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Après cette bataille qui ouvroit l'Egypte toute entière aux Anglais, le général Menou, toujours confiant dans les promesses de Bonaparte, ne songea plus qu'à défendre Alexandrie, pour attendre les secours que devoit lui apporter l'escadre de l'amiral Gantheaume. Le général Hutchinson, qui remplaça Abercromby, laissa devant la place un corps considérable pour la bloquer et en commencer le siége (1).

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Le fort d'Aboukir s'étoit rendu (2) depuis longtemps: Rosette, attaqué par un corps anglo-ture sous les ordres du colonel Spencer, fut bientôt

tués ou blessés. Les Anglais n'en comptent que I 500 pour leur part. Il ne revint pas le quart de la cavalerie du général Roize.

Abercromby avoit amené d'Angleterre 15,000 hommes d'infanterie et cavalerie, et, en supposant qu'il eût perdu du monde dans sa traversée et aux affaires qui précédèrent la bataille d'Alexandrie, sa force devoit être au moins la même, parce qu'il comptoit dans ses rangs toutes les garnisons de l'escadre.

(1) Les Anglais se retranchèrent dans leur position, non-seulement par une belle ligne d'ouvrages, mais encore par des saignées faites au lac pour défendre leur gauche. Les inondations produites par ces saignées abondantes, rompirent toutes les communications entre Alexandrie et Rhamaniéh.

(2) Le 27 ventose (18 mars).

pris (1), et le général Hutchinson, instruit du mouvement que faisoit le Grand Visir du côté de Ja Syrie, se rendit sur les bords du Nil, pour appuyer son mouvement en marchant de concert avec lui sur le Caire. Il rencontra à Rhamaniéh (2) la division commandée par le général La Grange, et la força à la retraite. Le général La Grange se replia en toute hâte sur Gizéb; Hutchinson le suivit avec lenteur, prenant dans sa route différens convois qui tombèrent dans ses patrouilles, ou au pouvoir de la flotille qui remontoit le Nil (3).

Le Grand Visir, instruit de l'arrivée et des succès de l'armée britannique (4), crut pouvoir sans danger se mettre en marche pour l'Egypte. Il étoit d'ailleurs accompagné de plusieurs officiers anglais qui le dirigeoient d'après les instructions d'Abercromby (5). Tahir Pacha, qui l'avoit rejoint avec

(1) Le 29 germinal (19 avril). Hutchinson y arriva le 3 floréal (23 avril ).

(2) Le 19 floréal ( 9 mai ).

(3) Un détachement de 600 hommes, tant infanterie que cavalerie et dromadaires, escortant, avec une pièce d'artillerie, un convoi de 500 chameaux, sous les ordres du colonel Chevalier, fut pris par la cavalerie anglaise, aux ordres du brigadier-général Doyle.

(4) Il étoit encore à Ghazah le 29 ventose (20 mars). (5) Le major Halloway ne quittoit point le Grand

mille hommes de cavalerie asiatique et mille Arabes, forma l'avant-garde de son armée. Djezzar, bien malgré lui, fut obligé de fournir un fort contingent à l'armée turque, dont la force s'élevoit à près de 15,000 hommes d'infanterie, et 12,000 de cavalerie, tous ses détachemens compris. Youssef Pacha, qu'une campagne aussi longue, aussi pénible, fatiguoit à l'excès, arriva à El-A'rich, où il fit une halte de deux jours. Tahir Pacha, qui éclairoit la route avec sa cavalerie, gagna Cathieh, et de là Salêhiéh, sans rencontrer aucun obstacle; tous ces points avoient été abandonnés. Le général Belliard en apprenant la bataille d'Alexandrie n'avoit pas perdu un instant pour concentrer toutes ses forces (1). Il avoit rappelé à cet effet toutes ses garnisons éloignées, et les détachemens de la HauteEgypte aux ordres du général Donzelot (2).

Le Suprême Visir (3) resta quelques jours à Salêhiéh et atteignit Belbéis (4), où il s'arrêta parce

Visir; d'autres officiers étoient placés auprès de Tahir Pacha et de Mohammed Pacha.

(1) Il apprit, le 4 germinal (25 mars), les résultats de la bataille du 30 ventose (21 mars).

(2) Il arriva au Caire le 16 germinal ( 6 avril ) avec ses troupes, fortes de 570 hommes.

(3) Il arriva à Saléhieh le 12 floréal (2 mai ). (4) Le 18 floréal (8 mai).

qu'il apprit que les Français étoient sortis du Caire pour venir au-devant de lui. Sa Hautesse détacha aussitôt Tahir Pacha avec trois mille hommes de cavalerie et trois pièces d'artillerie légère, en lui donnant l'ordre d'arrêter la marche des troupes françaises par tous les moyens possibles. Ces troupes étoient celles commandées par le général Belliard, et dont il est à propos d'examiner la po

sition.

Sans doute le général Menou, en s'éloignant du Caire, ne comptoit point sur les revers qu'il éprouva; sans doute en conservant aussi cette ville, centre de toutes les ressources et établissemens de l'armée, il vouloit inspirer tout à la fois de la crainte et de la confiance aux habitans, dont les vœux ardens appeloient leurs libérateurs. Il eût fallu dans le péril extrême où se trouvoit Menou, prendre une grande résolution qu'un grand capitaine seul pouvoit prendre, celle d'évacuer le Caire pour marcher sur la principale armée ennemie, au risque d'ètre obligé de faire une seconde fois le siége du Caire, et d'en chasser le Grand Visir qui étoit douter si les Anglais étoient battus. Menou préféra laisser le général Belliard, avec l'instruction importante de défendre le Caire et l'Egypte. Mais quels étoient les moyens de celui-ci et ceux de l'ennemi qu'il avoit à combattre?

peu

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Beiliard, avec les troupes réunies au renfort que

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lui amena le général Donzelot, de la Haute-Egypte, n'avoit pas quatre mille baïonnettes disponibles, et c'est avec ces forces qu'il devoit s'opposer à l'armée du Grand Visir, dont la moitié presqué étoit de la cavalerie, aux Anglais débarqués à Cosséir et à Suez (1), et à l'armée anglo-turque qui venoit sous les ordres de Hutchinson en remontant la rive gauche du Nil. On conviendra que la situation étoit critique dans un pays qui ne permettoit aucun moyen de retraite.

Mourad-Bey, toujours fidèle, descendoit le Nik, sur l'invitation que lui avoit faite le général Belliard, lorsqu'il fut attaqué de la peste, et y succomba le 2 floréal (22 avril), après trois jours de maladie. Ses compagnons de gloire et de malheurs, honorèrent sa valeur du plus bel hommage; ils brisèrent ses

(1) Le colonel Murray s'étoit emparé de Cosséir, le 27 floréal (17 mai) avec un détachement de la première division de Bombay, tandis que l'amiral Blancket, avec des forces amenées des Indes Orientales, effectuoit, vers la fin d'avril, un débarquement à Suez. Séparé de son escadre par la navigation difficile ei périlleuse de la Mer Rouge, il ne reçut les renforts qu'il attendoit qu'au commencement de mai, époque à Laquelle le joignit le général Baird et le colonel Wellesley. Ces troupes se montoient a près de 6000 hommes, dont une partie descen doit le Nil.

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