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la princesse suivra désormais un plan de conduite qui puisse entièrement justifier les marques d'amour et d'estime paternelle que S. M. désire donner toujours à chacun des membres de la famille royale.

S. M. ordonne que ce message sera communiqué à la princesse de Galles par son lord-chancelier, at que la copie de toutes les pièces sera également transmise à son bienaimé fils le prince de Galles. "

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Le lecteur est impatient, sans doute, de connaître sur quel fondement repose l'accusation principale; elle est contenue dans la déposition suivante de lady Douglas sur la conduite de la princesse dans le tems de sa liaison avec elle. Nous ne devons retrancher aucune des expressions qui s'y trouvent, puisque la grave circonspection du journal officiel défendu de les admettre. lui a ne Je crois avoir fait la connaissance de la princesse de Galles en 1801. Sir John Douglas avait une maison à Blackheath. Un jour, en novembre 1801, la terre était converte de neige, et la princesse qui était, je crois, avec Ml Heyman, passa plusieurs fois à pied devant notre porte. Lady Stewart était avec moi, et elle me dit qu'elle croyait que la princesse avait besoin de quelque chose, et que je devrais aller au-devant d'elle. J'y allai. Elle me dit. qu'elle n'avait besoin de rien, mais qu'elle désirait entrer; que j'avais une très-jolie petite fille. Elle entra et resta quelque tems. Environ quinze jours après cette visite, sir John Donglas et moi reçûmes l'invitation d'aller à Montague-House. Dès-lors j'allais à Montague-House trèsfréquemment, et j'y dînais. La princesse dînait souvent chez nous.

Vers le mois de mai ou de juin 1802, la princesse me parla pour la première fois de sa propre conduite. Sir Sidney Smith, qui était l'ami de sir John depuis plus de vingt ans, arriva en Angleterre vers le mois de novembre 1801, et vint loger dans notre maison. J'appris que la princesse connaissait sir Sidney Smith avant d'être princesse de Galles. La princesse voyait sir Sidney Smith aussi souvent que nous-mêmes. Elle nous retenait ordinairement à Montague-House plus tard que le reste de la société, quelquefois même jusqu'à trois ou quatre heures du matin. Je n'ai jamais rien remarqué d'inconvenant dans la conduite de sir Sidney Smith et de la princesse. En mars 1802, j'allai passer une quinzaine à Montague-House avec la princesse. Elle m'avait prié d'y venir, parce que Me Garth était malade...

Dans le mois de mai on de juin suivant, la princesse vint chez moi toute seule, et me dit qu'elle désirait que je devinasse ce qui lui était arrivé. Je nommai différens objets, et finis par dire que je ne pouvais deviner. Elle me dit alors qu'elle était enceinte, et qu'elle sentait remuer l'enfant. Je ne sais si c'est ce jour-là même ou quelques jours auparavant, qu'elle dit, étant à déjenner dans sa chambre avec lady Willoughby, que le lait lui remontait au sein, et perçait à travers sa robe; elle se couvrit d'une serviette, et alla dans sa chambre avec lady Willoughby pour s'arranger de manière à ce que cela ne fût pas remarqué. Elle ne m'a jamais dit quel était le père de l'enfant. Elle me dit qu'elle espérait que ce serait un garçon. Elle me dit aussi que, si cela était découvert, elle ferait passer le prince de Galles pour son père, vu qu'elle avait passé deux nuits à Carlton-House cette année. Je lui dis que j'irais, si j'étais à sa place, en Allemagne, chez ma mère. La princesse me répondit qu'elle arrangerait cette affaire et qu'en supposant même le cas le plus fâcheux, elle ferait croire que le prince était le père de l'enfant.

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"J'étais à Montague-House, en mars, pendant que j'étais enceinte; et un jour ayant dit que j'étais très-malade, la princesse dit à Mm Sanders de me donner une potion saline. J'observai qu'elle ne devait pas en avoir besoin elle-même, et je la regardai.

La princesse me dit j'en ai besoin ; pourquoi me regardez-vous d'un air malin? vous me devinez toujours. M Sanders parut très-embarrassée; elle nous donna à chacune une potion saline. Ce fut la première fois que je soupçonnai qu'elle était enceinte. La princesse n'a jamais dit quel était le père de l'enfant. Lorsqu'elle m'a dit qu'elle était enceinte, j'ai pensé d'abord que sir S. Smith était le père de l'enfant, mais seulement parce que la princesse avait beaucoup d'égards pour lui. Il n'a jamais, à ma connaissance, été seul avec elle. Nous avons vu constamment la princesse depuis ma première visite à Montague-House, jusqu'à la fin d'octobre.

Depuis ce moment où elle m'a dit qu'elle était enceinte, elle m'a fréquemment entretenue sur ce sujet. Elle a été saignée deux fois pendant sa grossesse. Elle m'a conseillé aussi de me faire saigner, disant que mes couches en`se-' raient d'autant plus heureuses. Ce fut M. Edmeads qui la saigna. Elle m'a dit qu'une des deux fois elle avait le sang très-échauffé. Je dis un jour à la princesse que j'étais fort inquiète relativement à ses couches, et que je ne savais pas

comment elle ferait. pour que cela ne fût pérais qu'elle aurait une personne de confiance. Elle me pas su; que j'esrépondit que oui; qu'elle aurait une étrangère, ne pouvant consentir à avoir des hommes auprès d'elle dans cette occasion. Je suis sûre, me dit-elle, de réussir, et je désirerais que vous ne parlassiez plus de cet objet.

Je dirai tout, ajouta-t-elle, à Mme Sanders (je crois que c'est le même jour qu'elle me raconta ce qui était arrivé chez lady Willoughby); que Me Sanders était une bonne femme, qu'on pouvait avoir confiance en elle, et qu'elle assisterait à ses couches; qu'elle enverrait Mil Garth à Brunswick, et qu'il fallait éloigner Mlle de Milfield, parce qu'elle était trop jeune. Je fis mes couches le 23 juillet 1802. La princesse désira être présente. J'aurais youlu qu'elle n'y assistât pas, mais je ne voulais pas lui faire un refus qui l'offensât. Le jour où j'accouchai, elle vint chez moi et insista pour entrer. Le docteur Mackie qui me saignait, ferma la porte du côté opposé de.........; mais il y avait une autre porte de l'autre côté de la chambre, qui n'était pas fermée; elle entra par cette porte, et fut présente à mes couches; elle prit l'enfant aussitôt qu'il fut au monde, et me dit qu'elle était bien aise d'avoir vu le

tout.

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La grossesse de la princesse me paraissait être bien visible; elle portait un coussin derrière elle, et elle en fit faire un pour moi par Mme Sanders. Pendant mes couches, la princesse vint un jour avec Ml Fitzgerald. Elle la renvoya, prit une chaise et s'assit près de mon lit. Elle me dit : Vous entendrez dire que je reçois des enfans dans leurs berceaux, mais vous ne ferez pas attention à ce bruit. C'est une pauvre femme qui me les apportera dans un panier. J'emploierai cet artifice, afin que l'on m'apporte le mien de la même manière, ou, c'est ainsi que je désire qu'on m'apporte mon enfant, quand il sera au monde.. Peu de tems après, une pauvre femme apporta dans un panier deux enfans jumeaux. La princesse les reçut, les fit porter dans sa chambre, et les lava elle-même. C'est elle-même qui me l'a raconté.

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Quelques jours après, le père revint, voulut avoir ses enfans, et on les lui rendit. La princesse me dit ensuite :. « Vous voyez, j'ai pris les enfans, et cela a bien réussi. » Le père était venu les reprendre; et elle ne pouvait pas le blâmer: il avait dit qu'elle pouvait prendre d'autres enfans, et se faire mère nourrice. Je vis, le 30 ou le 31 octobre 1802, la princesse se promener devant sa porte. Elle était habillée

de manière à cacher sa grossesse : elle avait une longue robe et un très gros manchon. Elle revenait de l'église de Greenwich. Elle paraissait très-pesante, et je crus qu'elle devait être proche de son terme. Environ huit ou dix jours après, je reçus de la princesse un billet dans lequel elle me disait de ne point venir à Montague-House, qu'elle craignait que les enfans qu'elle avait reçus chez elle, n'eussent apporté la rougeole dans leurs vêtemens, et qu'elle craignait que mon enfant ne la gagnât. Quand la princesse vint me voir lorsque j'étais en couche, elle me dit de ne pas la venir voir quand elle serait elle-même en couche, parce que cela la rendrait confuse.

» Vers la fin de décembre, j'allai dans le comté de Glocester, où je restai environ un mois. En janvier, je revins, j'allai à Montague-House, et je fus admise. La princesse, était occupée à renfermer quelque chose dans une boîte noire. Il y avait sur le sopha un enfant couché et couvert d'un morceau de drap rouge. La princesse se leva et me prit par la main; puis me conduisant au sopha : « Le » voilà l'enfant, me dit-elle, je l'ai eu deux jours après » vous avoir quittée. Ses propres expressions furent je l'ai eu, ou je l'ai mis au monde; mais elles signifiaient clairement que c'était son propre eufant. Elle me dit qu'elle s'était bien tirée d'affaire; elle me montra sur la main de l'enfant une marque violette.

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La princesse me dit: Il a une marque comme votre petite fille. J'ai souvent vu l'enfant après cela avec la princesse jusqu'à Noël en 1803, époque où je quittai Blackheath. J'ai revu la marque sur la main de l'enfant, et je suis sûre que c'était le même. Je n'ai jamais vu d'autre enfant chez la princesse.

La princesse Charlotte avait coutume de voir l'enfant et de jouer avec lui. L'enfant appelait la princesse de Galles maman. Environ un mois avant que la princesse ne fût dans le Devonshire, je vis l'enfant à la fenêtre de son palais," et je suis sûre que c'était le même enfant. Peu de tems après avoir vu l'enfant pour la première fois, la princesse me dit que pendant quelques nuits elle l'avait fait coucher avec elle, mais que cela lui donnait des attaques de nerfs, et qu'alors elle lui avait donné une nourrice. Elle m'a dit qu'elle lui donnait d'abord un peu de son lait, mais que c'était au-dessus de ses forces, et qu'alors on le nourrissait à la main, ce qui réussissait fort bien. Je puis faire serment que l'enfant que j'ai vu à la fenêtre du palais, est le

même enfant que la princesse m'a dit avoir eu deux jours

après nous être quittées. Get enfant fut nommé William : je ne lui ai jamais entendu donner d'autre nom.

Un jour que nous étions à déjeuner avec la princesse, l'enfant élant en maillot, elle dit à sir John Douglas = « Voici l'enfant de Depfort. » Indépendamment des confidences que la princesse m'a faites, je puis faire serment qu'elle était enceinte en 1802. En octobre 1804, à mon retour de Devonshire, je laissai ma carte de visite à Montague-House, et le 4 octobre, je reçus une lettre de M Vernon, qui m'invitait à ne plus me présenter à Montague-. House. Je n'avais jamais dit jusqu'alors à personne, et pas même à sir John Douglas, que la princesse eût été enceinte et qu'elle fût accouchée d'un enfant. Après avoir reçu la lettre de Mm Vernon, j'écrivis à la princesse à ce sujet. La lettre me fut renvoyée sans être décachetée. J'écrivis alors à Me Fitzgerald, en lui disant que je me croyais très-maltraitée. Deux ou trois jours après je reçus la lettre anonyme que je produis ici, que j'ai marquée de la lettre A, et que j'ai signée tant dans le corps de la lettre que sur l'enveloppe.

La princesse de Galles m'a dit qu'elle avait un camarade de lit toutes les fois qu'elle le pouvait, qu'il n'y avait rien de meilleur pour la santé. Elle m'a dit qu'il n'y avait pas de chambre plus commode que la sienne; qu'elle était au haut de l'escalier qui conduit dans le parc, ajoutant « J'ai des verroux en-dedans, de sorte que j'ai un camarade » de lit quand je veux. Elle m'a dit plus d'une fois : je suis surprise que vous vous contenticz de sir John. C'est ce qu'elle m'a répété plus d'une fois. Elle m'a dit que sir Sidney Smith avait couché avec elle; qu'elle croyait bien que tous les hommes aimaient à avoir une camarade de it, mais que sir Sidney aimait cela plus que tout autre ; que le prince était l'homme le plus complaisant du monde, qu'elle faisait ce qu'elle voulait, qu'elle couchait avec qui bon lui semblait, et que le prince payait pour tout.

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Le 19 juin 1806.

Signé, Charlotte DOUGLAS, " M. Douglas a fait aussi la déclaration suivante:

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J'avais, en 1801, une maison à Blackheath: sir Sidney y venait ordinairement. J'y avais une chambre pour lui. La princesse de Galles fit la connaissance de lady Douglas, et elle venait fréquemment dans notre maison. Je pense qu'elle y venait plus pour sir Sidney Smith que pour nous. Quelque tems après qu'elle eut fait notre connaissance, je J'ai crue enceinte. Un jour étant penchée sur le sopha, elle mit la main sur sa poitrine, et dit : « Sir John, je ne serai

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