L'objet, comme la punition des tyrans, est de serrer constamment l'écrou qui presse leurs esclaves, et de ne s'arrêter qu'au maximum de la violence et de la terreur, sous peine d'avancer l'heure de leur chûte, et d'être, un jour plutôt, écrasés sous l'Afalanche, dont ils ont méprisé le noyau. Il y a des hommes, et je suis du nombre, qui préféreroient une bonne et franche tyrannie comme celle de Silla ou de Cromwel, la tyrannie de ces misérables avocassiers, eunuques politiques, scélérats vetillards, toujours incertains dans leur marche, toujours subordonnés aux circonstances, et toujours pris au dépourvu. On soit à quoi s'en tenir avec Cromwel ou Silla; avec de tels hommes, qui nous en imposent par leur taille autant que par leur force, on s'arrange pour la mort ou pour la soumission. Mettez devant moi un mur d'airain, je n'essayerai pas même de le franchir; mais si je ne vois entre l'objet de mes désirs et moi, qu'un foible pisé, des gardes mal armés ou des pigmées fanfarons, je suis toujours tenté de mépriser ou d'abattre de telles bárrières pour courir après mon bien. Voici Voici les noms des principaux journaux qui furent arrêtés par suite du 18 Fructidor: JOURNAUX L'Accusateur public, L'Europe littéraire, La Gazette française, Le Journal général, L'Invariable, Le Mémorial, REDACTEUR 8, MM. Richer Serisi. Baruel Beauvert. Fabien, Pilet. Bertin. Durand-Mollard. Fiévée. Ibid. Mailre et Jolivet. Royou. Laharpe, Fontanes et Du vauxelles. Isidore Langlois et Lunier. Beaulieu. Suard et la Cretelle. Lagarde. Cretot. Duval. Michaud. Villiers. Ladevèze. D dit Généraux: Morgan, Miranda, Ramel. Autres Brottier, Cochon, Duvergne, : Dunan, Dossonville, Mailhe, Suard et la Villeheurnois. Furent déportés effectivement: MM. Barthelemi, Aubri, J. J. Aimé, Blain, Bourdon-de-l'Oise, de Larue, Gilbert-Desmolières, Pichegru, Willot, Lafont-Ladébat, Barbé-Marbois, Murinais, Rovère, Tronçondu-Coudray, de la Villeheurnois, Dossonville et Ramel. Total 17. On sait avec quelle barbarie on les fit conduire à Rochefort, et de-là à Cayenne. On sait que plusieurs y sont morts en arrivant, soit des mauvais traitemens qu'ils auront essuyés dans la traversée, soit de la rigueur du climat. On sait enfin que les autres se sont sauvés par Surinam, et sont revenus en Europe, où ils errent en attendant qu'ils puissent rentrer dans leur patrie, malgré les brigands qui les ont déclarés émigrés. Nous passons rapidement sur ces faits pour arriver à leur cause; et d'abord nous commencerons par examiner le rapport du citoyen Bailleul, sur ce qu'il appelle la conspiration du 18 fructidor. |