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nationale venoit d'y être levée et armée sous les ordres d'anciens officiers de ligne; mais dans les campagnes, la force d'inertie sembloit insurmontable.

Dans ces circonstances parurent, aux environs de Langres, les premiers éclaireurs de la cavalerie autrichienne.

Une reconnoissance placée au Fay-Billot s'étant repliée immédiatement, les habitans de Langres coururent aux armes, les portes furent fermées et confiées à une garde; toute la nuit des patrouilles circulèrent. Le lendemain, au point du jour, un parlementaire, escorté par un parti de hussards, se présente à la porte Dijon; il insiste pour entrer et pour conférer avec le maire: sommé en vain de se retirer, la garde fait feu; le parlementaire n'est pas atteint; il s'éloigne. On vit, pendant toute la journée, des hussards caracoler sur la route. La garde nationale porta une reconnoissance jusqu'au faubourg des Anges, à un quart de lieue de la ville.

Vers cinq heures du soir un second parlementaire se présente au nom du comte de Thorn, avec deux hussards de Sczecler; trente hussards restent au bas de la côté. Un lieutenant des grenadiers de la garde nationale

fait feu sur le parlementaire : un hussard et deux chevaux restent sur la place. Les habitans, consternés, s'attendoient au sac de la ville, quand tout à coup apparoissent les têtes de colonnes de la garde impériale, arrivant par la porte Chaumont. A l'aspect de ces vieux soldats, couverts de nobles cicatrices et de décorations, récompense de leur valeur, la joie succède à la consternation. Ces braves, l'élite des vétérans de l'armée, après avoir opéré des marches longues et pénibles, s'écrient en arrivant : « Nous venons conserver » à la ville de Langres son nom de Langres » la Pucelle: >>

En effet, aucun souverain ni aucun général ennemi n'y étoit jamais entré. Le 21 janvier le maréchal duc de Trévise y porte son quartier-général, et près de douze mille hommes, formant trois divisions de la vieille garde, s'y trouvent réunis. Le lendemain l'avant-garde autrichienne, composée d'infanterie et de cavalerie, est attaquée et repoussée par une reconnoissance dirigée sur ChâteauVaudin, à deux lieues de Langres.

D'autres reconnoissances sur Fay-Billot et sur Gray ont aussi divers engagemens. Les vives escarmouches de Malandon et de Pirée

sont autant de préludes de combats plus dé

cisifs..

Informé que la garde impériale venoit d'arriver à Langres, le maréchal prince Schwartzenberg jugea qu'un nombreux corps de troupes françaises alloit s'y rassembler; il se mit aussitôt en marche de Vesoul avec des forces qui pussent lui assurer le succès dans l'attaque de cette position importante. La principale armée russe, sous le commandement du général Barclay de Tolly, étoit en mesure de le soutenir.

Le corps d'armée du général comte Wittgenstein, qui se lioit par sa droite à l'armée de Silésie, et par sa gauche au général Barclay de Tolly, étoit aussi en mouvement. Les réserves russes et prussiennes filoient sur Vesoul, et l'empereur Alexandre s'y portoit avec l'empereur d'Autriche et le roi de Prusse.

au

Cependant il n'arrivoit aucune autre troupe secours de la vieille garde. Ce corps d'élite restera-t-il exposé aux attaques d'une armée entière, qui peut le tourner et l'accabler? Il fallut songer à se replier. Dès le 16 commença le mouvement de retraite sur Chaumont. Le maréchal Mortier laissa dans Langres deux cents hommes et quelques

pièces de canon, moins pour défendre la ville que pour lui obtenir, par ce simulacre, une capitulation qui pût la sauver. Il ne restoit plus aux habitans, consternés et abandonnés à euxmêmes, qu'à implorer la commisération de l'ennemi, qu'ils avoient offensé en faisant feu sur ses officiers parlementaires; c'étoit, il est vrai, sous l'influence directe d'un émissaire envoyé à cet effet par Napoléon, Le 17, le général comte Giulay pousse son avant-garde en avant; mais il rejette la demande d'une capitulation, et Langr es est forcée de se rendre à discrétion aux alliés. La rigueur des proclamations vouoit la ville au pillage et à l'incendie pour s'être opposée, à main armée, à l'entrée des troupes de la coalition, Le prince Schwartzenberg commua cette sentence de destruction en une contribution pécuniaire pour la sûreté de laquelle des otages furent pris parmi les plus riches habitans (1).

Ainsi, malgré tant de sujets de haine et de vengeance, l'esprit de modération et d'humanité sembloit animer la confédération des peuples, qui, depuis le Volga jusqu'au Rhin, s'étoient levés contre l'empire de Napoléon.

(1) Voyez Pièces justificatives, No. XXI.

LIVRE QUATRIÈME.

Opérations offensives des armées alliées.- Mouvemens rétrogrades des divisions françaises.

Prise de

Toul.-Entrée du feld-maréchal Blucher à Nancy.Sa déclaration adressée aux notables de cette ville.Les alliés divisent en quatre gouvernemens les provinces de la rive gauche du Rhin. - Napoléon fonde sa sécurité sur la ligne des places fortes et sur l'élan national qu'il provoque. Les peuples restent paisibles spectateurs de la lutte. Marche des Cosaques. Manière de combattre de ces troupes légères du Nord. Marche du corps autrichien du comte Bubna vers la Saône et vers Lyon. Résistance de Châlons, prise de Mâcon. - Lyon est menacé, sommé et délivré. Châlons succombe.Marche des Autrichiens sur Dijon.-— Tumulte dans cette ville. L'autorité du commissaire extraordinaire, comte de Ségur, y est méconnue. Entrée des Autrichiens à Dijon,- Arrivée des monarques coalisés à Langres. - Premier combat de Bar-surAube. Retraite de la vieille garde sur Troyes.Situation des esprits à l'approche du danger.-Napoléon défère la régence à l'impératrice Marie-Louise. -Son discours d'adieu aux officiers de la garde nationale parisienne. Il part pour se mettre à la tête de ses armées. Sentimens divers à ce sujet.

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MAÎTRE de Langres, le généralissime prince Schwartzenberg, qui vouloit aussi s'emparer

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