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Après ce début, il trace ainsi le tableau apparent des conseils :

CONSEIL S.

Royalistes,CONSTITUTIONNELS, Anarchistes.

Reláchés-SAGES - Exagérés.

- Les royalistes, continue-t-il, forment la tête; les constitutionnels le corps; les anarchistes la queue. Si les trois divisions du corps se réunissoient, elles formeroient une grande majorité qui en imposeroit aux factions, étonnées alors de se trouver réduites en si petit nombre.

Mais le malheur et le comble de l'extravagance est que les exagérés et les relâchés, au lieu de se réunir aux constitutionnels sages, leur véritable poste, vont se réfugier sous les bannières des partis extrêmes, et se laissent entraîner avec eux.

Ainsi, les constitutionnels relâchés votent avec les royalistes contre l'anarchie; et les constitutionnels exagérés votent avec les anarchistes contre le royalisme. Les consti

tutionnels sages, sans influence, et manquant de l'adresse ou de l'audace, dont ne manquent jamais les factions, se trouvent isolés, sans force et sans boussole, froissés entre les deux parties. Et les conseils, au lieu d'offrir le tableau ci-dessus, présentent celui-ci :

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Cette manière d'envisager les divers partis étoit non-seulement ingénieuse, mais étoit vraie sous bien des rapports. Nous aurions seulement desiré qu'à la peur des subalternes l'auteur eût ajouté la vanité des chefs, et il eut parfaitement trouvé la raison de la divergence des opinions dans les conseils, comme nous trouvons dans cette divergence une des causes de la journée du 18.

CHAPITRE V.

Seconde cause tirée de la nature même des deux grandes factions connues sous le nom de Républicains et de Royalistes.

Toute puissance est foible à moins que d'être unie.
LAFONTAINE.

L'AUTEUR

'AUTEUR des Considérations sur la France a dit que le rétablissement de la monarchie en France ne sera point cette contre-révolution sanglante dont on effraye les esprits foibles; mais le contraire de la révolution ; la révolution s'est faite, dit-il, par le crime; le contraire de la révolution se fera par la yertu, etc...

Cette pensée n'est qu'un abus d'esprit ou un jeu de mots; mais elle suppose dans son auteur, s'il est de bonne-foi, un grand fonds ́de vertu; dans ses lecteurs, un grand fonds de crédulité; dans les républicains, un grand

fonds de résignation : et assurémnt tout cela est bien gratuit.

Je puis croire à la modération des royalistes, mais non à la résignation des républicains.

La plupart ont trempé dans les crimes de la révolution, ou ont acquis des biens nationaux. Ils doivent donc craindre le retour d'un ordre de choses qui doit infailliblement punir leurs crimes et les dépouiller de leurs biens.

Ils doivent donc se réunir, se serrer et s'entendre pour éloigner d'eux cette terrible catastrophe.

Ils doivent veiller nuit et jour, et employer tous les moyens de défense pour s'en garantira De là suit la grande différence entre leur tactique et celle des royalistes.

Les royalistes et les républicains, malgré le fossé qui les sépare, se sont quelquefois réunis sous les mêmes étendards contre un ennemi commun; mais les uns et les autres avoient une arrière-pensée que les premiers n'ont jamais su tourner à leur profit. Ils ont souvent chauffé les fers, dont les autres se sont servis pour les enchaîner, ou les brûler.

L'union qui règne parmi les républicains les garantit de tous les coups fourrés. La dé

fiance qui divise les royalistes les expose à toutes les surprises.

Les républicains sont incomparablement moins nombreux que les royalistes; mais ils sont indissolublement unis par la complicité des mêmes crimes, lorsque les autres sont essentiellement épars par la rivalité des mêmes intérêts.

Il suffit aux républicains, pour s'entendre et se rallier, de prononcer quelques mots sacramentels, tels que ceux d'émigrés, de chouans, de réaction, de 10 août, de 21 janvier, etc...

Mais, quels sont les points de ralliement entre les divers royalistes, qui tous se croient exclusivement appellés à relever le trône et à lui servir d'appui ? Qu'y a t-il de commun entre les royalistes de 89 et ceux de go; entre les partisans de Monsieur et ceux du duc d'Orléans; entre la faction d'Angleterre et celle d'Espagne, etc. ?.....

Pour se défendre, ou pour attaquer, les républicains n'ont besoin de masquer ni leur pensée, ni leur contenance, ce qui rend leur action uniforme et assure leurs coups: au lieu qu'en attaquant, comme en se défendant, les royalistes sont forcés de déguiser

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