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Comme Bonaparte avoit besoin de quelques pièces de siége pour battre les places fortes de la Syrie, il donna ordre au contre-amiral Pérée d'em→ barquer à Alexandrie des canons de gros calibre, et de venir sur la côte de Syrie, se mettre en commu→ nication avec l'armée. L'entreprise n'étoit pas facile;

car,

au moment même où l'armée se mettoit en mou-vement, une escadre anglaise jetoit des bombes dans Alexandrie, mais cette attaque peu sérieuse ne changea rien aux résolutions de Bonaparte.

Le général Régnier arriva le 20 pluviose (8 fé~ vrier) devant El-A'rich. Il força la garnison à se retirer dans le fort, et en forma le blocus.

L'armée étant en marche le quartier général quitta le Caire le 22 du même mois (10 février). Je le suivis; j'en étois le commissaire des guerres.

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FIN DU PREMIER LIVRE.

LIVRE DEUXIÈME.

Expédition en Syrie..

Nous allons entrer dans un pays (1) où les croisades ont déjà immortalisé le nom français; nous. allons traverser un territoire célebre dans l'histoire ancienne; nous marcherons sur les contrées qui ont donné naissance à la religion d'une grande partie de l'Europe.

Avant de commencer le récit de l'expédition en Syrie, je crois nécessaire de donner au lecteur un court exposé de la situation du pays; c'est un résumé de ce qu'en ont dit Laroque, Danville, Volney, etc.: connoissant mieux le pays, ses habitans, ses produits, il me suivra avec plus d'intérêt.

La Syrie, en arabe Barr-el-Cham, dans laquelle on comprend la Palestine, est l'étendue de terrain placé entre une ligne qui seroit tirée au nord, de Bir sur l'Euphrate au port d'Alexandrette; au midi,

(1) A cette époque on ne devoit point supposer que l'expédition se borneroit au siége de Saint-Jean d'Acre; et par la Syrie, j'entends ici tout ce qui est compris sur la carte sous la même dénomination.

par une autre qui partiroit de Kan-Jounes, en Palestine, jusqu'au désert d'Arabie; à l'est, par ce même désert, et à l'ouest par la Méditerranée (1).

Elle peut avoir environ cinq mille deux cent cinquante lieues carrées, à raison de cent cinquante de longueur sur trente-cinq de large; d'où on tire le terme de quatre cent soixante-seize ames par lieue carrée. Cette population n'approche point de la moitié de celle que les anciens nous ont transmis avoir existé autrefois (2).

On peut considérer le sol qui compose la Syrie, comme partagé en trois bandes longues, dont le terrain a une qualité différente.

La première, sur les côtes de la Méditerranée, est une vallée chaude et humide, d'une grande fer

(1) Danville étend davantage la Syrie au nord, et y comprend une contrée appelée Kasmach.

(2) On peut évaluer celle actuelle à qui seroient répartis de cette manière.

Pachaliq d'Alep,

de Tripoli, non compris

ames.

2,305,000

320,0001

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tilité; mais dont la salubrité est douteuse. C'est celle sur laquelle l'armée a toujours séjourné.

La seconde, montueuse et rude; mais plus saine. La troisième, formant le revers des montagnes à l'est, réunit la chaleur de la première, sans avoir son humidité.

L'air, en général, est humide et pesant sur les côtes; les rosées du soir et les sommeils sur les terrasses sont presque toujours suivis d'accidens (1). Plusieurs montagnes s'étendent en Syrie.

Les principales sont le Liban (blanc), l'AntiLiban, le mont Aqqar. On peut dire que toutes les autres tirent, si on peut s'exprimer afnsi, leurs sources de ces montagnes principales.

*

Un voyageur (Laroque), sans avoir égard à la température du mont Liban (2), qui est extrêmement douce, prétend qu'il n'y a guères de montagnes en Asie qui puissent lui être comparées, et qu'il croit dans l'Europe les Alpes et les Pyrénées moins élevées. Un autre voyageur (Volney) convient bien, comme lui, que le mont Liban est la montagne la plus élevée de toute la Syrie; il en donne pour raison que tous les fleuves y prennent

(1) Les maladies particulières à la Syrie sont la dissenterie et les fièvres inflammatoires.

(2) Les neiges y tombent au mois de décembre et commencent à fondre en avril jusqu'en juillet.

leurs sources (1); mais il n'estime sa hauteur qu'à mille six cents toises. Il est donc inférieur aux Alpes, même aux Pyrénées.

Le Liban commence à l'est de Tripoli, et finit au-delà de Damas.

L'Anti-Liban s'élève près des ruines de Sidon, et va se terminer aux montagnes du pays des Arabes. Ces deux monts sont séparés l'un de l'autre par une vallée, appelée autrefois Coeloe-Syria, ou BasseSyrie, et maintenant vallée de Becquâa.

La terre de ces montagnes est dure; au contraire, celle des plaines est légère et de la plus grande fertilité.

Les rivières principales qui y puisent leurs sources, sont l'Oronte, le Jourdain, la Baradé et le Kasamiech.

Les productions du pays, en général, sont le tabac, l'orge, le blé, les dattes, les vignes, le sésame, le doura (2), les muriers blancs, les oliviers

(1) Il place ensuite le mont Aqqar et l'Anti-Liban. (2) Holcus Sorgho.) Pendant que le grain de cette plante est en lait, les paysans de l'Egypte le font griller comme le maïs. Ils en mâchent la canne ensuite comme celle du sucre; la feuille nourrit le bétail; la moëlle sert d'amadou; la canne remplace le bois pour cuire et chauffer le four; du grain on fait de la farine, et de cette farine on fait des gâteaux; et rien de tout cela n'est bon. (Denon.)

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