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glois, Guillaume Bentink. Cette division éclata depuis la mort du général Acton qui, pendant sa vie, avoit su maintenir la bonne intelligence entré sa protectrice et ses compatriotes. Dans cette lutte, les barons siciliens se déclarèrent pour les Anglois. Quatre d'entre eux furent arrêtés, le 19 juillet 1811, par ordre du roi, comme fauteurs de sédition et perturbateurs du repos public, et déportés dans des îles. Les barons, au nombre de cinquante-deux, réclamèrent la protection des Anglois contre la violation de leurs prérogatives dont ils accusoient, la cour. Celle-ci exigea que les troupes britanniques évacuassent l'ile, où elle croyoit pouvoir se maintenir contre les projets de Murat, et contre les mécontentemens des barons, à l'aide des troupes napolitaînes qu'on avoit formées,

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Ce fut dans cette crise que le général Bentink fit arrêter, le 3 decembre 1811, quinze individus accusés d'avoir formé un complot pour trahir la Sicile et l'armée angloise. Ce coup d'autorité abattit le parti de la cour, et Ferdinand IV signa, le 16 janvier 1812, un acte par lequel il déclara que, le dépérissement de sa santé l'obligeant à quitter pour quelque temps le maniement des affaires, il instituoit son grand-vicaire, son fils aîné, François-Joseph-Janvier. Le nouveau régent nomma lord Bentink généralissime des troupes siciliennes,

Un parlement, qui fut assemblé le 1er juillet 1812, décréta une nouvelle constitution modelée sur celle de la Grande-Bretagne.

III. Evénemens en Espagne et en Portugal.

La guerre qui se faisoit dans la péninsule Campagne d'Esespagnole fixe maintenant notre attention. Pague de 1809. Nous l'avons conduite jusqu'à la catastrophe

qui coûta la vie au vaillant Moore, et qui fut précédée de peu de jours de l'alliance intime entre les Espagnols et la Grande-Bretagne.

Immédiatement après la bataille de Tudela (23 novembre 1809), l'aile gauche de l'armée françoise, commandée par le maréchal Lannes, avoit marché sur Saragosse. Elle fut ensuite renforcée par le corps du maréchal Mortier, et portée ainsi à 60,000 hommes. Cette armée reçut ordre de soumettre l'Aragon; cet Aragon dont les habitans, punis jadis, par la pertė de leurs priviléges, de l'attachement qu'ils avoient montré pour Charles d'Autriche, compétiteur de Philippe V, avoient sucé avec le lait la haine du nom françois ; cet Aragon, fut appelé aux armes par des proclamations où l'on trouve la tirade suivante':

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Vous, nobles et riches, ouvrez vos trésors, nourrissez les pauvres, afin qu'ils puissent d'un bras vigoureux saisir. le glaive de la vengeance; serrez-vous comme frères les uns

1

Voyez la proclamation de Palafox, dans mon Recueil de Pièces officielles, Vol. I, p. 336.

pour

contre les autres, et, rangés en ordre, volez faire triompher la patrie! Guerriers, prenez courage contre le lion rugissant de la Numidie. Prêtres, criez vengeance, vengeance contre le destructeur des autels! Artisans, forgez des armes et fouillez la terre pour en arracher le fer! Mères, refusez pour un instant le sein à vos enfans, afin qu'ils sentent quel malheur les attend quand ils seront hommes! Enfans, remplissez l'air de vos lamentations, et accompagnez-en nos chants de combat! Vous, animaux des forêts, sortez de vos cavernes, de vos antres, de vos repaires, tombez avec nous sur les François depuis les Pyrénées jusqu'à la Sierra-Morena, afin que nous en purgions la terre, que nous conquérions la paix, et que nous vengions notre roi, notre religion et notre patrie.

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Signé, PALAFOX. »

Le premier siége de Saragosse dont nous. avons parlé 2, seroit un événement remarquable dans l'histoire moderne, s'il n'avoit été effacé par un événement bien plus extraordinaire encore, le second siége de cette ville. Celui-ci se compose d'une suite de combats journaliers livrés aussi souvent dans les mines souterraines que sur la surface du sol. Palafox défendit la ville rue par rue, maison par maison, jusqu'à

• Allusion au mot de Napoléon.

Voy. Vol. IX, p. 183.

ce qu'elle fût changée en un monceau de décombres. Il se rendit, le 21 février 1809, après avoir perdu 20,000 hommes, indépendamment de 13,000 blessés qui se trouvoient dans les hôpitaux: il est probable que cette conquête ne coûta pas moins de sang aux vainqueurs. Exemple effroyable des efforts dont est capable un peuple qui combat pour sa religion, pour ses lois et pour ses princes.

La guerre d'Espagne est extrêmement riche en faits mémorables qui attendent encore leur historien. Il ne peut entrer dans notre plan d'en donner la suite; nous nous arrêterons à ceux qui ont conduit à de grands résultats.

Le maréchal Soult entra au mois de mars en Portugal, où Beresford commandoit le corps auxiliaire anglois. Les Portugais, qui s'opposèrent à cette invasion, furent défaits, le 29, à Oporto, et le vainqueur se prépara à marcher contre Lisbonne, lorsque ses progrès furent arrêtés par Sir Arthur Wellesley, qui étoit venu, le 22 avril, prendre le commandement de l'armée angloise, à laquelle il amena des renforts considérables. Soult fut obligé à une retraite précipitée; il repassa le Minho le 20 mai.

Joseph Buonaparte régnoit de nouveau à Madrid depuis le 22 janvier 1809. Mais l'Andalousie étoit encore au pouvoir des insurgés. Le maréchal Victor fut envoyé pour soumettre cette province. Il remporta, le 28 mars, une victoire décisive à Medelin sur Cuesta, qui

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commandoit au nom de Ferdinand VII. Blake, qui étoit à la tête des armées d'Aragon et de Valence, fit une tentative infructueuse pour reprendre Saragosse. Deux jours de suite, il livra bataille à Suchet près de Belchite; le troisième jour, 18 juin, il voulut renouveler le combat; mais son armée, subitement saisie d'une terreur panique, se débanda. Suchet fit 3000 prisonniers.

On a fait une remarque qui prouve la noblesse du caractère espagnol; c'est que le malheur donne du courage à cette nation. Après la défaite de Medelin, l'armée de Cuesta fut promptement portée à 38,000 hommes: ce dernier la mit en contact avec celle de Wellesley. L'armée de celui-ci, composée d'Anglois, de Portugais et d'Espagnols, se montoit à 60,000 combattans. Il faisoit mine de vouloir marcher sur Madrid. Joseph Buonaparte alla à sa rencontre; sous lui, les maréchaux Jourdan et Victor commandoient l'armée françoise, ou plutôt ils la dirigeoient seuls, en laissant à ce fantôme de roi l'honneur du commandement. Une grande et sanglante bataille fut livrée, les 27 et 28 juillet, près de Talavera de la Reyna, au confluent de l'Alberche et du Tage. D'après le rapport officiel de Wellesley, les François se retirèrent le long de l'Alberche, en abandonnant vingt canons et 10,000 morts, et la perte des Anglois se monta à 5367 hommes, y compris les blessés, indépendamment de 1000 Espagnols. La perte

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