Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

ne reconnoît point nos loix sur la propriété vous avez pensé que l'homme social pouvoit impunément les méconnoître ou les changer suivant les circonstances. !

[ocr errors]

Voilà certes des conséquences qui n'appartiennent qu'à vous et qu'aucun philosophe avant vous n'eût osé deviner et encore moins appliquer à l'économie politique!)

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

J'avois dit « que tous avoient naturelle«ment droit sur tout. ».

(Et pour avoir le droit de tout prendre, vous n'avez pas craint de vous dire les représentans de tous! les despotes de Siam ou du Japon ont pu vous servir de modèle dans cet insigne larcin: mais je n'en avois pas donné la leçon dans mes ouvrages. )

J'avois dit « que l'égalité naturelle des « hommes servoit de fondement à l'esperance << d'obtenir les objets de nos desirs, fut-ce au « préjudice des autres.

[ocr errors]

(Qu'avez-vous fait? vous avez dégagé les sujets de leur serment de fidélité envers leur prince, et vous avez cru qu'il seroient tenus d'observer celuique vous leur imposiezenvers vous. Vous avez écrasé, anéanti toutes les anciennes castes privilégiées, et vous n'avez

[ocr errors]

1

pas
craint d'en fonder une nouvelle en votre
faveur (1).

Vous avez bien su rompre tous les liens
du contrat social qui embarrassoient votre
ambition; mais en dégageant vos valets du
devoir de la fidélité, vos femmes du voile de
la décence, vos enfans du joug de l'obéis-
sance, vous avez appris à vos complices les
moyens
de vous tromper, de vous outrager,
et de vous renverser un jour au nom de cette
égalité qui vous parut si douce, tant qu'elle
servit à couvrir votre empire. )

J'avois dit « que l'état naturel de l'homme « étoit un état de guerre qui ne pouvoit « cesser que par la puissance coercitive.>>>

(Etpour mieuxle prouver, vous avez allumé toutes les passions, provoqué toutes les haines,

méconnu tous les droits, excité tous les ressentimens, soulevé tous les peuples, sappé

[ocr errors][ocr errors]

(1) On ne sauroit trop répéter que toutes les places lucratives, tons les postes, tous les grades, sont exclusivement réservés aux régicides, aux conventionnels, à tous ceux qui, dans l'ancien régime, ont mérité d'étre pendus.

T

Voilà la nouvelle caste privilégiée fondée par nos mo dernes républicains.

P

'

enfin tous les fondemens de l'autorité légitime, que vous avez cru remplacer par la terreur; et la France en effet est en état de guerre, non-seulement avec toute l'Europe; mais avec elle-même et dans chaque partie d'elle-même.)

J'avois dit « que la religion étoit l'effet de « la crainte qu'on ressentòit pour les puis<< sances invisibles. >>

(Et votre premier soin fut de démontrer la vanité des puissances invisibles, pour mieux assurer celle de la religion. Vous appellâtes d'abord les peuples à l'impiété et ensuite à la revolte, et les peuples ont répondu à l'un et l'autre appel. Vous prétendez aujourd'hui le rappeller au théisme et à la soumission, et ils ne vous entendent plus.)

J'avois dit enfin « que la liberté n'étoit que « le pouvoir. »

(Et vous avez conclu que ce pouvoir appartenoit à vous seuls ; et que, pour en user, il falloit tromper, pervertir et enchaîner le peuple.

Le peuple vouloit la liberté, vous lui en avez montré le simulacre.

Le peuple avoit le sens droit, vous l'avez perverti.

[ocr errors]

Le peuple menaçoit, vous l'avez enchaîné. Vous avez dit «ôtons lui ses freins reli

<< gieux,

« Excitons ses appetits sensuels;

« Laissons-le se vautrer dans la fange et la « crapule.

CC

Il s'enivrera dans les cabarets,

Il s'énervera dans les mauvais lieux, « Il s'appauvrira dans les tripots, «Il se fatiguera dans ses mouvemens, « Il s'avilira par tout.

<< Alors nous lui courberons la tête, nous riverons ses chaînes, nous concentrerons dans nos heureuses mains le pouvoir, les richesses et la liberté. Nous regnerons enfin, non comme regnoient Henri IV, ou Louis XVI, mais comme Omar, Aureng-Zeb et Tamerlan. >>

Vous avez dit cela MM., mais non pas si secrètement que vous n'ayez été ouis des anciens compagnons de votre révolte, qui plus indignés encore de votre ingratitude que de votre tyrannie, se disposent à vous répondre à coups de poignards.

Aini parleroit Hobbes, s'il reparoissoit au milieu de nous.

Mais Hobbes ne seroit pas plus épargné

que Camille Jordan, d'Entraigues et Dumouriez ; sans égards pour son âge, ou pour sa philosophie, le directoire n'hésiteroit pas un instant à le faire déporter comme fanatique, ou fusiller comme émigré (1).

L'histoire des modes a toujours fait partie 'de celle des mœurs en France.

S'occupe-t-on de modes au milieu des tombeaux?

Pourquoi non? n'avons-nous pas vu tous nos jeunes merveilleux saluer à la victime, en faisant décrire à leur tête un angle droit avec leur poitrine pour avoir l'air de présenter leur cou au tranchant de la guillotine?

Ο

Les femmes, dont l'imagination fut toujours plus féconde ou plus active que la nôtre, nous offrirent pendant la grande terreur

(1) Et pourquoi pas l'un et l'autre? La chose ne seroit pas sans exemple. Parmi les prêtres déportés, il y en a beaucoup d'inscrits sur la liste des émigrés; de sorte que les commissions militaires, malgré toute leur bonne vo lonté, se trouvent fort embarrassées, lorsqu'il leur en tombe quelqu'un de cette espèce entre les mains. On ne peut à-la fois l'envoyer à la Guyanne comme déporté, et le fusiller comme émigré.... Elles se déterminent ordinairement pour ce dernier parti, comme plus expéditif.

« ZurückWeiter »