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borne là son ambition. En fait d'ambition et d'avarice, ce qu'on a est presque toujours compté pour rien devant ce qu'on desire. Et le mot de César, en montant sur le trône de l'univers; n'est-ce que cela? est vrai dans la bouche de tous les ambitieux, comme dans celle de tous les avares.)

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4°. La Hollande recevra pour frontière l'Ems à l'orient, le Weser au nord et les monts de Westphalie au sud-est ».

(Pourquoi n'est-il question de lui restituer ni le cap de Bonne Espérance, ni Trinque male ? C'est que le seigneur lion qui se croyoit assez fort pour depecer l'Europe, n'étoit pas assez généreux pour oublier ses intérêts soit en Afrique, soit en Asie:)

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«5°. La maison d'Autriche renoncera à ses possessions en Pologne et en Silésie, et receyra la Bavière et la Bessarabie en retour. >> (Nous n'étions point encore à cette épo que brouillés avec le grand seigneur ; mais dans les diplomaties républicaines, les alliances ne tiennent pas contre les convenances; et nous avions dans tous les pays des missionnaires de plus d'une espèce, toujours prêts à seconder nos projets de conquête ou de partage, soit en négociant,

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soit en intimidant. Tels étoient Volney en Amérique, Napper - Tandy en Irlande, le chevalier Azzara en Italie, Bernadotte à Vienne et Passewan-Oglou en Turquie. Ce dernier avoit acquis, aux yeux de l'Europe, une sorte d'importance, et par sa bravoure personnelle, et par les succès qu'il avoit obtenus contre son souverain. Il n'étoit dans le principe qu'un aventurier albanais, guidé par des officiers polonais et payé par la république française, pour inquiéter la Porte du côté de la Bulgarie, tandis que nous devions l'attaquer soit en Egypte, soit dans la Morée.

Ainsi, lorsque le directoire reprochoit aux Anglais, dans son jargon révolutionnaire, et avec sa bonne-foi accoutumée, de soulever contre nous l'Allemagne et la Russie, nous nous disposions, nous, à porter la guerre dans le cœur des états de notre plus ancien et plus fidelle allié, et nous stipendions contre lui ses propres sujets pour faire réussir notre abominable plan.).

6°.« La Prusse renoncera à ses possessions sur le Rhin, dans la Franconie et dans la Wesphalie, et recevra d'un autre côté le Tome II.

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reste de la Silésie, Nuremberg, Thorn, Hambourg, Dantzick et Lubeck. »

(La Prusse reçoit ici la récompense de sa longue neutralité, mais pourroit bien. ne la recevoir qu'ici. Il devoit entrer dans les intérêts, comme dans la politique de Fréderic II, d'humilier la maison d'Autriche; mais c'étoit dans un temps où la France n'inspiroit aucune inquiétude aux puissances du nord et de l'orient de l'Europe. Qui peut répondre aujourd'hui et de ses projets et de sa politique? rien de plus précaire que son alliance, rien de plus perfide que sa modération, rien de plus meurtrier que ses conquêtes. Il importe donc par-dessus tout au repos du cabinet de Berlin d'y conserserver dans son intégrité une puissance qui, par sa force et son étendue, puisse y balancer d'un côté l'influence du commerce d'Angleterre, et de l'autre la terreur des armes françaises. Si la Prusse a formé le plan d'abattre la maison d'Autriche par la république française, soit qu'elle réussisse ou non, elle pourroit bien avoir fait un mauvais calcul.)

7°. « La république de Pologne sera rétablie sur le pied du partage de 1772, excepté

qu'au lieu d'un roi, ce sera un directoire qui fera exécuter ses lois. »

(A ce trait, on reconnoît le cachet du faiseur, qui veut établir par tout des directoires, et veut s'entourer d'une ceinture de républiques. Dans ce temps là, on avait saisi à Rochester un agent français, dans les papiers duquel on avoit trouvé le plan de la république anglaise, avec les noms de ses représentans et de ses directeurs..... Paris étoit devenu la manufacture des constitutions républicaines, nous en changions tous les ans, et au lieu de modes et de poupées, nous en faisions partir tous les jours des pacotilles, tantôt pour un pays tantôt pour un autre ).

8. « La Suède et le Danemarck ne formeront qu'une seule et même puissance, à laquelle on réunira toutes les Pomeranies la Courlande et une dignité électorale. »

(Peu importe auquel des deux rois on ôtoit la couronne ; ces menus détails formèrent apparemment la partie secrète du traité. )

9. « L'ancien Stathouder renoncera à son titre et à ses domaines de Hollande, et on lui composera un état des duchés de

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Berg, comté de la Marck, villes et terz ritoire de Dusseldorf et de Paderborn. Il sera revêtu d'une dignité électorale sous le nom de Nassau Berghen. »

(Sacrifice fait par la politique à l'amitié du roi de Prusse; mais petit état qui devoit, comme tous les autres, être bien-tôt sacrifié lui-même aux intérêts de la grande nation, laquelle au milieu de tous ces ébranlemens, changemens et bouleversemens, imaginoit prendre une forte et inébranlable consistance.)

10°. « La Suisse renoncera à Mulhausen, à Bâle, à Neufchâtel, à Genève, au pays de Vaud, et recevra les Ligues Grises, la Valteline, le Bergamasc et le Trentin, jusqu'au lac de Garde, et de plus, un directoire et une constitution démocrati que.

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(Le directoire et la constitution démo cratique n'ont pas manqué. )

11°. «c L'Espagne rentrera dans Gibral

tar, dans Lisbonne et dans les isles Baléares. »

(Que pouvoit-on faire de moins pour celui de tous les rois, qui, le premier avoit

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