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narque: il faut encore qu'elle en ait dans ce qui l'entoure, autrement elle craindra toujours. Toujours elle se méfiera des influences détournées, et de celles que l'habitude ne peut pas manquer de donner.

Ce point de vue élevé d'une bonne formation de la cour a été manqué. On a agi dans un pays renouvelé entièrement, ainsi l'était que la France, comme on eût pu faire dans un pays qui n'aurait subi aucun changement. On a fait une cour pour l'ancien Versailles, et non point pour le nouveau Paris, et c'est pourtant dans ce nouveau Paris que l'on se trouve, et suivant lui qu'il faut vivre.

D. Quelle a été la conduite de la cour depuis 1814?

R. Réglée sur la contre-révolution. Depuis le 5 septembre, elle s'est séparée du système suivi par le Monarque. Elle a poursuivi également tous les ministres qui ont servi la volonté du Prince. Tous les collègues de M. le duc Decazes ont été également traités par la cour et par son parti, de chefs de révolutionnaires, de conspirateurs contre le trône. La note secrète n'a pas mis de différence entre eux. Spectacle étrange, on a vu tous les offi

ciers du prince, partir de ses côtés pour aller chaque jour voter contre son système politique et contre son ministère, c'est-à-dire le détrôner. C'est cette opposition constante, invincible, qui, devenue l'objet des spéculations d'ambitions particulières, a nécessité la grande nomination des pairs le 5 mars 1819.

Toute la doctrine politique de cette cour est renfermée dans ces mots : Vive le Roi, quand même ! ce mot vrai symbole de l'anarchie, fait pour une turbulente pospolite polonaise, ne peut convenir à la noblesse française, dont le devoir est d'enseigner à respecter les pensées du Monarque, et non pas d'y substituer les siennes propres. Vive le Roi, quand même! veut dire : nous entendons la royauté mieux que le Roi, nous le servirons suivant nous, et non pas suivant lui. Peut-on s'affranchir de ses devoirs avec plus d'audace, et marcher avec plus d'imprévoyance à l'anarchie. Chacun n'a qu'à dire à ses chefs son vive le Roi, quand même! et l'on verra bientôt un beau désordré.

C'est depuis ce temps qu'on a vu des protestations contre les lois les plus chères aux Français, que les attaques contre les ministres du Roi ont été renouvelées, que l'on a en

tendu indiquer les parties du palais qui servent de foyer à l'opposition, et désigner les hommes qui doivent manier les affaires, d'après d'autres inspirations que celle du Monarque. C'est là de l'anarchie s'il en fut jamais, c'est là élever vraiment trône contre trône, c'est là montrer à la France un spectacle inconnu dans tout autre pays. Étrange manière de servir la royauté et de la promouvoir, que de s'en rendre le juge, l'arbitre, et le copartageant..

D. Que fallait-il faire?

R. 1°. En 1814, former la cour d'après les exigences du temps. 2°. Depuis ce temps renvoyer de la cour les opposans au système politique du Monarque. Les sujets sont les maîtres de leur opinion; rien n'est plus digne de respect; mais le prince est aussi le maître de ses places. Quand donc on ne s'entend pas avec lui sur son gouvernement, d'un côté il faut savoir s'en aller, de l'autre il faut savoir congédier; autrement l'opposition se fortifie ou paraît concertée. Je demande quel est le pays de l'Europe dans lequel le Monarque souffrirait dans tous les postes de sa cour les plus rapprochés de lui, les hommes qui font profession ouverte d'opposition à son système et à son

ministère. Tant que la cour ne sera pas entièrement hors des affaires, et bornée au service personnel du prince, celui qui ne concerne que sa personne, gouverner constitutionnellement sera une chose impossible en France; le foyer véritable du mal est là ; si l'on veut guérir, il faut commencer par cet article: les courtisans veulent réunir les profits du trône avec l'opposition au trône, il faudrait savoir choisir, cela serait noble.

La population de la cour, alliée à toute la haute noblesse, recherchée par la noblesse des départemens, est le premier anneau de la chaîne d'opposition qui s'étend sur toute la France et qui la fatigue; cet état ne peut être un principe de bienveillance ni de sécurité auprès d'elle: la nation ne connaît aucunement les membres de cette cour; elle les a vus depuis vingtcinq ans dans les rangs de ses ennemis ; elle les voit et les entend applaudir à Carlsbad; elle connaît son union avec toutes les cours de l'Europe, elle ne peut pas se persuader que ce soit à son profit.... Les regards de la nation n'arrivant jusqu'aux princes qu'après avoir percé une triple enceinte d'hommes qu'elle ne connaît pas, ou qu'elle connaît comme ennemis,

il doit y avoir diminution de satisfaction et de confiance, par l'interposition de ces obstacles. On veut voir le Roi et non ses courtisans.

Dans cet état de choses, de quelle utilité une cour qui se montre sous de pareils auspices peut-elle être au Monarque et à la chose publique?...

C'est de ce point qu'il faut partir pour régler ce qu'il y a à faire.

D. Q

CHAPITRE VII.

Récapitulation. Conclusion.

UEL est l'état de la France, d'après tout ce qui vient d'être exposé ?

R. Admirable pour le matériel et pour le personnel.

D. Existe-t-il des attentats contre l'ordre public?

:

R. Non le Monarque l'a déclaré dans le discours d'ouverture de la session actuelle.

D. Existe-t-il des doctrines révolutionnaires?

R. Un corps de doctrine n'est pas une pas une chose idéale. S'il existe, on peut le montrer. Le pro

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