Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

>> voit arriver d'un moment à l'autre, que pour as» surer la communication avec Alexandrie.

» Le général Menou, qui s'étoit porté à Rosette, >> avoit eu l'ordre de se trouver, à la pointe du jour, » à l'extrémité de la barre de Rosette à Aboukir, au >> passage du lac Madié, pour canonner tout ce que » l'ennemi auroit dans le lac, et lui donner de l'inquiétude sur sa gauche.

>>

Mustapha Pacha avoit sa première ligne à une » demi-lieue en avant du fort d'Aboukir; environ >> mille hommes occupoient un mamelon de sable >> retranché à sa droite sur le bord de la mer, sou

tenu par un village, à trois cents toises, occupé >> par douze cents hommes et quatre pièces de canon. » Sa gauche étoit sur une montagne de sable; à » gauche de la presqu'île isolée, à six cents toises » de la première ligne, l'ennemi occupoit cette po» sition, qui étoit mal retranchée, pour couvrir le puits le plus abondant d'Aboukir. Quelques chaloupes canonnières paroissoient placées pour dé» fendre l'espace de cette position à la seconde ligne; » il y avoit deux mille hommes environ, et six piè» ces de canon.

» L'ennemi avoit sa seconde position en arrière » du village, à trois cents toises; son, centre étoit » établi à la redoute qu'il avoit élevée; sa droite » étoit placée derrière un retranchement prolongé

>>

depuis la redoute jusqu'à la mer, pendant l'es>> pace de cent cinquante toises; sa gauche, en » partant de la redoute vers la mer, occupoit des >> mamelons et la plage, qui se trouvoit à la fois sous » les feux de la redoute, et sous ceux des chaloupes » canonnières ; il avoit, dans cette seconde posi» tion, à peu près sept mille hommes et douze piè>> ces de canon. A cent cinquante toises derrière la redoute, se trouvoient le village d'Aboukir et le » fort, occupés ensemble par environ quinze cents >> hommes; quatre-vingts hommes à cheval formoient >> la suite du pacha, commandant en chef.

» L'escadre étoit mouillée à une demi-lieue dans » la rade.

» Après deux heures de marche, l'avant-garde se >> trouve en présence de l'ennemi; la fusillade s'en» gage avec les tirailleurs.

[ocr errors]

Bonaparte arrête les colonnes, et fait ses dispositions d'attaque.

[ocr errors]

Le général de brigade Destaing, avec ses trois » bataillons, marche pour enlever la hauteur de la » droite de l'ennemi, occupée par mille hommes. » En même temps un piquet de cavalerie a ordre de >> couper ce corps dans sa retraite sur le village. >>> La division Lannes se porte sur la montagne de »sable, à la gauche de la première ligne de l'en»nemi, où il avoit deux mille hommes et six pièces de canon; deux escadrons de cavalerie ont ordre

[ocr errors]

» d'observer et de couper ce corps dans sa retraité. >> Le reste de la cavalerie marche au centre.

» La division Lanusse reste en seconde ligne.

» Le général Destaing marche à l'ennemi au pas » de charge; celui-ci abandonne ses retranchemens, » et se retire sur le village; la cavalerie sabre les fuyards.

[ocr errors]

»Le corps sur lequel marchoit la division Lannes, » voyant que la droite de sa première ligne est forcée » de se replier, et que la cavaleric tourne sa posi»tion, veut se retirer après avoir tiré quelques >> coups de canon; deux escadrons de cavalerie et » un peloton de guides lui coupent la retraite, et » forcent à se noyer dans la mer ce corps de deux » mille hommes: aucun n'évite la mort; le comman>> dant des guides à cheval, Hercule, est blessé. >> Le corps du général Destaing marche sur le vil lage, centre de la seconde ligne de l'ennemi ; il le » tourne en même temps que le 32 de ligne l'atta de front. L'ennemi fait une vive résistance; »sa seconde ligne détache un corps considérable par >> sa gauche pour venir au secours du village : la ca» valerie le charge, le culbute et poursuit les fuyards, >> dont une grande partie se précipite dans la mer. >> Le village est emporté, l'ennemi est poursuivi jusqu'à la redoute, centre de la seconde position. >> Cette position étoit très-forte; la redoute étoit flanquée par un boyau qui fermoit à droite la pres

[ocr errors]

» que

>>

་་

» qu'île jusqu'à la mer. Un autre boyan se prolon»>geoit sur la gauche, mais à peu de distance de la

redoute; le reste de l'espace étoit occupé par l'en» nemi, qui étoit sur des mamelons de sable et dans >> des palmiers.

» Pendant que les troupes reprennent haleine, » on met des canons en position au village le long » de la mer; on bat la droite de l'ennemi et sa re» doute. Les bataillons du général Destaing for» moient, au village qu'ils venoient d'enlever, le » centre d'attaque en face de la redoute: ils ont or» dre d'attaquer.

» Le général Fugières reçoit l'ordre de former en » colonne le 18o de ligne, et de marcher le long de » la mer, pour enlever au pas de charge la droite » des Turcs. Le 32° qui occupoit la gauche du villa»ge, a l'ordre de tenir l'ennemi en échec, et de » soutenir le 18°.

» La cavalerie, qui formoit la droite de l'armée, >> attaque l'ennemi par sa gauche; elle le charge » avec impétuosité à plusieurs reprises: elle sabre » et force à se jeter dans la mer tout ce qui est de» vant elle; mais elle ne pouvoit rester au-delà de >>> la redoute, se trouvant entre son feu et celui des >> canonnières ennemies. Emportée par sa valeur » dans ce défilé de feux, elle se replioit aussitôt

qu'elle avoit chargé, et l'ennemi renvoyoit de nou>> velles forces sur les cadavres de ses premiers soldats.

A

» Cette obstination et ces obstacles ne font qu'ir» riter l'audace et la valeur de la cavalerie; elle s'é>> lance et charge jusques sur les fossés de la redoute » qu'elle dépasse : le colonel Duvivier est tué. L'ad

[ocr errors]

judant-général Roize, qui dirige les mouvemens » avec autant de sang-froid que de talent, le colonel » des guides à cheval, Bessières, l'adjudant-général Leturcq, sont à la tête des charges.

[ocr errors]

» L'artillerie de la cavalerie, celle des guides prennent position sous la mousqueterie ennemie, » et, par le feu de mitraille le plus vif, concouru>> rent puissamment au succès de la bataille.

>>

L'adjudant-général Leturcq juge qu'il faut un >> renfort d'infanterie; il vient rendre compte au

>>

général en chef, qui lui donne un bataillon du 75°; » il rejoint la cavalerie; son cheval est tué. Alors il se met à la tête de l'infanterie ; il vole du centre » à la gauche, pour rejoindre le 18°, qu'il voit en » marche pour attaquer les retranchemens de la » droite de l'ennemi.

>> Le 18 marche aux retranchemens : l'ennemi » sort en même-temps par sa droite; les têtes des >> colonnes se battent corps à corps. Les Turcs cher» chent à arracher les baïonnettes qui leur donnent » la mort; ils mettent le fusil en bandoulière, se » battent au sabre et au pistolet. Enfin le 18o arrive » jusqu'aux retranchemens; mais le feu de la redoute qui flanquoit du haut en bas le retranchement où

[ocr errors]
« ZurückWeiter »