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vers on n'en eût pas trouvé pour pires semblables."

deux em

Quoique Merlin ne fût pas encore arrivé à cette large manière de dessiner les empires, il est cependant plus d'un trait de ressemblance entre son modèle et lui.... Voici le portrait que l'auteur du triumvirat trace du premier.

Octave que tu crois moins dur et moins féroce,
Sous un air plus humain cache un cœur plus atroce.
Il agit en barbare, et parle avec douceur.

Je vois de son esprit la profonde noirceur.

Le sphinx est son emblême, et nous dit qu'il préfère
Ce symbole du fourbe aux aigles de scn père.
A tromper l'univers, il mettra tous ses soins,
De vertus incapable, il les feindra du moins.

(Il n'a manqué à Merlin que d'obtenir quelques succès de plus, pour achever peutêtre la carrière d'Octave, dout il avoit déjà parcouru la première moitié. )

« Tous les états ecclésiastiques seront sécularisés, et paieront les frais de la guerre. »

(Ce fut là l'arrêt de mort de la cour de Rome, et le piège que l'on tendoit aux princes d'Allemagne.)

« Voici la circonscription qu'il convient de donner aux états de l'Europe: 19. L'Italie

1.

ne formera qu'une seule république sous le nom de république romaine. »

(Il semble, au premier coup-d'œil, que la prudence n'a pas dicté cet article, en ce qu'il présageoit aux républiques cisalpine et ligurienne le sort qui les menaçoit; mais en observant l'extrême dépendance de ces deux états nouvellement formés, de la grande nation qui les avoit conquis; en se rappelant avec quelle facilité celle-ci leur donnoit et leur ôtoit des directeurs et des représentans, on verra qu'elle pouvoit se dispenser à leur égard des petites précautions de la politique....

Mais en se dispensant de toute politique envers ses alliées, le directoire trouvoit trèsmauvais que les journalistes de Paris en fissent l'observation. L'un d'eux, ayant oublié les fers dont il étoit chargé, s'avisa de raconter simplement l'arrestation de 21 membres du conseil des anciens de Milan; dès le lendemain, un commissaire et des soldats vinrent lui signifier l'arrêté suivant :

Paris, 8 germinal.

<«<< Le directoire exécutif, vu le journal intitulé, Feuille universelle, du 7 germinal

an 6, dans lequel, après avoir annoncé faussement que le directoire de la république française à fait arrêter 21 membres du conseil des anciens, l'auteur ajoute :

« C'est ici le premier trait par lequel la république française signale son pouvoir sur les républiques qu'elle a créées autour d'elle et à qui elle a assuré des droits qui seront, à ce qu'il paroît, toujours subordonnés au droit de conquête, dont elle s'est réservé l'usage. C'est à la France qu'elles doivent leur liberté; c'est à elle qu'elles répondront de toutes leurs démarches; l'esprit du directoire français les animera

toutes.

Elles seront sous son influence, libres par nos armes qui leur ont donné l'existence, heureuses par nos lois qu'elles ont reçues; pourquoi seroient-elles à l'abri des arrêtés de notre gouvernement ? »

<< Considérant qu'indépendamment de l'indécente ironie qui caractérise particulièrement cette dernière phrase, il est aisé de sentir que l'article, dont elle fait partie, n'a pu être dicté que par la haine la plus profonde et en même temps la plus perfide

de tout ce qui peut concourir aux succès de la république française.

...

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« Arrête que le journal ci dessus désigné est prohibé, et que les scellés seront apposés

sur ses presses. »

Je ne fus pas faché que le directoire eût senti l'ironie de cet article, que peut-être, sans son arrêté, je n'aurois pas remarqué. mais je trouvai qu'il étoit extrêmement mal-adroit d'en faire l'aveu public.

En pareil cas, un coupable qui n'est pas un sot, se mord la lèvre et se tait. Mais se plaindre, c'est annoncer sa foiblesse ; mais se venger, c'est publier sa honte.

Quant à la haine profonde et perfide qui s'opposoit aux succès de la république dans une petite feuille volante et ignorée ; il ne faut point s'en étonner, c'est le protocole de tous les faiseurs du Luxembourg : c'est la formule de tous leurs arrêtés prohibitifs, soit qu'ils combattent bravement contre un journaliste, soit qu'ils déjouent savamment une conspiration.

Tout a l'humeur gascone en un auteur gascon,
Calpreuede et Juba parlent du même ton.

BOILEAU.

Revenons au partage de l'Europe.

2o. « Le grand duc de Toscane sera dédommagé par le Palatinat, et le duc de Parme par la Sicile. »

( Dédommagemens qui n'auront lieu, ou qui ne tiendront qu'autant qu'on aura besoin de l'Espagne et de l'Autriche. Déjà l'Autriche commençoit à reprendre plus de dignité et le directoire plus de ménagemens; mais avec cette différence, que celui-ci dévoit cesser tous ses ménagemens, précisément au point ou l'autre auroit repris toute sa dignité.... Quant à l'Espagne, sa conduite est ou le chef d'oeuvre de la politique, ou le comble de l'infamie... Nous ne prononcerons point. Nous savons seulement que, malgré toute la protection de Madrid, l'Infant duc de Parme craignoit excessivement l'approche des Français : et nous doutons qu'il eût consenti à recevoir de leur main pour dédommagement de ses Etats la dépouille du roi de Naples.)

3°. « La France prend pour frontière les Alpes, les Pyrénées, le Rhin et l'Océan »>.

(Prend et ne reçoit pas ! c'est le partage du seigneur lion. Mais quelque brillant que soit son lot, ne croyez pas que la république

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