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de régner, qu'il falloit un régent; et ils désignoient Monsieur ».

Réflexions.

Le délire de ces grands seigneurs explique leur conduite, sans accuser Monsieur.

Texte. « On sait que Peltier St.-Fargeau gagna deux cents voix pour la mort du roi». Réflexion. On avoit dit cinq dans le tems, et non deux cents. Mais, qu'est-ce que cela prouve contre Monsieur? SaintFargeau étoit l'homme du duc d'Orléans, et non celui de Monsieur.

Texte. «On sait que les émigrés du dehors répétoient comme des perroquets que le sacrifice du roi avoit été jugé nécessaire, qu'on ne vouloit ni de la reine pour régente, ni de son fils pour roi; que les frères du roi étoient en cela d'accord avec les princes du sang et la haute noblesse. Tous ces propos sont revenus à Vienne. Aussi l'empereur n'at-il jamais voulu recevoir dans ses états, ni le prétendant, ni son frère. Peu de personnes ignorent la réception que fit à ce dernier l'électeur de Cologne. Il lui signifia de sortir de son électorat dans 24 heures ».

Reflexion. Tous ces faits peuvent être vrais en eux-mêmes sans avoir eu ni les

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causes, ni les conséquences qu'on leur prête. Post hoc, ergò propter hoc, est une manière şi commune d'argumenter, et ordinairement si défectueuse, que nous ne saurions trop nous en défier.

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Texte. « On sait que tous les membres du parlement, qui ont eu connoissance du dépôt fait par M. Fitz James, ont été guillotinés >>

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Réflexion. Cette affreuse manière d'étouffer un secret peut appartenir à des brigands, à qui peu importe le nombre des malheureux qu'ils égorgent, pourvu qu'ils échappent au supplice qu'ont mérité leurs forfaits; mais ne pouvoit, en aucune manière, entrer dans l'esprit d'un prince, qui avoit des droits légitimes à la succession du trône, et qui les eût perdus par cette abomination.

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Texte. «M. de Malesherbes a été guillotiné , parce qu'il étoit dépositaire du codicile secret du Roi. »

Réflexion.

Pour faire de cette mort un crime à Monsieur, ne conviendroit-il pas de prouver en même tems qu'elle devoit anéantir ledit codicile, à moins qu'on aime mieux supposer autant de stupidité que de

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cruauté dans Monsieur, ce qui s'accordroit mal avec la finesse dont on le gratifie plus haut.

Texte. « On remarque, en lisant son testament, qu'il ne recommande point ses enfans à ses frères, mais à sa sœur. >>

Reflexion - La raison en est bien simple; sa sœur étoit dans la même prison que lui, à côté de ses enfans dont elle partageoit les soins avec lui. Les recommander à ses frères émigrés dans une pièce solemnelle, c'eût été en supposer solemnellement le retour, et irriter au dernier point ceux, à la merci desquels sa mort alloit les abandonner.

Texte. «On sait enfin que le maréchal de Mouchy fut guillotiné pour avoir revelé au Roi le projet de l'émigration, et que madame Elisabeth le fut également, parce qu'elle avoit pris avec son frère l'engagement de reveler toutes ses horreurs à son fils, lorsqu'il auroit atteint l'âge de raison. >>

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Réflexion. Avec cette formule on soit, l'anteur croit pouvoir donner tous ces faits pour des faits incontestables. Cependant la plupart sont inconnus et au moins équivoques. En guillotinant madame Elisabeth, ils vouloient tuer seulement une princesse éga

lement recommandable par sa naissance et ses vertus; et ne songeoient nullement à étouffer les secrets, dont elle pouvoit être dépositaire; encore moins à l'empêcher de les reveler à son neveu, qu'ils ont empoisonné depuis:

Ainsi s'écroule de lui-même l'édifice monstrueux bâti sur tant et de si grossières fables: Mais, on est justement indigné de la scélé ratesse qui les a conçues.

Si Monsieur est l'homme qu'elles accusent, c'est un monstre que ses malheurs n'ont point assez puni.

Mais s'il n'est ici, comme ailleurs, que l'objet d'une affreuse et profonde calomnie; il n'y a point d'expression dans aucune langue pour caractériser l'infamie des ses auteurs (1).

(1) Et pour commencement de preuve, nous citerons le démenti formel que M. le duc de Fitz-James fit mettre dans tous les journaux étrangers le 9 juillet, de la même année, contre les auteurs de cette lettre; le voici :

« Je dis et j'affirme, sur mon honneur, que je n'ai jamais fait au parlement de Paris, ni dans aucune cour souveraine du royaume de France au nom des pairs, au mien ni dans celui de qui que ce soit, aucun dépôt de pièces quelconques. C'est cette affirmation pure et simple, telle que je la dois à la vérité et aux vertus de mon Roi, que'je

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Tant que nous ne serons pas mieux instruits, rejettons sur eux tout le poids de l'horreur, dont ils ont voulu accabler leur victime. On ne présume point de tels crimes, et celui qui les auroit commis n'est pas plus coupable à nos yeux que celui qui les suppose.

Pour juger quels sont les coupables, il suffiroit peut-être de peser leurs divers motifs.

Monsieur étoit infiniment moins interessé à devenir un vil scélerat que ses ennemis à lé représenter comme tel.

Rien ne coûte à ceux-ci, dans la carrière épouvantable où ils sont lancés, pour arriver à leurs fins. Assassinats, poisons, calomnies, tout leur est bon, quand tout leur est utile... s'ils ont cru par cette lettre ravir à Monsieur le peu de partisans qui lui restent en France, ils ont dû la publier, et nous

ainsi

vous prie d'inserer dans votre plus prochain numéro,
que le démenti formel que je donne, et que je serai tou-
jours prêt à donner, tant que j'existerai, à quiconque a
pu ou pourroit d'orénavant forger un mensonge aussi
atroce. »

Signé le Duc de FITZ-JAMES.

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