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Paris, le 22 Juin.-Déclaration au peuple François.

François, en commençant la guerre pour soutenir Tindépendance nationale, je comptois sur la réunion de tous les efforts, de toutes les volontés, et le concours de toutes les autorités nationales: j'étois fondé à en espérer le succès, et j'avois bravé toutes les déclarations des puissances contre moi.

"Les circonstances me paroissent changées. Je m'offre en sacrifice à la haine des ennemis de la France. Puissent-ils être sincères dans leurs déclarations, et n'en avoir réellement voulu qu'à ma personue! Ma vie politique est terminée, et je poclame mon fils sous le titre de Napoléon II, empereur des François.

"Les ministres actuels formeront provisoirement le conseil de gouvernement: l'intérêt que je porte à mon fils, m'engage à inviter les chambres à organiser sans délai la régence par une loi,

"Unissez vous tous pour le salut public et pour rester une nation indépendante. "NAPOLEON."

(Signé)

Cette déclaration a été portée, à une heure, aux deux chambres; savoir, à la chambre des pairs par M. le comte Carnot; à la chambre des représantans par M. le Duc d'Otrante.

Les délibérations prises par les chambres sur cette communication, ont été présentées dans l'après-midi à Sa Majesté par des députations composées des membres du bureau de chacune des chambres.

Sa Majesté a répondu à l'une et à l'autre de ces députations à-peu-près en ces termes :

M. le président, je vous remercie des sentimens. que vous m'exprimez. Je recommande à la chambre de renforcer les armées, et de les mettre dans le meilleur état de défense: qui veut la paix doit se préparer à la guerre. Ne mettez pas cette grande nation à la merci de l'étranger, de peur d'être deçus daus vos espérances, Dans quelque position que je me trouve, je serai heu reux si la France est libre et indépendante. Si j'ai remis le droit qu'elle m'a douné, à mon fils, de mon vivant, ce grand sacrifice je ne l'ai fait que pour le bien de la nation, et l'intérêt de mon fils, que j'ai en conséquence proclamé empereur.

Paris, le 23 Juin.-Des officiers qui arrivent de l'armée affirment que le maréchal Grouchy est venu à Mont-Saint-Jean, a repris quarante pièce de canon et recueilli une partie de nos autres équipages, que les Anglois, écrasés, n'ont pu que lui disputer foiblement; qu'il a rallié beaucoup de monde, et a fait sa retraite sur Namur; enfin, que l'ennemi n'est pas entré sur le territoire François.

Les lettres de Valenciennes du 21 de ce mois ne parlent de l'apparition sur ce point d'aucun corps ennemi: les nouvelles du Lille du 22 nous sont arrivées comme à l'ordinaire, et gardent le même silence sur les troupes étrangères. On a aussi reçu des lettres d'Avesnes, de Rocroy, de Mézière, en date du 21 et du 22. Les troupes Françoises continuoient à se rallier sur ces différens points: les soldats de la garde impériale qui se sont trouvés à l'affaire de Mont-Saint-Jean, se rendent à Laon, où est établi le quartier-général.

On assure que nous sommes à Saint-Jean-de-Maurienne; que la division du général Desbauges est à l'Hôpital-sous-Conflans: les troupes de Briançon et des environs ont été dirigées sur Suze, qui doit être en notre pouvoir depuis le 18. On attend d'un moment à l'autre des nouvelles favorables de la division Dessaix.

Les habitans de la capitale accueillent avec intérêt les militaires blessés qui reviennent de l'armée, et s'empressent de leur prodiguer des secours.

Paris, le 24 Juin.-Actes du gouvernement.Proclamation de la commission du gouvernement aux François. Paris le 24 Juin 1815. François, dans l'espace de quelques jours, des succès glorieux et un revers affreux ont de nouveau agité vos destinées.

et à celle du monde. Napoléon a abdiqué le pouvoir impérial; son abdication a été le terme de sa vie politique; son fils est proclamé

Votre constitution nouvelle, qui n'avoit encore que de bons principes, va recevoir tous ses développemens, et ses principes mêmes vont être épurés et agrandis.

Il n'existe plus de pouvoirs jaloux l'un de l'autre ; l'espace est libre au patriotisme éclairé de vos représen tans; et les pairs sentent, pensent et votent comme vos mandataires.

Après vingt-cinq années de tempêtes politiques,' voici le moment où tout ce qui a été conçu de sage, de sublime, sur les institutions sociales, peut être perfectionné encore dans les vôtres.

Que la raison et le génie parlent, et de quelque côté que se fasse entendre leur voix, elle sera écoutée. Des plénipotentiaires sont partis pour traiter au nom de la nation, et négocier avec les puissances de l'Europe cette paix qu'elles out promise à une condition qui est aujourd'hui remplie

Le monde entier va être attentif comme vous à leur réponse; leur réponse fera connoître si la justice et les promesses sont quelque chose sur la terre.

François! soyez unis; ralliez-vous tous dans des circonstances si graves.

Que les discordes civiles s'apaisent; que les dissentimens se taisent en ce moment où vont se discuter les grands intérêts des nations.

Soyez unis du Nord de la France aux Pyrénées, de la Vendée à Marseille.

Quelqu'ait été son parti, quel que soient ses dogmes politiques, quel homme né sur le sol de la France pourroit ne pas se ranger sous le drapeau national pour défendre l'indépendance de la patrie!

On peut détruire en patrie des armées; mais l'expérience de tous les siècles et de tous les peuples le prouve, on ne détruit pas, on ne soumet pas surtout une nation intrépide qui combat pour la justice et pour sa

liberté.

L'Empereur s'est offert en sacrifice, en abdiquant. Les membres du gouvernement se dévouent en acceptant de vos représentans les rênes de l'état. (Signé) T. BERLIER..

La commission du gouvernement,

Vu la résolution des chambres portant que tous les François sout appelés à la défense de la patrie, arrête ce qui sait : Art. 1er. Les jeunes gens de 1815, restant des 160,000 hommes dont la levée a été ordonnée le 9 Octobre 1813, seront sur le champ mis cu activité.

2. Les jeunes gens de 1815, mariés antérieurement à la publication du présent arrêté, sont dispensés de l'appel.

3 Les individus faisant partie des bataillons des gardes nationales, de grenadiers ou de chasseurs mobilisés antérieures, son mis à la disposition du gouvernement, qui appartiennent aux classes levées en 1815 et années pour être employés dans l'armée de ligne, soit en corps de bataillons, soit par leur incorporation dans les cadres

de l'armée.

4. Les individus mariés, compris dans l'article. précédent, resteront dans les bataillons de garnison. ainsi fourni des hommes à l'armée seront complettés 5. Les bataillons de gardes nationales qui auront par les départemens auxquels ils appartiennent.

6. Les autorités administratives chargées d'opérer ce complettement, appelleront d'abord, à cet effet, les hommes uon mariés ou les hommes veufs sans enfans.

7. Le ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera inséré au bulletin des lois.

(Signé) Le Duc d'OTRANTE. Comte GRENIER CAULAINCOURT, Duc de Vicence CARNOT. QUI

Un grand sacrifice a paru nécessaire à votre paix! NETTE.

LONDRES, le 30 JUIN.

Le gouvernement a reçu hier des dépêches de lord
Wellington; et des extraits en ont été promptement
publiées dans une gazette extraordinaire, dont nous
allous mettre la traduction sous les yeux de nos lecteurs.
SUPPLEMENT A LA GAZETTE DE LONDRES, DU MARDI
27 JUIN.

extraits.

Publiée le Jeudi 29.

Département de la Guerre.-Downing-street.
le 29 Juin.

Lord Bathurst a reçu aujourd'hui des dépêches du
feld-maréchal Duc de Wellington, dont suivent des
Le Cateau, le 22 Juin, 1815.
Nous avons continué de marcher sur la gauche de
la Sambre depuis que je vous ai écrit: le maréchal
Blucher a passé cette riviere le 19, poursuivant l'ennemi,
et les deux armées sont entrées hier sur le territoire
François, les Prussiennes par Beaumont, et l'armée
alliées sous mon commandement par Bavay.

Les restes de l'armée Françoise se sont retirés sur
Laon. Tous les avis portent unanimement qu'elle est
dans l'état le plus déplorable,et qu'outre ses pertes dans
la bataille et en prisonniers, elle perd un nombre
immense d'hommes par la désertion.

Les soldats quittent leurs corps par détachemens et
s'en retournent chez eux; ceux de la cavalerie et de
l'artillerie vendent leurs chevaux aux habitans des
campagnes.

Le se corps qui, ainsi que j'en ai informé Votre
Seigneurie dans ma dépêche du 19, avoit été détaché
pour observer l'armée Prussienne, est resté dans le
voisinage de Wavre jusqu'au 20; il a effectué alors sa
retraite par Namur et Dinant. Ce corps est le seul qui
reste entier.

Je ne puis pas encore transmettre à Votre Sei-
gueurie les rapports des tués et blessés de l'armée dans
les dernières actions.

J'ai la plus grande satisfaction à vous informer que
le colonel Delancey n'est pas mort; il est grièvement
blessé, mais on ne doute pas de sa guérison et j'espère
qu'elle sera prompte.

Joncourt, le 25 Juin.

Ayant appris que la garison de Cambray n'étoit
pas très-forte et que la place n'étoit pas bien pourvue
de ce qui lui étoit nécessaire pour sa défense, j'y envoyai
avant-hier le lieutenant-général Sir C. Colville, avec
une brigade de la 4e division, et la brigade de cavalerie
de Sir C. Grant; et d'après son rapport sur la force
de la place, j'envoyai toute la division hier matin.

J'ai maintenant la satisfaction de vous rendre
compte que Sir C. Colville a pris la ville par escalade
hier au soir, et d'après les communications qu'il a eues
depuis avec le gouverneur de la citadelle, j'ai tout lieu
déspérer que ce poste aura été rendu à un gouverneur
envoyé par le roi de France pour en prendre possession
aujourd'hui.

St. Quentin a été abandonné par l'enuemi, et il est
en la possession du maréchal Blucher, et le château de
Guise s'est rendu hier au soir.

Tous les avis s'accordent à assurer qu'il est impos-
sible à l'ennemi de rassembler une armée pour nous
faire face.

Il paroit que le corps François qui étoit opposé
aux Prussiens le 18 de ce mois, et qui avoit été à
Wayre, a grandement souffert dans sa retraite et a
perdu quelques-uns de ses canons.

Avant la publication de ces dépêches, nous avion
reçu les journaux de Bruxelles du 27, et ceux de Paris
du 26 Les premiers disent vaguement que Bonaparte

a été livré aux alliés, et les derniers fout mention de
sou embarquement prochain au Havre pour veuir en
Angleterre. En outre, hier matin, après l'arrivée d'un
courier Autrichien, le bruit a couru à la Bourse Royale
que les dépêches qu'il avoit apportées annonçoient que
Bonaparte s'étoit lui-même abandonné à la générosité
de son illustre vainqueur, en se rendant au quartier-
général du Duc de Wellington. Toutes ces rumeurs
ont produit une forte sensation dans la capitale, pendant
quelque temps; mais on a su ensuite que notre gouver-
nement n'y ajoutoit pas foi; et que la nouvelle de la
reddition du proscrit avoit été seulement communiquée
au courier Autrichien, sur le continent, par un autre
courier; et que les dépêches reçues par le comte de
Merweldt n'en faisoient aucune mention.

Les journaux de Bruxelles disent que les régicides
qui composent le prétendu gouvernement provisoire en
France, ont offert à Lord Wellington d'établir tel
gouvernement qui seroit jugé nécessaire, à l'exception
du légitime, et de lui livrer des forteresses s'il vouloit
suspendre les hostilités. On peut juger de la nature
de la répouse que le héros leur a te, d'après la
proclamation et l'ordre du jour qu'il a publiés à sou
entrée en France et d'après le compte qu'il rend dans
sa dernière dépêche de la remise de Cambray à un
gouverneur nommé par Louis XVIII. Le maréchal
Blucher a refusé également de prêter l'oreille aux
propositions des rebelles, et n'a pas releuti d'un seul
instant ses opérations.

d'autres ports des France, a été levé. En conséquence
L'embargo qui avoit été mis à Calais et dans
il est arrivé divers vaisseaux venant de ces ports, et dix
malles ont été reçues ce matin. Elles n'ont point
apporté de journaux de Paris plus recens que ceux de
Lundi dernier : la gazette de France dit que Napoléon,
s'embarquera pour l'Angleterre avec ses frères Jérôme
est partis de Paris le 25, pour aller au Havre, où il
et Joseph, et trois personnes de sa suite. MM. de la
Fayette, d'Argenson, Pontécoulant et Laforêt out été
envoyés au quartier-général des alliés,et deux maréchaux
à celui de Lord Wellington.

Paris continue d'être dans une grande agitation:
le retour du roi y est impatiemment attendu, et toutes
les caricatures qui pouvoient être considérées comme
offensantes envers S. M. et sa famille ont disparu : les
membres du gouvernement et ceux qui ont le plus
d'influence dans les deux chambres sont méprisés, et ne
montrent pas moins de pusillanimité que de bassesse. Il
y a eu au Havre des insurrections contre les militaires.

Un exprès venaut de Paris est arrivé ce matin dans
la cité la cours du change sur l'Angleterre a hausés
rapidement à Paris. 11 y a été tiré beaucoup de lettres
de change, pour le compte de Bonaparte, sur ce pays-ci.

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