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>> table garde, seront sous peu de jours à vos

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Mais ces promesses ne pouvoient rassurer une population épouvantée, tremblante, que le bruit du canon, l'approche de la cavalerie légère, la crainte du pillage et de la mort jetoient au désespoir. Les habitans des campagnes fuyoient vers Dijon, emportant leurs effets les plus précieux, traînant à leur suite leurs chevaux, leurs troupeaux, espérant trouver refuge et protection dans la ville qu'ils croyoient défendue par une force imposante. Vain espoir! Dijon n'avoit dans ses murs que sa garde nationale à peine organisée, et deux ou trois cents soldats de. ligne sous les ordres du général Bellair. Des troupes si foibles pouvoient-elles s'opposer à la marche d'un corps d'armée soutenu par de l'artillerie? D'ailleurs, quarante mille fugitifs accourant de tous les points de la Bourgogne, encombroient Dijon, y jetoient l'alarme et l'effroi. Les habitans, consternés, étoient pénétrés des dangers d'une défense qui pouvoit entraîner la ruine de la ville. Mais le commissaire extraordinaire insiste; il réclame une vigoureuse résistance au nom de l'empereur, au nom de la patrie. L'agitation et le tumulte sont au comble dans la ville, à l'approche des éclai

reurs autrichiens; les autorités, les principaux notables se réunissent; et, au milieu d'une assemblée inquiète et tumultueuse, le peuple vient manifester hautement son vou contre toute espèce de défense. L'autorité du comte de Ségur est méconnue, désavouée pour ainsi dire par le vœu général, et ce commissaire extraordinaire se voit contraint d'y renoncer; il ne lui reste plus qu'à fuir avec les autres agens de Napoléon. Le peuple, à leur départ, les salue par des signes manifestes d'improbation et de censure. Dès ce moment, l'autorité municipale est seule reconnue, et la ville de Dijon se trouve libre de capituler avec un ennemi contre lequel toute résistance devenoit impossible.

Le 19 janvier, huit cuirassiers autrichiens et un maréchal-de-logis se présentent devant la porte Saint-Nicolas, et somment la ville de se rendre. Les Dijonais répondent qu'ils n'ouvriront point leurs portes à un aussi foible détachement. Vers midi, deux mille hommes de cavalerie et quinze cents d'infanterie arrivent avec douze pièces de canon, et les portes leur sont ouvertes, moyennant l'assurance que les personnes et les propriétés seront respectées.

Dans l'état-major autrichien se faisoient remarquer le prince de Lichtenstein, le prince de Hesse-Hombourg, les généraux Klenau et Nostiz. Le lendemain, on vit paroître un autre prince de Hesse-Hombourg, qui commandoit en chef ce même corps d'armée. Environ douze mille hommes arrivèrent successivement avec une belle cavalerie, sous les ordres immédiats du général d'artillerie, comte de Colloredo, se dirigeant sur Troyes; un détachement prit la route d'Auxerre, et le prince de Hesse-Hombourg se porta sur Auxonne. Le prince Schwartzenberg vint lui-même à Dijon pour inspecter les troupes, et repartit aussitôt pour Langres, allant à la rencontre de l'Empereur Alexandre, qui fit son entrée dans cette dernière ville le 22 janvier. Le 24, se réunirent à ce monarque l'Empereur d'Autriche et le prince de Metternich.

Le même jour devint célèbre dans les fastes de cette campagne, par le premier combat de Bar-sur-Aube.

Le maréchal duc de Trévise n'avoit pu défendre Langres ni Chaumont, faute de renforts. Un ennemi supérieur en nombre l'avoit successivement débordé sur ses deux flancs, et il s'étoit replié à Bar-sur-Aube, après avoir

surpris et défait, dans sa marche, deux bataillons wurtembergeois. Il occupa les positions de cette ville avec la plus grande partie de la vieille garde, et la division italienne du général Christiani, formant près de treize mille hommes. Ces troupes, si redoutables par leur haute valeur, traînoient cinquante bouches à feu, mais peu de munitions. Le maréchal étoit résolu de défendre la position de Bar-surAube, qui, non-seulement couvroit Troyes, mais empêchoit encore l'ennemi de déboucher par la route qui conduit de l'Aube à Châlonssur-Marne, où se réunissoient alors la plus grande partie des forces de Napoléon. Les hauteurs de Bar furent garnies d'artillerie, et les troupes prirent de fortes positions qui, malheureusement, ne présentoient pas un ensemble régulier. L'avant-garde prit poste audelà de la ville au pont de l'Aube, près Fontaines.

Les souverains alliés formèrent aussitôt le projet de tourner et d'emporter la position de Bar, qui devenoit nécessaire pour opérer la jonction de la grande armée, arrivant par la route de Chaumont avec l'armée de Silésie, qui venoit par la Lorraine. Le prince royal de Wurtemberg, et le général de cavalerie,

comte Giulay, réunirent leurs deux corps, afin d'attaquer conjointement le duc de Trevise. Leur jonction forma une masse de plus de trente mille combattans contre treize mille. A midi commença l'attaque. L'avant-garde française fut abordée avec une grande témérité, et repoussée jusqu'au pont de Fontaines. Là, se trouvoient en bataille, dans une position qui dominoit tout le terrein en avant du front d'attaque, huit mille hommes de la vieille garde et de la division italienne, avec dix pièces de canon et quatre obusiers. Le maréchal duc de Trevise, tirant parti de cet avantage, attaqua avec impétuosité les troupes autrichiennes sous les ordres du général comte Giulay. L'intrépidité française l'emporta, et les Autrichiens furent enfoncés de toutes parts. Le major Keck tomba dans la mêlée, percé de coups de bayonnettes. Rien n'auroit pu résister à cette attaque si brillante, si les Autrichiens en désordre ne s'étoient ralliés sous la protection de la brigade de Trenck et d'une artillerie formidable. Les bataillons français reprirent la position de Fontaines. Le maréchal duc de Trevise, reconnoissant l'importance de ce point qui rend maître des communications de l'Aube avec Troyes, fit tous ses efforts pour s'y main

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