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car, sauf le côté de la guerre, qui inspiroit de l'horreur, tout en lui manifestoit la sottise et les bévues.......Nous en rappellerons quelques-unes. Cette longue parenthèse ne sort pas de notre sujet.

Tandis qu'on fermoit à Paris le grand cercle constitutionnel, foyer d'intrigue, de cabales et de sédition, on ouvroit dans les départemens des cercles ambulans, qui colportoient les élémens les plus sulphureux de l'intrigue, de la cabale et de la sédition.

Tandis qu'on peignoit les anarchistes comme des lions tournans autour de leur proie, et toujours prêts à la dévorer, on les combloit de biens et d'honneurs leur livroit toutes les places, on leur ouvroit toutes les portes.

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on

Tandis qu'Augereau, rassasié de gloire, d'or et de bonne chère, étoit publiquement nommé le défenseur du directoire et le général de fructidor, il recevoit soudain l'ordre de quitter Paris, théâtre de sa gloire et de sa crapule, pour aller se morfondre sur les frontières d'Espagne.

Tandis les orléanistes remuoient ciel que et terre, pour regagner le terrein perdu depuis le 18 fructidor, on nous apprenoit, on

nous répétoit tous les jours que l'orléanisme

étoit une chimère.

Tandis que les soldats, protégés, caressés, redoutés à Paris, au moins autant que les prétoriens dans l'ancienne Rome et les jannissaires à Constantinople, se croyoient, non sans raison, les maîtres de l'Etat, on les sacrifioit sans ménagement sur les bords de l'Adige et du Rhin...

Tandis que les préparatifs de la descente en Angleterre, les travaux d'un armement maritime qui occupoit tous les chantiers depuis Ostende jusqu'à Brest, les gaspillages de l'intérieur, la cupidité de Reubell, les besoins de Barras et les couches de la citoyenne La Réveillère, annonçoient un besoin pressant d'argent, on effrayoit le commerce par des visites domiciliaires, on tuoit le crédit par une banqueroute, on desséchoit tous les canaux de l'industrie par des lois sanguinaires, on chassoit l'argent de la république par la terreur....

De ce tas de contradictions, combinées avec tous les crimes dans l'intérieur, et tous, les succès à l'extérieur, résultoit une obscurité profonde dans l'histoire de ce gou

vernement extraordinaire et une plus grande incertitude dans sa politique.

Rien de ce qui se faisoit par lui, ou pour lui, ne pouvoit plus s'expliquer par les règles ordinaires du sens commun; c'est-àdire, par le rapport des effets aux causes, ou des causes aux effets.

On nous disoit, par exemple, que les royalistes relevoient par-tout leur téte hi deuse, conspiroient ouvertement, avoient des agens, des payeurs et des sicaires à Paris.... Nous regardions de tous côtés, et nous ne voyions point de royalistes; ils étoient dispersés, fugitifs, éperdus, sans force comme sans adresse.

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On nous parloit tous les jours de paix on nous faisoit espérer ses douceurs; nous nous livrions à ses flatteuses illusions; et, tout à coup, retentissoit la foudre allumée contre l'Amérique, l'Espagne, la Sardaigne, la Turquie, Naples, l'Angleterre et la Russie,

On renvoyoit de la police Sottin, comme trop fripon; on lui donnoit un plus grand fripon pour successeur, etc.

Dans cette horrible confusion, une seule chose nous étoit clairement démontrée ;

c'est que le directoire, qui menoit les conseils, étoit mené lui-même, mais par qui? c'est ce que nous ignorions.

Un bras également puissant et invisible tournoit rapidement la roue qui entraînoit et gouvernans et gouvernés vers un but inconnu, sans que ni les uns, ni les autres, pussent même entrevoir et le moteur et le but de cette prodigieuse agitation (1).

Nous connoissons trois hommes d'opinions et de mœurs bien différentes dont les talens et les travaux réunis pourroient jeter quelques lumières dans ces profondeurs : nous les nommerons à la fin de ces mémoires,

Mais quiconque voyoit de près l'ineptie des gouvernans, la vileté de leurs moyens et la misère de leurs sujets, ne pouvoit manquer d'être partagé entre le rire et l'indi

(1) L'auteur des Considérations, en nous disant : c'est la révolution qui mène les hommes, et quiconque a voulu s'en emparer jusqu'ici pour la mener, est mort ignominieusement, ne nous dit pas qui mène la révolution. Je crois à la Providence comme lui; mais je crois de plus que dans ses desseins sur les hommes, la Providence n'emploie que des voies humaines. Avoir recours aux causes surnaturelles pour expliquer des évènemens très-naturels, quoique compliqués, ressemble à l'embarras de nos poëtes, qui font venir un dieu sur la scène pour dénouer leur opéra.

jours charger le vaincu des iniquités du vainqueur.

<< Il appelloit des généraux étrangers ». ( N'en avoit-il pas le droit ?)

<< 11 correspondoit secrètement avec les conspirateurs frappés par le 18 fructidor »>. (Ces conspirateurs composoient alors le gouvernement français.)

Enfin il a organisé contre lui-même une insurrection dérisoire, dont il vouloit se faire un prétexte de calomnie. »>

(Et pourquoi pas un moyen d'accélérer sa chûte? L'un est aussi probable que l'autre ?)

<< Depuis cette époque il a continué ses hostilités ».

(En vous offrant ses trésors à génoux, et vous demandant grace tous les jours.)

« Le Directoire exécutif a du en cette circonstance, employer pour la défense de l'Etat les moyens que la constitution a mis à sa disposition. »>

(Ne diroit-on pas que le vieux et respectable Pie VI, métamorphosé en jeune capitan, étoit aux portes de Paris à la tête

d'une armée victorieuse.... ? Hélas! il n'é

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