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l'enthousiasme et le courage de nos troupes surmontèrent tous les obstacles, et nous enlevâmes à l'ennemi ce point important qui devoit assurer la communication entre la colonne du comte de Wrede et le corps du général Sacken, et sans lequel le quatrième corps d'armée n'auroit pu se maintenir au-delà du défilé très-incommode par lequel il étoit obligé de déboucher.

Dans ce moment je fis passer avec de grands efforts le défilé à deux régimens de cavalerie, et à ma batterie d'artillerie à cheval, pendant que le reste de l'infanterie le passa aussi avec beaucoup de peine.

L'ennemi, sentant l'importance du poste de la Giberie, l'attaqua avec la plus grande impétuosité. Il avoit l'avantage d'être soutenu par plusieurs batteries, au feu desquelles je ne pus pendant long-temps opposer que le courage de mon infanterie. La possession de ce lieu fut disputée pendant plus d'une heure, jusqu'à ce que je pus réussir à faire avancer ma batterie qui empêcha l'ennemi de renouveler ses attaques. Je fis alors attaquer Petit-Ménil, dont la possession étoit nécessaire pour établir la communication avec le général Sacken. Après une résis-tance très-opiniâtre, le général Stockmeier chassa l'ennemi de ce lieu. Dans le même moment le général comte de Wrede avança pour attaquer Chaumenil, et le général Sacken força l'ennemi à se retirer de la Rothière en grand désordre. J'ordonnai à ma cavalerie de se porter au galop en avant entre la Rothière et Petit-Ménil. Le régiment du prince Adam, commandé par le major de Reinhard, se jeta sur le flanc gauche de l'ennemi fuyant, et lui prit cinq canons. Mon régiment, commandé par le colonel Wagener, qui s'étoit porté à droite pour établir sa com

munication avec le comte de Wrede, et un régiment de chevau-légers, firent une attaque brillante contre la batterie ennemie qui étoit placée à l'extrémité de la forêt en face de Chaumenil, et s'empara de six canons. Dès lors, placé sur la même ligne que le général Sacken, je poursuivis l'ennemi jusqu'au moment où la nuit mit fin au combat.

De la Giberie, le 1er février 1814.

Signé FRÉDÉRIC-GUILLAUME,

Prince royal de Wurtemberg.

LIVRE VI.

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No. XXVI.

Extrait d'une dépêche de lord Burghersh, datée de Bar-sur-Seine, le 6 février.

J'ai la satisfaction de pouvoir rendre compte à V. S. que l'avant-garde du général York a attaqué hier avec succès l'arrière-garde de l'armée du maréchal Macdonald, près de la Chaussée, entre Vitry et Châlons. Les alliés ont pris trois canons et plusieurs centaines de prisonniers; l'ennemi a été poursuivi sur la route de Châlons. Je suis fâché d'avoir à informer V. S. que le général Colloredo a été blessé hier, en reconnoissant la position de l'ennemi sur la Barce. Quoique la blessure ne soit pas considérée comme dangereuse, toute l'armée regrettera néanmoins l'absence nécessaire de ce bon et brave officier, qui la prive de services actifs dans un moment d'une si grande importance.

Rapport militaire du colonel Lowe.

Au quartier-général de l'armée de Silésie, à Sandron, le 6 février 1814.

Monsieur,

Un aide-de-camp du général York vient d'arriver ici, ét a apporté au maréchal Blucher les clefs des villes de Châlons et de Vitry, avec l'aigle et le drapeau de la garde nationale du département de la Marne.

Le général York attaqua Châlons hier, et après un léger feu de part et d'autre, il renvoya un officier pour sominer la ville de se rendre. Le maréchal Macdonald qui commandoit les troupes de l'ennemi dans la ville, désiroit qu'il négociat avec les magistrats; mais cette proposition ayant été rejetée, il entra lui-même en négociation et conclut une capitulation par laquelle il fut convenu que la ville seroit remise, et que les troupes françaises l'évacueroient, en laissant tout dans l'état où il se trouvoit, et les magasins et approvisionnemens intacts. Il parut cependant que le principe de ces conditions ne fut pas très-scrupuleusement observé par le maréchal d'Empire, puisqu'on trouva qu'il avoit fait sauter le pont sur la Marne, et que les barriques d'eau-de-vie dans les magasins avoient été défoncées, et que l'eau-de-vie étoit coulée.

Le maréchal Macdonald prit la direction de Meaux. Il a avec lui, indépendamment de son propre corps, le onzième, les corps des généraux Sébastiani et Arrighi.

On a reçu avis que le général Kleist est arrivé à SaintDizier, et que le général Kapsiewitz, du corps du général

le

Langeron, est aussi attendu ici incessamment avec une des principales divisions de ce corps, de manière que feld-maréchal Blucher est maintenant en communication directe avec tous les corps de son armée.

Une partie de ces corps avoit été laissée devant Verdun et d'autres forteresses; mais le corps du prince de Cobourg entreprendra le blocus des diverses places fortes qui ont été laissées sur les derrières de l'armée prussienne.

Sézanne et Vertus sont probablement occupées l'une et l'autre par les troupes du maréchal; mais il ne porte son quartier-général en avant que demain.

Il a été pris à l'ennemi, dans l'affaire d'hier au soir, soixante caissons de poudre.

J'ai l'honneur d'être, etc.

H. LOWE, col.

No. XXVII.

Troyes, 8 février 1814

Les alliés ont pris possession hier de la position importante et de la ville de Troyes. L'ennemi s'en étoit retiré la veille dans la nuit, et avoit pris la route de Nogent.

Le nombre de routes aboutissant de diverses parties de la France à Troyes, les ressources de la place en elle-même, avec une population de trente mille habitans, rendent son occupation de la plus haute importance.

Le prince de Wurtemberg fut le premier qui entra dans la ville avec son corps. La veille, il avoit tourné la posi

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