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» et cela a occasionné la mort de beaucoup de Mu-
>> sulmans. Mais la main bienfaisante et invisible
» de Dieu est venue bientôt appaiser la sédition, et
» par notre intercession auprès du général en chef
» Bonaparte, il a empêché les troupes de brûler la
» ville et de la piller, car il est plein de sagesse,
>> bienfaisant et misécordieux envers les musul-

» mans.

>> Gardez-vous donc d'exciter le désordre...... » N'écoutez point les conseils des méchans et les » propos des séditieux; ne soyez point du nombre » de ces insensés malheureux qui ne savent point prévoir les conséquences: rappelez-vous que Dieu » donne l'Empire à qui il veut, et ordonne ce qu'il » lui plaît. »

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Les cheikhs du Caire dirent également dans une proclamation au peuple d'Egypte.

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..... Sachez qu'Ibrahim-Bey et Mourad-Bey » ont répandu dans toute l'Egypte des écrits ten»dant à exciter le peuple à la révolte, et ils ont >> fait entendre frauduleusement et malignement que » ces écrits viennent de S. M. I. et de quelques» uns de ses visirs..... En effet, s'il étoit vrai que >> ces écrits vinssent de la part de S. M. I., le sultan » des sultans, nous les aurions vu apporter au>>thentiquement par ses Agas.

» Nous vous invitons, habitans de l'Egypte, à

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>>ne point vous livrer à des projets de désordre, » de sédition, de révolte......

>> Cessez enfin de fonder vos espérances sur » Ibrahim et Mourad, et mettez toute votre con>>> fiance en celui qui dispense à son gré les Empires, » et qui a créé les humains. Le plus religieux des

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prophètes a dit : La sédition est endormie, mau» dit soit celui qui la réveillera. »

Les malheurs de la révolte du Caire déterminérent le général en chef à faire entourer la ville de forts qui pussent, par la suite, la punir plus terriblement encore si elle tentoit de se soulever.

On construisit une tour sur un des monticules de sable entre Boulack et le Caire. Cette tour fut appelée Carmin, du nom d'un adjudant-général qui, venant de France, et poursuivi par les Anglais, débarqua à la tour des Arabes, et fut assassiné par eux. Plus loin, en suivant les murailles de la ville, au nord-est, on fortifia une espèce de château qui dominoit une partie du Caire. C'est de ce côté qu'avoit été tué l'infortuné Sulkowski: le fort garda

son nom.

On éleva des murailles sur la montagne qu'avoit occupée le général Daumartin pendant la révolte, et le nom du fort Dupuis rappela tout à la fois et la perte de ce général et la vengeance qu'on en avoit

tirée.

La citadelle fut mise en état, et l'on détruisit les baraques qui en obstruoient l'entrée, pour la rendre plus militaire.

L'aqueduc entre le vieux Caire et le Caire fut également pourvu de canons.

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Sur l'élévation, entre la maison Ibrahim-Bey et l'Institut, on construisit un nouveau fort qui fut appelé le fort de l'Institut; enfin, entre Boulack et le Caire, à la gauche de la tour Carmin, on traça une route militaire et une chaussée, pour pouvoir communiquer avec la ferme d'Ibrahim et avec Boulack la chaussée fut bordée de deux fossés. On fit une grande entrée à la place de Lesbékich, afin d'avoir toujours un débouché sûr et facile. Gizeh fut également entourée de murailles; un pont volant servoit aux communications entre cette place et l'île de Rhoda, et un pont de bateaux traversoit la seconde branche du Nil, à la ferme d'Ibrahim-Bey, où l'on avoit en même-temps établi un hôpital.

Peu de jours après ces événemens, le général Bon partit pour Suez avec un fort détachement et deux pièces de canon. Il traversa le désert avec des peines infinies, et arriva à Suez le 17 brumaire (7 novembre).

Cependant les Arabes de Derne avoient paru dans les environs de Gizeh; le général Dumas reçut ordre de les poursuivre. Je partis avec lui et

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un détachement de cavalerie, J'espérois dans cette course approcher les Pyramides et visiter ces monumens qui ont vu et verront sûrement encore bien des empires et des siècles se succéder. Nous passâmes le Nil à Rhoda, pour venir coucher à Gizeh.

Nous en sortîmes à la pointe du jour, et nous parcourûmes tous les villages qui sont sur la lisière du désert, et où nous pouvions supposer que les Arabes se fussent retirés. Nous ne les trouvâmes point, quoique le général Dumas eût partagé sa cavalerie en deux pelotons, pour mieux les rencontrer. Nous vinmes jusqu'aux Pyramides, où nous fîmes une halte si courte que j'eus à peine le temps de contempler ces masses de pierres étonnantes et justement célèbres. J'en fis le tour, et donnai un coupd'œil, en passant, au sphinx et aux excavations chargées d'hieroglyphes.

Nous nous dirigeâmes après, en suivant les confins du désert, sur un village où nous bivaquâmes la nuit. Comme on peut le croire, les habitans nous nourrissoient toujours, ainsi que nos chevaux. Je faisois faire par le Cheikh-el-Beleht une distribution de galettes, de moutons aux hommes, et de paille et d'orge aux chevaux. Ces vivres tardoient à arriver; je m'en plaignis au général il étoit violent; il me dit : : » Allez » trouver le Cheikh : amenez-le moi, et s'il ne

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» veut pas venir, tuez-le. » J'annonçai au Cheikh que j'avois ordre de le tuer, s'il ne me suivoit pas ; et il me suivit. Si, dans tous les pays où nous avons porté nos armes victorieusés, nous eussions montré un peu plus de douceur, un peu moins d'avidité, le nom Français y seroit sans doute aussi chéri qu'il y est admiré et redouté.

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Le lendemain nous continuâmes notre course jusqu'aux Pyramides de Sakkara, bien plus petites que les autres, et d'une forme particulière. Je ne pus m'y arrêter non plus, à mon grand regret, et nous revînmes par le désert, sur les grandes Pyramides. Il nous paroissoit assez extraordinaire de ne pouvoir point découvrir les traces de cette tribu qui nous promenoit si long-temps; enfin l'aide-de-camp Beaumont, qui nous précédoit de quelques pas, tira un coup de pistolet : nous accourûmes, et vîmes dans une petite vallée à nos pieds une soixantaine d'Arabes tous habillés de blanc. Ils étoient accroupis, et fumoient; ils prirent tranquillement le petit galop, se jetant dans l'immensité du désert: nous ne pûmes les atteindre. Leur costume étoit charmant; leurs habits blancs se dessinoient sur leurs chevaux, et leur donnoient un air singulier qui nous frappa tous. Ils ne fuyoient que ce qu'il falloit pour ne point rester à la portée de nos armes à feu. Si nous nous arrêtions, ils nous imitoient, et ne

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