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voudront, non partager ses périls, mais s'associer à ses triomphes : le Piémont, sur-tout, doit s'intéresser à sa cause, puisqu'elle lui garantit de lui faire reprendre sa place parmi les puissances continentales, si, alliant la prudente circonspection au courage le plus déterminé, il oppose aux légions françaises qui l'inondent, ces attaques partielles auxquelles le peuple, même le plus docile, se trouve excité par le sentiment de l'orgueil national, lorsqu'on a su l'exalter jusqu'au fanatisme.

que

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1 Sir Sidney, l'ambassadeur de la cour de Londres à Berlin, vient de concerter avec le prince Repnin, le coup le plus hardi diplomatie moderne pouvoit concevoir dans les circonstances actuelles, pour faire violence en quelque sorte à l'indécision de P'Autriche. On fera commencer les hostilités. par la cour de Naples: le traité d'alliance offensive et défensive, conclu entre ces deux puissances, autorisera sa majesté sicilienne à requérir le contingent autrichien; alors toute l'Europe s'ébranle sur les bords da Niéper, comme sur ceux du Rhin, pour se précipiter en masse sur le peuple usurpateur: et c'est alors que la Tamise se mêle, avec

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un juste orgueil, aux flots de l'Océan, pour porter à toutes les rives européennes le lau rier triomphal entrelacé du pacifique olivier.

>>Peut être qu'au moment où vous recevrez ma lettre, les hostilités seront commencées, et l'étendard napolitain, conduit à la victoire par le célèbre Mack, flottera sur le sommet du Capitole.

>> Nous voulons la guerre avec d'autant plus de sécurité, que l'ennemi s'obstine à vouloir la paix; il la mendie même comme la plus insigne faveur. Le directoire, oubliant son ancienne fierté, semble briser son front d'airain sur les degrés de tous les trones de l'Europe, pour nous faire illusion sur son impuissance réelle, afin que nous ne voyons dans elle qu'une excessive modération; mais ce gouvernement ne nous trompera pas sur l'essence qui le constitue; nous savons que l'effervescence révolutionnaire qui semble avoir fait jusqu'ici le principe de sa force, est épuisée par ces longs efforts qu'il dirige, depuis si long-tems, contre le repos de l'Europe. Il ne regarde plus la Cisalpine comme un rempart de première ligne, qu'il peut opposer à des aggressions étrangères; mais ce de nouvelle conquête l'inquiète par l'ef

pays

fervescence factieuse dont nous alimentons la guerre, et par laquelle nous neutralisons cette espèce de régularité politique qu'il essaie en vain d'organiser.

dit

»Déjà les feux de la guerre civile embrâsent les provinces brabançonnes; les grisons tiendront en respect l'Helvétie; la Cisalpine se répand en forfanteries républicaines, mais c'est par sa turbulence démagogique que nous la combattrons. Le prince Repnin m'a que toutes les instructions qu'il envoyoit aux personnages les plus influens de la Lombardie, et qui veulent arracher leur pays au joug de la France, tendoient à tuer le républicanisme par ses propres folies, afin d'opposer à l'influence du directoire les principes mêmes de liberté dont il se constitue l'apôtre universel. Aussi vous n'avez pas dû voir avec étonnement les changemens que nous avons provoqués de la fougue hautaine du général français qui commande à Milan; certains dissentimens entre l'ambassadeur Trouvé et lui, ne nous avoient pas échappé. » L'agent diplomatique vouloit modifier les institutions politiques de la nouvelle république, d'après cet esprit de conciliation dont le directoire français semble s'être fait

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un systême pour consolider son autorité au milieu même de la tourmente des factions. Le général, par le sentiment d'une rivalité. jalouse, s'est environné de tous les élémens révolutionnaires, qui se trouvent froissés dans la nouvelle organisation. Les cercles jacobites étoient fermés; son palais est alors devenu le point de ralliement des démagogues les plus exaltés; enfin, il a fait intervenir son autorité militaire pour protéger les principes violés, rétablir dans leur intégrité les droits de la souveraineté nationale. Il a donc tout bouleversé pour inoculer, dans toutes les parties de la république cisalpine, la perfection démagogique. Les premières magistratures ont été renouvellées, et l'ouvrage de l'ambassadeur, non-seulement a été annullé, mais encore déclaré, par des placards, attentatoire aux droits politiques de ce souverain. en tutelle, etc., etc. >>

Telles furent les pièces justificatives de cette absurde et ridicule conspiration; le ridicule et l'absurdité on étoient si grossiers, que chacun les comparant aux pièces trouvées dans le porte-feuille de M. d'Entraigues, disoit, mais tout bas ; c'est le même moule, c'est la même facture... Le directoire devroit

bien varier un peu davantage et son style et ses impostures; sinon pour nos plaisirs, au moins pour son honneur...

Muni de ces pièces, qu'il appelloit victorieuses, le directoire transmit aux conseils le message suivant e

« L'Europe retentit depuis long-tems de la déloyauté de la cour de Naples; elle s'étonne de la longanimité du directoire, qui n'avoit rien tant à cœur que le maintien de la paix. Supérieur au juste ressentiment qu'il auroit dû avoir pour la manière dont ce gouvernement s'étoit conduit pendant la coalition, le directoire avoit accueilli les premières propositions de paix qu'il avoit faites.

»Le traité de paix qui lui fut accordé étoit aussi favorable que si les avantages de la guerre avoient été balancés. Tant de magnanimité auroit dû éteindre ses sentimens haineux et commander à ses passions; mais son ayeuglement l'entraîna dans un parti contraire : il ne profita de la paix que pour préparer et nous faire sourdement la guerre.

Il seroit surabondant de rappeller tous les traits odieux qui caractérisèrent la perfidie de ce gouvernement pendant la guerre: nous

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