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toit qu'à celles de la mort, et il prioit pour ses bourreaux. )

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Il a chargé le général en chef de marcher sur Rome. Un courrier qui vient d'arriver, lui apprend que depuis le 22 pluviose, les troupes de la république française occupent le Capitole.

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( Avec quelle ridicule emphase ils prononcent ce mot de Capitole ! à peu de chose près ; ils se croyoient les émules de Brennus, ou au moins les descendans de Camille...)

Ainsi Rome fut prise et occupée par les troupes du général Berthier, qui n'eut dans cette glorieuse expédition, d'autres ennemis à combattre qu'un vieillard mourant, âgé de 81 ans, des prêtres, des femmes et des enfans,

Nous allons voir les suites de son triomphe dans un second message, que le directoire adressa aux conseils treize jours après le premier.

« Citoyens représentans,

» Depuis 1400 ans l'humanité demande » la destruction du pouvoir anti-social »>. ( S'il est ici question du pouvoir spirituel des papes, son origine remonte celle du

christianisme. Et alors il falloit dire 1800 ans au lieu de 1400. S'il s'agit de leur pouvoir temporel, il ne date que de la donation de Pepin, l'an 755 : et dans ce cas, pour étre exact, il falloit mettre 1043, et non pas 1400 ans. Mais ou ont-ils pris que l'humanité demandoit la destruction de ce pouvoir ? quel a été, dans cette occasion, l'organe de l'humanité? Ne voudroientils pas se persuader qu'ils en sont les représentans uniques, ainsi que les apôtres ?)

« Son berceau ne sembla se placer sous » le règne de Tibére, que pour s'approprier » la duplicité, la féroce tyrannie, la fourbet

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politique, la soif du sang et l'amour pour » la débauche de ce père des Nérons. »

(Voilà une furieuse déclamation, que, pour apprécier à sa valeur, il suffit de comparer avec ce qu'a dit du même pouvoir le premier apôtre de la révolution.)

«<< Nos gouvernemens modernes, dit-il, doivent incontestablement au christianisme leur plus solide autorité et leurs révo lutions moins fréquentes. H les a rendus eux mêmes moins sanguinaires. Cela se prouve par le fait, en les comparant aux gouvernemens anciens. La religion mieux

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connue, écartant le fanatisme, a donné plus de douceur aux mœurs européennes. Ce changement n'est point l'ouvrage des lettres; car partout où elles ont brillé, l'humanité n'en a pas été plus respectée. Les cruautés des Egyptiens, des Athéniens, des empereurs de Rome, des Chinois en font foi. (Si Rousseau eût vécu 20 ans de plus, il eût augmenté cette liste du nom des Français. ) Que d'œuvres de miséricordes ont l'ouvrage de l'évangile ? »

Emile, Liv. IV.

De ces deux fragmens, extraits, l'un du message, l'autre de J. J. Rousseau, un écolier de logique argumenteroit ainsi :

(Ou l'oracle de la révolution s'est grossièrement trompé dans son enthousiasme pour la religion chrétienne, ce qui seroit extrêmement fâcheux pour les révolutionnaires, à qui ses décisions servent de dogmes: ou ses disciples ont pris le parti de fouler aux pieds sa doctrine; ce qui seroit un horrible scandale pour la philosophie, qui recommande, entr'autres préceptes, le plus grand respect pour le maître, etc., etc...)

<< Robuste, gigantesque, invulnérable,

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» le gouvernement papal ébranle le trône » des Césars, absout Constantin, couronne >> le bourreau d'Anthioche et de Thessalo>>nique, fait massacrer les Saxons, dépos» sède les monarques, brise les sermens, » assassine les Albigeois, et couvre l'Eu» rope de bûchers. »

(Il y a peut-être autánt de mauvaise foi que d'ignorance dans cette diatribe; mais il est sûr qu'elle renferme autant d'erreurs que de faits. Je me contenterai d'en relever trois principales.

1.o Le gouvernement papal n'a point ébranlé le trône des Césars, ou il faut effacer ce que Mirabeau, Rousseau, Voltaire et tous les ennemis de ce gouvernement ont écrit sur le pacte secret,' passé entre le trône et l'autel, pour asservir les peuples. Car enfin la même puissance ne peut ébranler et fortifier à la fois le même édifice, et sous les mêmes rapports.

2o. Aucun pontife n'a pu couronner lé bourreau de Thessalonique; car celui-ci étoit empereur avant que d'être chrétien.

5o. Il étoit chrétien lorsqu'il commanda le massacre de cette ville; mais loin d'avoir été approuvé par les pontifes, ce fut

un pontife qui le lui fit expier à la porte de l'église. Un évêque de Milan osa lui reprocher la grandeur de son crime, lorsque la lâche fureur de ce prince n'avoit trouvé parmi les guerriers et les avocats de sa cour, que des approbateurs et des ministres des avocats et des guerriers ! (Vous entendez cela.)

«Les sables de l'Idumée sont encore hu» mides du sang dont les papes les abreu» vèrent. La Chine, le Cathai, le Japon, » ont appris à maudire le fanatisme des » pontifes de Rome, et dans l'autre extré» mité du monde, le soleil de Cusco leur » demande compte sur la tombe des Incas, » du sang des malheureux indiens. »

(Après l'inconvenance et le ridicule d'un pareil style, dans un écrit émané directement du gouvernement, on observera qu'il est aussi absurde de rendre les papes d'aujourd'hui responsables de la folie des croisades, ou de la cruauté de Fernand Cortès et de Pizarre, que d'accuser la république française de tous les crimes commis à Thèbes, à Lacédémone, à Rome, en Hollande, et par-tout où il y a eu des rá. publiques

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