'il en était ainsi, le Brésil viendrait à confiner seulement avec des terres espagnoles jusqu'au point où commence le territoire de la Guyane Française. Nous n'aurions aucun litige avec l'Angleterre ; seule la Hollande aurait à nous séparer de l'Espagne, et aujourd'hui du Venezuela et de la France, pour compléter notre ligne de limites, au nord.

Cette étrange prétention de Requeña n'a jamais eu un caractère sérieux, même parce que l'Angleterre, la Hollande, voire la France, pouvaient protester, et ne fut jamais adoptée par le Venezuela, dont les prétentions sont plus modestes dans l'affaire qu'il a avec l'Angleterre, comme l'on voit d'après l'atlas de Codazzi.

Comme l'on peut voir dans l'Histoire des Démarcations de limites en Amérique, entre les domaines de l'Espagne et du Portugal, n° 78, composée par Dom Vicente Aguilar y Jurado et par le général de brigade Dom Francisco Requeña, pour accompagner la carte précitée, laquelle se trouve, dans le volume III de la Bibliothèque du Commerce de la Plata, et dans l'excellent article « Rio Negro » du Dictionnaire topographique et historique du lieutenant-capitaine Araujo Amazonas, la commission espagnole et portugaise de démarcation pour le traité de 1777, n'arriva pas au Rio Negro et ne réussit pas à faire les reconnaissances nécessaires pour tracer cette ligne Z par les chaînes de montagnes qui séparent les eaux qui vont à l'Orénoque et à l'Océan, de celles de l'Amazone, jusqu'où finissent les domaines des deux monarchies.

Les maladies, la continuelle mésintelligence des commissaires des deux nations, provenant en partie de l'excès des prétentions des deux côtés, paralysèrent leurs travaux. Les mêmes commissaires ont fait connaître l'événement à leurs Gouvernements, et l'Espagnol Requeña s'est retiré à Maynas, où il était gouverneur. Les doutes élevés n'ont pas eu de solution, et la commission ne s'est plus réunie.

Ainsi, la partie de la frontière dont cette Section s'occupe dans ce rapport, n'a pas été explorée, reconnue et démarquée par la même commission.

Quoique les commissaires de démarcation, portugais et espagnols, aient interrompu les travaux qu'ils accomplissaient ensemble, les Portugais ont continué à faire tout seuls des explorations qui pussent servir de base à la démarcation, quelques-unes étant spécialement ordonnées par le Gouvernement portugais et d'autres par les gouverneurs du Pará.

La Section s'occupera ailleurs de ces importants travaux.

Le territoire à travers lequel devait passer la frontière de la Guyane Hollandaise était tellement désert et inconnu, qu'aucun conflit ne s'est élevé de ce côté avec la Hollande. Après que les colonies de l'Essequibo, Demerara et Berbice furent possessions anglaises, l'ambition de l'Angleterre voulut les étendre au détriment du Brésil et du Venezuela, comme l'on verra par la suite.

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